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Un acte manqué !
Clôture, lundi soir, du 2e festival culturel Panafricain
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2009

Une goutte d'eau qui ressemble à un œuf. Ou le contraire. La symbolique de la naissance ou de la renaissance est là. L'œuf-goutte apparaît et disparaît puis descend. Des visages et des voix. Des couleurs aussi. Mama Africa, spectacle monté par Sofiane Abou Lagraa, son épouse Nawel et Farid Aouameur, présenté lundi soir à la salle Atlas, à Bab El Oued, à Alger.
Mama Africa fut un moment rappelant que le continent le plus riche, cherche le jour nouveau ou le jour d'après. D'où cette présence, en force, des lumières de l'aurore, imaginées dans les vidéos du français Jean-Paul Haure, et sur scène à plusieurs dimensions. « Le Panaf' 1969, un acte culturel. Le Panaf' 2009, un acte révolutionnaire », est-il annoncé sur l'écran géant installé au dessus de la scène. C'est plutôt le contraire qui est juste, serions-nous tentés de dire. Mais, les concepteurs du spectacle auront voulu sortir des sentiers battus et proclamer autre chose, faire un peu dans la provocation artistique et souligner l'importance de relancer le Panaf', quarante ans après « le gel ».
Mais, « la révolution » est-elle pour autant présente ? Regard sur l'Histoire, clin d'œil au passé et tentative de voir l'avenir sont des lignes apparentes d'un spectacle de seize tableaux distribués sur 90 minutes. Le public nombreux était mis dans l'ambiance finale d'un deuxième Festival culturel panafricain qui aura attiré les foules de juillet. Mama Africa clôturait le deuxième Panaf', qualifié de « réussite totale », par Khalida Toumi, ministre de la Culture, jambe en plâtre et sourire large. Vidéo, danses, chants, fusion et interactivité, Mama Africa fut un spectacle modeste, parfois trop modeste, rendant hommage à la chanteuse sud-africaine Myriam Makéba, décédée en 2008 en Italie. Un extrait audio, sur images fixes, a été présenté dans lequel l'artiste proclamait : « Il y a des gens qui vous aiment et il y a des gens qui ne vous aiment pas. Ils disent que Myriam Makéba chante la politique. Et ben, moi je dis, que Myriam Makéba ne chante pas la politique, mais chante la vérité. »
C'était le 5 juillet 1972, à la même Salle Atlas. 1972, fut également l'année durant laquelle Myriam Makéba avait pris la nationalité algérienne à 40 ans. La Guinée avait pris une avance sur l'Algérie en naturalisant une artiste hors du commun en 1960, date du début de la vague des indépendances. Miryam Makéba avait mené bataille contre le régime raciste de l'apartheid et avait été interdite de séjour dans son propre pays. Sur scène, Djelloul Merga et Myriam Lazali, anciens élèves de l'émission « Alhan Oua Chabab », Inès, une jeune artiste oranaise à la voix prometteuse, Blick Bassy, star de la nouvelle chanson camerounaise, et le malien Cheikh Tidiane Seck, les doigts d'or du clavier, se sont relayés, parfois en duos, pour reprendre des tubes arrangés de Myriam Makéba. Pêle- mêle, il y avait du jazz, de l'afro-jazz, du blues, du gnawi et si peu de sonorités purement algériennes. Mis à part ce imzad, le roi des instruments touareg, caché au fond de la scène et étouffé par la guitare, la musique du pays n'avait pas toutes les faveurs. Choix délibéré ? Possible. Cependant, cette fusion entre nay sahraoui et flûte africaine, joués par Mokhtar Choumane et Ahmed Fofana, a sauvé quelque peu cet effacement. Par contre, la kora, l'instrument des griots, était bien présent.
