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«Je suis obligée de faire du journalisme à distance»
Publié dans El Watan le 17 - 03 - 2009

– Vous n'avez pas signé le moindre reportage sur l'Algérie dans Le Monde depuis plusieurs mois. L'actualité algérienne serait-elle de moindre intérêt que l'actualité marocaine ou tunisienne ?
– Bien sûr que non ! L'Algérie m'intéresse au moins autant que le Maroc ou la Tunisie. Jusqu'en 2007, j'y venais presque un mois sur deux. Mais je ne suis pas venue depuis juin 2008, car on ne m'accorde plus de visa ! Conséquence : je suis obligée de faire du journalisme à distance. Je ne crois qu'au terrain, je dois me contenter du téléphone, du net, des dépêches d'agence, de la presse, des Algériens qui passent par Paris… C'est frustrant et, surtout, c'est risqué ! Travailler comme ça, c'est la meilleure façon de répercuter à l'infini des erreurs ou des clichés. Cela me désole, mais ce n'est pas de mon fait.
– Comment expliquez-vous que vous n'obtenez plus de visa ?
– Je n'obtiens plus de visa car mes papiers dans Le Monde ont déplu à certains responsables algériens. On ne me l'a d'ailleurs pas caché. Un responsable algérien m'a dit textuellement au téléphone : «Vos articles ne nous aident pas à vous accorder un visa ! Et la ligne éditoriale du Monde non plus…» Plus récemment, on m'a donné comme prétexte «la bureaucratie algérienne».
Je ne suis ni la première ni la dernière à qui cela arrive. Presque tous les confrères de la presse française et internationale se heurtent au même problème et depuis des années. L'arme du visa est une mesure de rétorsion classique, mais je la trouve à la fois navrante et contre-productive pour l'Algérie.
– Savez-vous ce qui a déplu dans vos articles parus dans Le Monde ?
– Je ne sais pas exactement, mais je remarque que le refus de me délivrer un visa coïncide avec la publication de papiers répétés, dans Le Monde, sur le troisième mandat. Le journal s'est fait l'écho des critiques, en Algérie, concernant la révision de la Constitution. Il a souligné, une fois encore, l'indifférence croissante de la population algérienne devant la politique, sa fatigue devant les difficultés de la vie quotidienne, son désenchantement de plus en plus profond face à l'absence de perspectives. Le Monde n'a fait que son travail et je ne regrette rien, sauf une chose : de ne pouvoir pratiquement jamais donner la parole aux officiels algériens. C'est difficile d'équilibrer un article quand les responsables vous fuient au lieu de vous informer. Mais qu'on ne vienne pas nous reprocher, dans ces conditions, d'être partial ! Je fais le même constat en Tunisie. Au Maroc, en revanche, les autorités ont parfaitement compris l'avantage de communiquer avec les journalistes. On peut avoir au téléphone dans la journée, souvent même dans l'heure, un haut responsable ou un ministre marocain, pour recouper une information et obtenir sa version des événements.
– A la faveur du contexte électoral, vous allez sûrement pouvoir retourner en Algérie …
– Je suppose que oui. En général, toute la presse étrangère reçoit un visa au moment des élections. Mais à quoi ça rime de laisser venir les journalistes en Algérie à la dernière minute ? Une telle attitude les pousse à se comporter comme des diables qu'on sortirait de leurs boîtes ! C'est en amont qu'il faudrait leur donner l'autorisation de venir pour qu'ils aient le temps de sortir d'Alger, d'interroger du monde, de voir ce qui va, ce qui ne va pas, ce qui bouge surtout. A l'heure du net et des télévisions par satellite, ça paraît totalement anachronique de fermer les frontières à la presse.Je n'ai pas de leçon à donner aux responsables algériens, mais il me semble qu'ils devraient accueillir ceux qu'ils accusent – à tort – d'être «inamicaux». Plus on laissera les journalistes étrangers venir librement en Algérie, plus ils seront amenés à diversifier leurs sujets. Au lieu de se cantonner à la politique et aux attentats, ils traiteront de faits de société, d'économie, du tourisme, de mille autres choses ! C'est toute l'image de l'Algérie qui en profiterait. Et quand je vous dis cela, je ne parle pas que pour moi. Tôt ou tard, je quitterai le desk Maghreb (tout en restant au Monde) et je m'investirai dans un autre secteur. Quelqu'un d'autre prendra la relève.
Je ne cherche donc pas à régler des comptes, croyez-moi. D'ailleurs, je suis très attachée à l'Algérie, tout le monde le sait. Je dis seulement que le pays gagnerait beaucoup à jouer le jeu et à laisser les journalistes – algériens et étrangers – faire leur travail au lieu de les en empêcher parce qu'on a peur d'eux.


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