La nouvelle députée européenne Nora Berra a été nommée, mardi soir, secrétaire d'Etat « chargée des Aînés » auprès du ministre du Travail. Le parcours de la Lyonnaise est impressionnant. De la faculté de médecine d'Oran à Matignon, Nora Berra est tout le contraire de l'ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati. Plus présente sur le terrain que dans les magazines people, elle a réussi jusqu'ici un parcours sans faute. Née en 1963 à Lyon, cinquième d'une fratrie de onze enfants, Nora Berra est la fille d'un tirailleur algérien qui a été prisonnier pendant cinq ans durant la seconde guerre mondiale. Après avoir étudié dans le secondaire à Lyon, Nora Berra poursuit des études de médecine à Oran (Algérie). De retour en France, elle entre au service d'immunologie de l'hôpital Edouard Herriot de Lyon, puis travaille également dans divers laboratoires européens. « Je suis issue d'une famille qui a toujours cru à l'ascenseur social. Mes parents étaient illettrés et ont toujours cru en la famille gaulliste, ils ont toujours été reconnaissants à de Gaulle pour l'indépendance de l'Algérie, surtout après les affrontements passés », confiait-elle, début juin, sur le site internet Diversité News. Agée de 45 ans, mère de deux enfants de 13 et 15 ans, cette femme décrite comme « une battante » a fait ses premières armes en politique en 2001 en devenant conseillère municipale de Neuville-sur-Saône jusqu'en 2008. Avec pour mentor l'ancien ministre Dominique Perben, elle est promue tête de liste UMP dans le 8e arrondissement de Lyon pour les municipales de mars 2008. Elle a siégé depuis lors dans les rangs de l'opposition municipale. Il fallait beaucoup de courage pour continuer à se présenter de nouveau à la députation après l'échec cinglant de 2004. Juin 2009 est à inscrire sur le marbre pour elle. Elle crée la surprise, le 7 juin dernier, en étant élue au parlement de Strasbourg dans la circonscription Sud-Est, sur la liste (UMP) conduite par Françoise Grossetête, où elle figurait pourtant en 5e position pour incarner la société civile et la diversité. Elle doit son élection à l'effondrement du Parti socialiste. Dans la vie associative, elle est cofondatrice du club Convergences dont l'objectif est de populariser les réussites de personnes issues de l'immigration. Depuis sa nomination, sa page officielle sur le site communautaire est saturée.
