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Ordre et aventure
Publié dans El Watan le 20 - 02 - 2010

Quelle est cette partie mystérieuse du cerveau humain de laquelle émergent la belle littérature et l'ensemble des beaux arts, si tant est que le cerveau serait le lieu par excellence de la créativité d'une manière générale ? Faut-il se contenter de ce que nous révèle la biochimie du cerveau en la matière, ou fouiner encore dans d'autres recoins de l'être humain, corps et âme bien sûr, pour comprendre le pourquoi de certains comportements, à la limite de l'extravagance ? Les écrivains semblent ne pas disposer de boussole dans leur aventure créative, sinon cette horloge interne si singulière, si pathétique parfois, que chacun d'eux semble renfermer au plus profond de son être.
Il arrivait, inconsciemment, au grand prosateur et poète libanais, Gibran Khalil Gibran (1883-1931), de serrer si fort la main de celui qu'il croisait, au point de lui faire mal. Cette manie chez lui était-elle un pendant à l'acte créatif, ou faisait-elle partie des restes d'une tradition purement orientale dans son exil américain ? Colin Wilson, le romancier et essayiste britannique, ne faisait sa promenade quotidienne qu'avec un œuf dans la poche de son veston. Le poète Ahmed Rami (1892-1981) avait beau étaler sur sa table un grand choix de plumes, il ne pouvait cependant écrire ses poèmes qu'avec un bout de crayon qu'il ne pouvait même pas tailler. Longue, il faut le reconnaître, est la liste de ce qui pourrait être considéré comme singulier, voire excentrique dans l'histoire des lettres et des arts.
On répète sans cesse que dans le monde des écrivains et des artistes on se regarde trop le nombril, directement ou indirectement, au point de perdre le Nord. Le romancier américain, William Styron, (1925-2006), n'en a-t-il pas fait les frais en plongeant, pendant un certain temps, dans les ténèbres de son être, pour ne pas dire la folie ? Au Xe siècle, Tawhidi, de guerre lasse, finit par brûler ses manuscrits. La postérité, par chance, l'a récupéré, en dépit de son acte désespéré, faisant ainsi de lui le plus grand prosateur de toute la littérature arabe classique. On peut mourir, comme le chantre des poètes arabes, Imru'al-Qays (Ve siècle) d'une maladie épidermique pour avoir brassé tous les plaisirs de la vie, ou encore aller mettre fin à sa vie quelque part en Argentine, comme le romancier autrichien Stéphane Zweig (1881-1942), l'excentricité n'en demeurerait pas moins nécessaire, voire salutaire à quiconque se voyait atteint de cette maladie appelée, «le métier de créer».
A bien considérer les choses, nul ne pourrait se soustraire à l'emprise de certaines manies, y compris dans le monde de ceux qui sont censés mettre de l'ordre autour de nous.
La création littéraire et artistique promet d'être toujours rude, voire déplaisante aux yeux de certains, dans le sens où elle est à la fois, marginale et au centre des préoccupations de l'être humain. C'est pourquoi la plus belle des réponses à toutes les interrogations sur l'acte créatif et les excentricités qui le jalonnent, il faut aller la chercher du côté des écrivains et des artistes eux-mêmes, en attendant d'éventuelles découvertes scientifiques en ce domaine précis. Le poète Guillaume Apollinaire (1880-1918), qui semble avoir fait l'état des lieux à sa manière, avait bien écrit à juste titre : «Ayez pitié de nous, écrivains, de nous qui vivons cette longue querelle de l'ordre et de l'aventure !»


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