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Le vert, l'orange et les gaufrettes
Publié dans El Watan le 31 - 01 - 2005

Il y avait du monde autour du stade 5 Juillet à Alger. Il est 8h 30 en ce dimanche 29 janvier. Comme on ne joue pas un match de football à cette heure de la journée, il ne s'agit pas de supporters.
On est à « l'entrée » numéro 9 du stade. En dessous, est installé « le centre » de presse. Un drôle de centre où règne un froid sibérien. Les journalistes et les reporters-photographes doivent y récupérer les badges leur permettant de couvrir les travaux du 8 congrès bis du FLN qui doivent se tenir à la Coupole. La nouvelle bureaucratie du FLN a fait que les badges ne soient remis que le jour du congrès. Cela aurait pu se faire auparavant, mais enfin... Résultat : des bousculades au comptoir réservé au « préposé » aux badges. Un jeune homme au regard méchant demande aux présents de patienter. « On fera l'appel », lance-t-il. Comme dans une caserne. « Les cadres » du vieux parti récupèrent leurs insignes au même lieu. Inutile d'essayer de savoir pourquoi. Ici, les bavardages sont inévitables. Tayeb El Houari, de l'Organisation des enfants de chouhada (ONEC), est confiant : « Belkhadem sera consacré secrétaire général du FLN. » Mais est-ce un enjeu ? Amar Tou est, dès son entrée, happé par les journalistes. C'est que l'homme serait « leader » d'une certaine opposition. A quoi ? Personne n'est en mesure n'éclaircir cette fonction à multiples inconnues... Tou aurait voulu imposer ses « hommes » sur les listes des congressistes. « Des listes ont été conçues hier soir dans les hôtels », nous dit un militant. On sait, depuis l'épisode du « complot scientifique » contre Abdelhamid Mehri en 1996, que le FLN et les chambres d'hôtel ont une belle histoire d'amour. L'équipe de Tou, raconte-t-on dans les coulisses, n'était pas sûre de maîtriser le congrès. La peur des fidèles de Benflis ? Possible. Le « dopage » des listes retarde le début du congrès. On semble prendre tout son temps. L'entrée officielle de la Coupole, réservée aux invités, est décorée de pots de fleurs et d'un tapis... bleu. Celle de la presse n'est décorée de rien sauf d'un portique et de jeunes agents qui fouillent de mains expertes les sacs. C'est que la salle blanche, cette soucoupe qui ne vole pas, est bien quadrillée. Des policiers en civil sont partout. Des agents du DRS (ex-Sécurité militaire) également. Cela rappelle le souvenir d'un certain 7e congrès du FLN du temps de Boualem Benhamouda qui devait consacrer « l'alignement total » sur les choix de Zeroual en 1997. La Coupole, désamiantée depuis peu et qui porte les traces d'un travail bâclé, est « mise en forme » avec une décoration classique type Corée du Nord : des slogans écrits en bleu, deux immenses portraits du président de la République, un gigantesque drapeau et un amas de ballons piégé dans un filet accroché au plafond. Des ballons de couleurs vert, rouge, blanche et orange. « Mais, pourquoi l'orange ? », s'interroge intriguée une journaliste. L'orange est-il devenu couleur nationale ? Depuis la révolution d'Ukraine, cette couleur chaude renvoie à un certain rêve démocratique. Le FLN, lui, reprend sa couleur verte mi-pomme mi-pastèque. Le rouge brun du temps de Ali Benflis semble définitivement effacé. L'idéologie du « redressement » a même remis au goût du jour les anciens logos du parti : la fameuse flamme rouge, cernée de rayons de ce qui ressemble à un soleil et d'épis de blé. Une variante de ce qui existait à l'époque de la Révolution agraire. « Oui à la démarche de la réconciliation nationale », « Oui au programme du président de la République », « Oui à l'Alliance présidentielle pour garantir la stabilité des institutions »... Quelques slogans écrits en bleu. « Unité, réconciliation et continuité » sont les trois maîtres-mots du