Le combat de ces citoyens ne date pas d'aujourd'hui, puisqu'ils n'ont pas cessé d'interpeller les autorités locales pour la prise en charge de leurs doléances.Les résidents sont alarmés : «Nous vivons la peur au ventre, nous craignons beaucoup pour nos enfants car l'exposition à l'amiante peut conduire à l'irréparable, ici à chaque fois que ce mot est évoqué, les gens sont pris de panique, le danger est pris au sérieux, car nous vivons dans un environnement amianté», nous dit l'un d'eux qui ne comprend pas comment une telle situation a duré tout ce temps. Le cas de Mme B. S. âgée de 44 ans résidente dans ladite cité est édifiant. Selon un dossier médical qui nous a été remis, elle a été victime d'une maladie grave due à l'exposition prolongée à l'amiante qui a d'ailleurs entraîné son décès. Un médecin atteste : «Je soussigné, certifie que Mme B. S. âgée de 44 ans était traitée dans le service pour une mesothiliome, maladie en rapport avec une exposition prolongée à l'amiante», lit-on sur un certificat médical délivré par le centre anti-cancer Zabana de Blida. Aujourd'hui, les résidents de cette cité interpellent plus que jamais les autorités de wilaya afin de trouver une solution à même de mettre le holà à un calvaire au quotidien. Contacté pour connaître son avis sur la question, le premier magistrat de la commune des Ouadhias, M. Hallou, indiquera que dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire, un projet portant réalisation de 70 logements sur une poche de terrain située à l'intérieur même de la cité Abane est déjà inscrit.Cependant M. Hallou dit, ne pas être un alarmiste «même si je prends bien évidemment acte des doléances exprimées par mes concitoyens, je ne fais , toutefois , pas un objet de fixation , nous essayons de prendre en charge les problèmes de la cité Abane mais d'autres aussi, nous continuerons à lutter contre l'habitat précaire». En outre, selon une lettre adressée au ministre de l'Intérieur par un député de Tizi Ouzou, et dont nous détenons une copie, ladite cité aurait causé plusieurs décès «la cité Abane Ramdane bâtie à l'ère coloniale en amiante a causé plusieurs décès notamment des femmes sans parler des autres maladies tels que la pneumonie et le cancer», indiquera le rédacteur de la lettre avant d'ajouter «ce faisant et afin de permettre un règlement définitif de la situation qui perdure dans le temps , je vous serai reconnaissant, monsieur le ministre, de bien vouloir diligenter une commission d'enquête qui déterminera les causes des décès et les maladies précitées d'une part et d'autre part pour reloger ces habitants qui souffrent le martyre». Notons enfin que le décret exécutif N° 99-95 du 19 avril 1999 a pour objet de définir les mesures de prévention des risques liées aux activités dans lesquelles les travailleurs ou la population en général sont exposés ou susceptibles d'être exposés aux poussières provenant de l'amiante. L'article 2 dudit décret précise «le terme amiante désigne les silicates fibreux appartenant aux deux grands groupes suivant les amphiboles et les serpentines».