Autant que le balafon ouest africain. Rassembler le gumbri, la flûte et le balafon a donné un fruit délicieux. Le jeune Djelloul Merga s'est pas mal débrouillé dans son duo avec Blick Bassy, lui qui fut candidat malheureux à Alhan Oua Chabab, new generation. Voix limpide comme l'eau célébrée par le spectacle, Blick Bassy, un soul man talentueux qui tire la sève dans la tradition bantoue (l'une des plus riches du continent), a su s'imposer et susciter des applaudissements. Blick Bassy, qui vient de sortir un nouvel album (Léman, Léman) à Paris, a accompagné pour un temps son aîné Manu Dibango, mais également Cheikh Tidiane Seck. Le père de Madingroove a invité les présents à monter sur une profonde vague jazzy. Manière, peut être, de relancer « le débat » sur les origines africaines du jazz (« jaja » en bantou, n'a-t-il pas donné son nom à cette musique née, selon certains, en Amérique du Nord ?) Cheikh Tidiane Seck n'a pas hésité à jouer sur du clavier comme un enfant qui reprend son ballon. Amateur du Moog, cette musique électronique qui a donné du carburant à la techno d'aujourd'hui, Cheikh Tidiane Seck a été compagnon de route de plusieurs stars comme Carlos Santana, Dee Dee Bridgewater (Killing me softly with this song), Stevie Wonder ou Joe Zawinul. C'est, probablement pour cela, que dans le tableau final, il a eu le dernier « mot » avec la reprise du succès de Myriam Makéba, Pata pata. Vêtus en drapeaux des pays africains, les choristes de la troupe Nagham ont assuré l'interactivité du spectale. Pour une fois, une chorale polyphonique ne se produit pas immobile sur une scène. Choristes et chanteurs se sont mêlés parfois aux danseurs.
En trois semaines, Sofiane Abou Lagrâa a formé une quizaine de jeunes danseurs d'Alger. « Des jeunes qui ont tout de suite appris les techniques et s'adapter au spectacle », nous dit Mounia Lazali, assistante à la réalisation du spectacle. Mounia, Mya de son nom d'artiste, a également assuré quelques calligraphies mises sur vidéo. Les breakers se sont adonnés, à fond, sur scène. Acrobaties et danses hip hop se sont mêlées à la danse alaoui. Le chef- chorégraphe a tout enrobé par le chocolat contemporain. Sofiane Abou Lagrâa, 39 ans, gère la compagnie de danse El Baraka depuis douze ans. Créer des spectacles n'est pas un exercice difficile pour lui. Il est adepte du hip hop fusion et des mouvements robotisés. En 2009, il a reçu le Prix du meilleur danseur international, décerné par l'International Movimentos Dance Prize. Sofiane Abou Lagrâa sera de retour en Algérie l'automne prochain, pour un nouveau spectale. Reste que la scène de l'Atlas était un peu étroite pour les danseurs. Le spectacle paraissait plus ample pour la salle qui a retrouvé des couleurs : sièges rouges, importés d'Espagne, et murailles sombres. Les présents attendaient l'ouverture du toit comme cela fut annoncé auparavant. Sans voir les étoiles, le public a été plongé parfois dans des ambiances de constellation où le noir le disputait au violet et au bleu. Malaïka, autre succès de Myriam Makéba, a été interprété comme dans un rêve. Les vidéos de Jean-Paul Haure avaient parfois un côté simpliste, comme cette cigogne qui traverse les terres africaines, sous un défilé d'images d'archives ou ces visages qui revenaient sans cesse sans que l'on saisisse le sens.
Il y avait l'impression du déjà vu. Spécialiste des sons et lumières, Jean-Paul Haure est connu par les fameuses « Nuits Polychromes » des Pyrénées-Atlantiques. Les clins d'œil répétitifs à la démarche artistique de Micheal Jackson étaient parfois lassantes, surtout que les danseurs auraient pu changer d'habits pour s'adapter aux chorégraphies, au lieu de cette « galmouna » blanche sur gilet noir. S'inspirer du film Matrix n'était pas une mauvaise idée mais le tableau était trop long, au point de devenir ennuyeux. Farid Aoumeur, qui prépare un album solo, aurait pu faire mieux, en poussant la création plus loin. Surtout que ce compositeur, arrangeur et chef d'orchestre ne manque pas de talent. Une star algérienne, ou même maghrébine, de la chanson manquait à l'appel. Le plat aurait été plus complet. Malheureusement, cela ressemblait à un acte manqué. A souligner enfin l'absence totale de documents ou de brochures pour présenter un spectacle annoncé depuis des mois. Le public, autant que les journalistes, devinait qui évoluait sur scène.


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