A près de 70 km d'Alger, Tipaza est chef-lieu de la wilaya depuis 1984. Appelée par ses habitants «Bazar», sa transcription en latin a vu son «s» remplacé par un «z». Son nom remonte au Ve siècle av. J.-C., quand les Phéniciens y fondèrent, comme à Alger et d'autres villes du littoral algérien, un comptoir commercial. Tipaza signifierait «escale» ou «relais ». La ville a commencé à se développer sous le dernier roi numide, Juba II, grand érudit et ami des arts. Elle devient en 39 ap. J.-C., sous la domination romaine directe, un municipe puis, sous l'empereur Hadrien, une colonie honoraire disposant d'un statut encore plus important. Au IIe siècle, elle aurait abrité 20 000 habitants, ce qui est considérable pour l'époque. Classée en 1982 au patrimoine mondial de l'UNESCO, ses ruines romaines constituent une des pièces maîtresses du patrimoine national. Elle comprend de nombreux vestiges qui attestent de son envergure et de la richesse de ses activités. Le parc historique comprend la basilique chrétienne de Sainte Salsa (IVe siècle). Son petit mais riche musée est un lieu passionnant de découverte. A 13 km de la ville, le Mausolée royal de Maurétanie, improprement désigné comme le «Tombeau de la Chrétienne», domine la côte comme l'arrière-pays. Il est attribué à Juba II qui l'aurait édifié pour son épouse, Cléopâtre de Séléné. L'entrée et le tunnel du monument ont été découverts en 1865. Aucun sarcophage, mobilier ou objet n'a été trouvé à l'intérieur. Ni cette découverte ni les fouilles et travaux ultérieurs n'ont pu déterminer de manière établie la date d'édification et la fonction de l'édifice. Ville de prédilection de l'écrivain Albert Camus qui était né non loin, à Marengo (Hadjout), il lui a consacré un livre Noces à Tipasa. Située dans un ensemble naturel magnifique avec notamment le mont Chenoua qui s'élève sur sa partie est dont le nom est lié à celui des tribus berbères de la région, Ichenouyen, Tipaza attire un grand nombre de touristes et visiteurs en été. Son développement en tant que chef-lieu de wilaya et les constructions d'édifices publics ou de logements ont parfois engendré de graves atteintes au patrimoine.
