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La mafia du charbon omniprésente
Forêt domaniale des Béni Medjeled à Guelma
Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2009

Le sac de 20 kg est vendu entre 180 et 200 DA à l'Est et atteint jusqu'à 1 500 DA dans le sud du pays. Située au nord-est du territoire national, la forêt domaniale des Béni Medjeled s'étant sur une superficie de quelque 8 000 ha couvrant les wilayas de Constantine, Skikda et Guelma.
Les importants feux de forêts des vingt dernières années, notamment ceux de la décennie noire, ont réduit considérablement la couverture forestière, majoritairement composée de chêne-liège et chêne-zen. Les charbonniers, qui ont travaillé dans l'illégalité durant cette même période, continuent à ce jour d'abattre les arbres, rendant irréversible la régénération de la forêt. Ainsi, notre présence à Larebaâ, agglomération secondaire, située à 16 km du chef-lieu de la commune de Bordj Sabaât dans la wilaya de Guelma, n'est pas fortuite puisque cette zone forestière de 3 000 ha, partie intégrante de la forêt domaniale des Béni Medjeled, déjà touchée par les incendies de l'année passée, est probablement l'un des derniers bastions forestiers denses qui s'oppose, nous dit-on, au ravage que causent les charbonniers à Ouled Hababa, située à quelques encablures de la wilaya de Skikda .
En effet, après quelques heures de marche à pied en forêt, en empruntant des chemins, accompagnés par deux guides connaissant parfaitement la région, nous atteignons le point le plus haut de cette zone montagneuse où se dresse Hadjare El Chouaf (le rocher du guetteur), un très vieux poste d'observation datant probablement des premières heures de la colonisation, culminant à 1 200 m d'altitude. L'on constate alors l'étendue des dégâts : d'une part, à Skikda, des milliers d'hectares de forêts ou du moins ce qu'il en reste, en clair, des souches d'arbres à perte de vue. « C'est une catastrophe ! Voyez par vous-même », dira notre guide. D'autre part, et aussi incroyable que cela puisse paraître, à la limite de la wilaya de Guelma, le massacre s'estompe nettement. Il fallait s'y risquer. A quelques mètres de nous, des résidus de meules.
Du chêne-liège pour les…barbecues
Il y a peu de temps, nous dit-on, les gardes forestiers ont effectué une descente dans cette zone pour détruire les meules et les campements des charbonniers. Effectivement, il ne restait que quelques sacs de charbon de bois, des huttes de fortune, et des traces de coupes récentes sur les quelques arbres de chêne-liège qui subsistent ici et là, le tout planté dans un décor de chaos et de désolation en cendre. « Il faut revenir sur nos pas, me dit-on, le danger nous guette ». En effet, de source bien informée, les hommes de main de la mafia du charbon, une trentaine environ, dans cette région, s'attellent à la tâche. A la faveur de la nuit, ils coupent le chêne-liège, en particulier, pour le transformer en charbon, car cet arbre produit du charbon de premier choix. La journée, ils dorment dans la forêt, bien dissimulés.
Le sac de 20 kg est vendu entre 180 et 200 DA, nous affirme-t-on. Le transport de la marchandise s'effectue par des véhicules légers bâchés, à destination d'intermédiaires à travers tout l'Est algérien. Les prix alors s'envolent pour atteindre parfois 1 500 DA/le sac dans le sud du pays. Des milliers de tonnes de charbon de bois finissent ainsi dans les barbecues et même chez des familles vivant encore dans la précarité en milieu rural. Comment tout cela peut arriver au nez et à la barbe des autorités civiles et militaires ? Une question à laquelle beaucoup se garderont de donner une réponse. Mais, les faits sont là, indélébiles, pour de nombreuses années encore. Les gardes forestiers de Bordj Sabaât veillent au grain, mais pour combien de temps encore ?
Un hameau hors du temps
Déjà, le chemin de wilaya n°33 reliant Bordj Sabaât à Larebaâ sur 16 km n'est fréquenté, pour ainsi dire, que par des tracteurs et autres camionnettes tant l'axe routier est impraticable. Croyant retrouver un semblant de civilisation au niveau du hameau de Larebaâ, il n'en est rien pour les 1 200 âmes qui y vivent, et dont la grande majorité sont des éleveurs. C'est dans un magasin d'alimentation générale, servant également de café à la population, que nous avons rencontré quelques personnes. Nous saurons, à titre d'exemple, qu'il n'y a pas de réseau d'AEP, encore moins de château d'eau. « Nous puisons notre eau au même point où les sangliers et autres animaux sauvages s'abreuvent », déclare un vieil homme. Pour les soins, aucune infrastructure sanitaire dans ce recoin de la wilaya de Guelma. « Des femmes sur le point d'accoucher sont mortes ici », lance un citoyen. Même le logement rural fait défaut. Bref, Larebaâ est un hameau hors du temps où les gourbis en chaume que l'ont croyait révolus à jamais existent bel et bien.


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