congrès. Des chaises noires, bleues et grises sont réservées aux congressistes et aux invités. Entre les premières « loges », destinées aux officiels et aux députés, il y a trois curieuses rangées de chaises qui ne semblent réservées à personne. Viennent après les rangées des délégués de wilaya et celles des émigrés. Amar Saïdani (ou Saâdani, c'est selon), président de l'APN, est aux aguets. Il contrôle les derniers préparatifs. Il est 11h. Le congrès ne commence pas encore. Abdelaziz Belkhadem entre discrètement dans la salle et supervise les mêmes préparatifs. Oui, mais comment faire patienter les présents ? On balance un vieux tube qui, depuis longtemps, a besoin d'un lifting : Min adjlika ichna ya watani. Un chant des années Chadli... Le tube tourne en boucle. Sans arrêt. Une torture. Cela s'appelle de l'ambiance, semble-t-il. Dans le salon d'honneur, Ahmed Ouyahia, chef du gouverment et secrétaire général du RND, attend. Autant que les autres invités : Abdelmadjid Sidi Saïd de l'UGTA, Louisa Hanoune du PT, Bouguerra Soltani du MSP... Pas de traces des représentants du FFS, d'El Islah, du RCD, du MDS. Des ex-pro-Benflis se font remarquer : Sadek Bouguettaya, Abbas Mikhalif, pour ne citer que ceux-là. Attar et Abad, anciens ministres et amis de l'ex-secrétaire général, n'auraient pas eu leur badge. Exclusion ? 13h 30. La file est encore longue devant l'entrée principale de la Coupole. « Belkhadem a donné ordre que tout le monde assiste au congrès ! », chuchote-t-on dans les coulisses. A défaut de déjeuner, les présents se rabattent sur du café et du thé acheminés en norvégiennes par un particulier. Et sur des gaufrettes à la marque singulière : Oum El Kora (la mère des villages !). 14h 38. Le congrès va « enfin » commencer. Ce début tardif semble être bien étudié. Probablement pour réduire les assises à leur plus simple expression. Ou peut-être pour autre chose. Belkhadem entre suivi de Saïdani et de Abdelkrim Abada. Des versets du Coran sont récités. Des versets qui appellent à l'union et la communion. Ils sont biens choisis pour ne pas faire penser à la désormais célèbre religiosité tactique à la mode depuis peu. Sans préciser le mode de sélection et du choix, Belkhadem annonce la liste du bureau du congrès : Boualem Bessayah, Salah Goudjil, Abdelkrim Abada, Abderezzak Bouhara, Abdelkader Hadjar, Mohamed Chérif Kheroubi, El Ayachi Dadoua, Abdellah Hadj Ahmed, Habib Mahboubi et Yamina Meftali. Des anciens qui ne sont plus à présenter. Du coup, l'on se rend compte que la salle est dominée par des têtes blanches et grises. Mais où sont passés les jeunes du FLN ? La relève ? La rénovation ? Belkhadem, devenu président de fait du congrès, propose au vote la liste du bureau. Unanimité à main levée. Et puis, un discours sur les choix et les visions. Pas de référence à Bouteflika, mais plaidoyer pour l'application de son programme électoral. Le FLN ne défend plus son propre projet. Belkhadem, qui appelle à « une démocratie moderne », salue le resserrement des rangs. « Soyez les gardiens vigilants de cette unité ! », lance-t-il. Le FLN doit, selon lui, être un parti populaire, « un parti social ». Et puis, le mot d'ordre : « Cette année sera celle du référendum sur le projet d'amnistie générale. C'est une grande bataille que le FLN doit mener. Vous allez être aux premières lignes pour convaincre les citoyens du bien- fondé de ce projet. » Après lui, personne ne parle. La séance est levée à 15h 30. Les mouhafedhs et autres cadres du parti convoqués à une réunion. On se salue. On s'échange des mots gentils. Sidi Saïd est souriant. Autant que Hadjar. Ouyahia et Belayat rient aux éclats. Les congressistes sont invités à aller prendre des sandwichs dans les bus. Dehors, la grêle tombe sur Alger... La boue est partout. L'hiver continue.

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