La représentante du Front Polisario en Suisse, Omeima Mahmoud Abdel Salam, a réitéré le rejet du peuple sahraoui et son unique représentant, le Front Polisario, de toute solution en dehors de l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination, afin de s'exprimer de manière juste, démocratique et transparente sur l'avenir du Sahara occidental sous les auspices de l'ONU. Dans une interview accordée à la radio Tres Puntos, à l'issue de la table ronde tenue mercredi et jeudi à Genève sur le Sahara occidental, la diplomate sahraouie a déclaré que «le peuple sahraoui ne demande à la communauté internationale que de lui garantir l'exercice de son droit à l'autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité». Elle a également rappelé que «le peuple sahraoui avait consenti de grands sacrifices pour sa liberté et la souveraineté de son Etat, la République arabe sahraouie démocratique, sur l'ensemble de son territoire et ses ressources naturelles», regrettant «les tentatives de la France auprès du Conseil de sécurité visant à faire échouer toute initiative devant permettre à notre peuple d'exercer ses droits légitimes et de mettre fin à ses souffrances endurées». Par ailleurs, la diplomate sahraouie a condamné le rôle négatif joué par la Commission et le Conseil de l'UE à travers leur implication illégale avec l'occupation marocaine dans le pillage systématique des ressources naturelles du Sahara occidental, en violation flagrante du droit international et des arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne. La résolution 2440 du Conseil de sécurité avait enjoint, le 31 octobre dernier, le Maroc et le Front Polisario, représentant légal du peuple du Sahara occidental, de reprendre les négociations abandonnées en 2012 «sans pré-conditions et de bonne foi», en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Sur la base de cette résolution et sur invitation de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, des délégations des deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, l'Algérie et la Mauritanie, en tant que pays voisins et observateurs, ont participé à une première table ronde les 5 et 6 décembre, à Genève. Dans un communiqué sanctionnant cette rencontre, les délégations ont convenu que l'envoyé personnel les inviterait à une deuxième table ronde au premier trimestre de 2019. Selon le même document, les délégations ont fait état des récents développements, abordé les questions régionales et discuté des prochaines étapes dans le processus politique pour le Sahara occidental. «Toutes les délégations ont reconnu que la coopération et l'intégration régionale, plutôt que la confrontation, étaient les meilleurs moyens de relever les nombreux et importants défis auxquels la région est confrontée», a précisé le communiqué. Mais pour le moment aucune décision concrète n'a été prise.