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Chemin d'enfer
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2009

Habité au départ par des convictions qu'il croit justes, Moh Milano se rend compte par la suite que son combat est utopique et qu'il est manipulé par des chouyoukh diaboliques et des affairistes de tous bords il verse alors dans des tourments qui l'agitent et qui le mèneront à exécuter gratuitement des attentats, plus pour se convaincre lui-même qu'il existe que pour la prétendue cause qu'il défend. Les péripéties tragiques contenues dans ce roman prennent un aspect réaliste par la véracité des événements et des détails convaincants. Personnage central de ce roman, Moh Milano, alors qu'il se sait condamné a être tué, accepte sa propre perte en guise de tribut à sa redjla (honneur viril) juste pour que ses amis ne disent pas qu'il s'est rendu. Absurde comportement d'un chef terroriste, inculte, dépourvu d'intelligence, de stratégie et de conviction et qui s'entête seul à vouloir faire tomber un Etat, à l'image des profils de nombreux chefs terroristes.
Cette fiction, qui semble construite à partir de sources établies, apporte une vision particulière de la décennie noire, et notamment de la manière avec laquelle des jeunes Algériens avaient été trompés et entraînés dans une voie sans issue. Une œuvre qui expose et sonde avec discernement et sensibilité les causes et modalités de ces basculements dans le terrorisme et la difficulté, au départ, à juguler un mal dont les tenants demeuraient encore obscurs ou objets de controverses. Des «épisodes» réels ont servi à la trame littéraire, comme la bombe de l'aéroport, l'attaque du commissariat central ou encore les règlements de compte entre émirs.
L'auteur aborde également le rôle et l'intervention de l'armée non préparée, au début, à ce genre de combat et à des missions de maintien de l'ordre public ainsi que les insuffisances de la police qui, peu à peu, à force d'aguerrissement et de formation de ses éléments, finit par porter des coups à l'adversaire invisible. Ce volet du roman apparaît surtout à travers la volonté de certains hommes, comme le commissaire Randi et l'inspecteur Tahar (un clin d'œil au célèbre acteur), autres personnages du livre, qui arrivent à prendre le dessus dans une lutte féroce et sourde. Le roman s'attache à montrer le rôle discret de ces hommes des services de sécurité dans le rétablissement de l'ordre après l'élimination du dernier des chefs terroristes, Moh Milano. Mais si les lieutenants de l'horreur sont totalement exterminés, les émirs isolés et la violence contenue, il reste le business et les commanditaires costumés qui n'ont pas intérêt à ce que la paix revienne. Ils ont peur que les langues se délient, que les choses se découvrent et que leurs affaires s'écroulent. Commence alors en transition, une période de banditisme dans les zones difficiles d'accès où la drogue, le racket et le trafic d'armes qui, pour l'auteur, ne font que donner l'illusion que le terrorisme demeure alors qu'il n'est que la poursuite des affaires sous une feuille de vigne «El Qaïda», inventée pour faire peur et donner plus de tonus à des hommes de main, désormais plus brigands que terroristes. C'est la «thèse» que défend ce livre qui se lit aisément par son style dépouillé et une certaine implication de l'auteur. En effet, le roman est dédié à la mémoire de Saïd Mekbel avec qui Abderrahmane Zakad entretenait une relation ancienne et forte. Ils avaient fait ensemble l'école primaire à Béjaïa et, tous deux anciens enfants de troupe à Koléa, tous deux ingénieurs, ils étaient demeurés inséparables jusqu'à l'assassinat de Mekbel sur lequel s'ouvre d'ailleurs le premier chapitre du livre. C'est donc une particularité de ce livre que d'aller de la réalité à la fiction en allers-retours continuels sans que les limites entre les deux soient toujours perceptibles.
Dans ses œuvres, Abderrahmane Zakad s'attache à décrire la société algérienne dans son passé lointain, et particulièrement celui du temps colonial, comme dans son évolution récente. On lui doit deux recueils de nouvelles et récits : Le Vent dans le musée et Une Enfance dans le M'zab. Mais c'est avec Trabendo que l'auteur est entré dans l'écriture romanesque réaliste en s'inspirant d'une véritable histoire, celle de Malika la trabendiste. Il a écrit également Un Chat est un chat ainsi que Les Jeux de l'amour et de l'honneur. Abderrahmane Zakad présente un parcours littéraire assez atypique où il refuse de s'enfermer dans un genre ou un style. Oscillant entre l'humour le plus débridé jusqu'aux tons les plus tragiques, ses écrits décrivent une palette qui le rend difficilement classable.
Le Terroriste de Abderrahmane Zakad. Editions Millefeuilles, Alger. 2009.


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