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« Au Liban, le problème n'est ni l'Iran… ni le Hezbollah ! »
Georges Corm. Ancien ministre libanais des Finances
Publié dans El Watan le 07 - 06 - 2009

Connu pour son franc-parler et la pertinence de ses analyses sur le Proche-Orient, Georges Corm estime que telles qu'elles sont posées, les élections législatives libanaises, qui doivent avoir lieu aujourd'hui, se situent loin des véritables enjeux. Pour cet observateur avisé, le problème n'est ni l'Iran ni le Hezbollah, mais le fait que depuis 17 ans, sous prétexte de reconstruction, le pays a été mis en coupe réglée, au profit de groupes restreints de privilégiés soutenus par l'extérieur.
De vives tensions entourent les élections législatives libanaises. A ce propos, beaucoup craignent le réveil des vieux démons de la guerre civile. A quoi sont dues ces tensions, selon vous ?
Il ne faut pas exagérer. Pour le moment, sur le terrain tout est calme. Cependant, les interférences de certains Etats arabes et occidentaux ont transformé ces élections en confrontation régionale d'envergure, comme si une victoire de la coalition des partis d'opposition incluant le Hezbollah serait une catastrophe pour le pays et pour les intérêts occidentaux et arabes anti-iraniens. C'est absurde. En 2005, le Hezbollah a gagné les élections avec ses alliés qui incluaient le Courant du futur à cette époque, sans que cela ne suscite aucun émoi. Bien plus, le Hezbollah a participé à toutes les élections depuis 1992. C'est bien la première fois qu'un tel chahut est fait, non sans arrière-pensées bien sûr, à savoir œuvrer pour un désarmement du Hezbollah qui tranquillise Israël.
Pensez-vous que ce climat délétère découle, entre autres, de la possibilité de voir le Hezbollah et ses alliés du moment effectuer une percée lors de ces élections ?
La victoire militaire du Hezbollah en 2006 contre l'armée israélienne a été un événement historique majeur dans l'histoire de la région. Depuis cette date, il ne s'agit plus que de décrédibiliser cette résistance victorieuse et de lui faire payer le prix d'une telle atteinte de lèse-majesté de l'Etat d'Israël. Il faut aussi porter atteinte au prestige du Courant patriotique libre du général Aoun dont l'alliance avec le Hezbollah, dès avant la guerre de 2006, a assuré la solidité du front interne et conforté la légitimité du Hezbollah, lors de la confrontation avec l'armée israélienne.
Pour certains observateurs, les tensions dont on parle ne sont pas justifiées dans la mesure où une partie importante des sièges est déjà pourvue et où la place de chacun des acteurs politiques est prévue à l'avance... Quel est votre point de vue sur la question ?
Dans certains districts électoraux, cela est vrai, mais pas dans d'autres et puis les électeurs peuvent se révolter lorsque les arrangements sont contre nature.
Que pensez-vous de l'intrusion, dans ces élections, des Etats-Unis qui affichent un soutien franc au parti de Hariri ?
La campagne électorale du courant Hariri et de ses alliés du 14 Mars a été largement faite par l'étranger. Des accusations contre le Hezbollah en Egypte, en Allemagne, en Azerbaïdjan, aux visites de dirigeants occidentaux dont le vice-président américain et ses menaces à peine voilées, au nombre invraisemblable d'observateurs venus surveiller le scrutin. Sans parler du déchaînement contre le général Aoun et des prises de position du patriarche maronite en faveur du 14 Mars. Il s'agit d'angoisser et d'effrayer les électeurs et de donner l'impression qu'une victoire de l'opposition serait une catastrophe pour le Liban. En arrière-plan, la possibilité d'une répétition d'un scénario des élections palestiniennes de fin 2006 où la victoire du Hamas a entraîné un blocus et un état de quasi-guerre civile entre Palestiniens. Mais les conditions ne sont pas du tout les mêmes au Liban, même si les des Etats arabes et occidentaux ont fait monter les enchères et les tensions de façon tout à fait irresponsable.
Quel est, d'après vous, le principal enjeu de ces élections législatives ?
Il est regrettable que les féroces débats électoraux se soient tous centrés sur la question des armes du Hezbollah et de l'Iran au lieu de débattre des vrais problèmes économiques et sociaux des Libanais, dont la dette publique qui ne cesse d'augmenter, la paupérisation croissante de la population – 50% vivent au seuil de pauvreté ou en dessous–, et la corruption massive sont le résultat de 17 ans de règne du Haririsme. Rappelons ici que la dette libanaise est invraisemblable, plus de 50 milliards de dollars (180% du PIB) et son service absorbe plus de 60% des recettes de l'Etat. Au quotidien, les gens sont encore privés, 19 ans après la fin de la guerre (1975-1990), d'électricité courante : 3 heures par jour de coupure à Beyrouth, mais jusqu'à 12 heures ailleurs. Il n'y a pas d'eau potable, le chômage est élevé et l'exode des cerveaux est massif. Alors les malheureux Libanais doivent en plus payer pour boire de l'eau non polluée, payer pour s'acheter des générateurs électriques et les alimenter en fuel… Le problème n'est ni l'Iran, ni le Hezbollah, mais le fait que depuis 17 ans sous prétexte de reconstruction le pays a été mis en coupe réglée au profit de groupes restreints de privilégiés soutenus par l'extérieur.


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