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Grosse panique chez les importateurs indélicats
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2010

L'affaire des faux billets doublée par la campagne menée récemment par les services de sécurité contre les cambistes de devises ont mis, selon les indiscrétions des milieux d'affaires algérois, en alerte les «délinquants financiers». Cette panique se décline en de multiples facettes, à commencer par la multiplication des opérations d'importation. Selon un banquier algérois, la hausse des importations en novembre – par rapport au reste de l'année – a une explication toute simple : «Ce n'est qu'un empressement de dernière minute de certains barons de l'import afin de booster le transfert de l'argent vers l'étranger. Les nouvelles règles commerciales érigées par les pouvoirs publics n'arrangent plus certains parrains, alors qu'en ce moment, le commerce est presque à l'arrêt, ils doivent alors agir avant que le tempête ne passe.» Chose que certains importateurs que nous avons rencontrés confirment : «Tout est à l'arrêt en ce moment, nous ne comprenons plus ce qui se passe, on a été lâchés !», confie l'un d'eux.
Par ailleurs, la plupart des opérations d'importation ont été réalisées avant même la médiatisation de l'affaire, selon un douanier au fait du dossier : «Les commandes ont été faites au commencement de l'affaire des faux billets. D'autant que de forts soupçons pèsent sur leur implication dans ce trafic aux côtés de celui de transferts illicites de devises à l'étranger, colportés par la presse. Cela n'a fait que les empresser de transférer de grosses sommes avec la complicité de leurs fournisseurs à l'étranger.» A en croire les informations du milieu financier informel, l'heure a donc sonné pour ces gros poissons qui gèrent des fortunes grâce au trafic notamment de la devise, du transfert illicite d'argent vers l'étranger ainsi que la fuite fiscale.
Rien qu'à El Eulma, à l'Est, les services des impôts estiment que le montant de la fraude fiscale s'élève à plus de 1000 milliards de centimes. Les responsables de ce préjudice sont «les véritables patrons de tous les trafics versés dans l'import et qui ont pendant longtemps dissimulé leur véritable business et leur identité derrière des sociétés anonymes ou sous de faux registres du commerce carrément ou des registres au nom de personnes âgées ou de malades mentaux», indique un officier de la brigade économique de la gendarmerie. Et de poursuivre : «Tout cet argent devait être utilisé soit dans le change parallèle – et ainsi son transfert à l'étranger – ou bien à être blanchi.» Les services des impôts ont donc déposé plusieurs plaintes au niveau de la justice contre ses barons. La gendarmerie, dans une opération similaire à Alger, a appréhendé la semaine dernière plusieurs «cambistes», parmi eux des importateurs, suite à une large opération de «nettoyage». Leurs biens seront incessamment saisis par la justice.
Les parrains s'en lavent les mains
Cette situation s'est aggravée pour les importateurs à la fortune considérable, car abandonnés par leurs insoupçonnables protecteurs, disent-ils. «Depuis peu, un haut responsable militaire avec lequel j'entretenais des affaires ne me répond plus», s'étonne un importateur de l'est du pays, installé au marché de gros de Gué de Constantine (sud d'Alger). Pour son voisin, «un de mes clients, un directeur central dans un grand ministère, ne me commande plus de devises et a presque coupé tout contact avec moi», révèle-t-il. Les commerçants se rabattent sur l'achat de devises. «Il n'y a plus d'euros et peu de gens le vendent en ce moment», nous informent des importateurs. Cela provoque une guerre sans merci entre eux. «En urgence, j'ai échangé pour 500 000 euros chez un ami commerçant. L'euro se fait rare en ce moment surtout avec ses histoires de faux billets», témoigne un importateur de Dar El Beïda.
Ruée vers les «valeurs refuges»
Un «cambiste» d'El Harrach, vendeur d'accessoires de téléphones portables, «rescapé» de la dernière opération menée par la gendarmerie dans ce quartier connu pour avoir abrité des trabendistes de tout bord, livre aussi son témoignage : «Je ne travaille qu'avec mes anciens clients qui m'ont introduit dans l'import (cabas). La méfiance est de rigueur. Tout le monde a peur d'être pris la main dans le sac. Cela pénalise mon business car je ne vis pas de ventesd'accessoires de téléphone.» La psychose a aussi atteint les diplomates et les travailleurs expatriés qui préfèrent ces derniers temps «échanger leur argent à la banque de peur d'être pris la main dans le sac», signale le banquier algérois.
En l'absence de diamants, le métal le plus précieux reste l'or. Son achat en nombre par les trafiquant pour éviter les masses d'argent en faux billets a fait augmenter les prix déjà en hausse. «Depuis quelques jours, je croule sous les commandes de plusieurs commerçants pour l'achat de grosses quantités de parures en or. Je n'arrive pas à les satisfaire ; même mes fournisseurs et mes associés sont dans la même situation», révèle un grand bijoutier de Blida. Un jeune importateur installé à «Dubaï» avoue : «J'ai acheté plusieurs bracelets, parures et autres objets en or, je les mettrai à l'abri, ça servira pour plus tard», assure-t-il. Un autre trabendiste (spécialisé dans l'importation de téléphones portables de «Dubaï»), rencontré dans une bijouterie à Bordj El Kiffan, venu récupérer des bijoux en or, ne voit pas d'autre issue : «Je suis obligé de faire cela pour ensuite les remettre à ma mère. En ce moment, avec tout le trafic dans le marché et les enquêtes menées par les gendarmes, on est obligés de mettre notre argent en sécurité. Personne n'est à l'abri.»
Immobiliers standing à l'arrêt
Autre incidence de cette psychose, l'investissement dans l'immobilier, véritable blanchisseuse d'argent et autre refuge pour les nababs du trafic. Les prix des villas et autres bâtisses à étages ont flambé ces derniers jours, et pour cause, beaucoup de fortunés y voient un moyen urgent pour se débarrasser des «chkara» (sac d'argent). Seulement, il est difficile de trouver un notaire qui accepte de signer une transaction dépassant les huit millions de dinars, nous informent des importateurs. «Aucun des notaires que j'ai sollicités ne veut prendre en charge ma transaction. Je viens d'acheter une villa à Birkhadem, même si je l'ai déclarée à 8 millions de dinars», s'énerve Mustapha, un importateur d'El Hamiz.
En effet, des notaires de Bab Ezzouar, Rouiba et Dar El Beïda que nous avons rencontrés affichent de sérieuses réticences : «Nous ne pouvons plus accepter ce genre de transactions, d'autant que ces derniers temps, nous devons rendre compte à la fois à la justice et aux services de sécurité de la valeur réelle des transactions. Dans le cas d'infractions à la loi, nous serons traduits en justice.» Certains notaires ont, pendant longtemps, été «cette passoire par laquelle transitaient tous les trafiquants pour effectuer leurs transactions douteuses sans être gênés. Les documents notariés qui leur étaient délivrés sont devenus un gage de sécurité», analyse pour sa part l'officier de la gendarmerie. Seule possibilité qui reste, «l'achat sur la base de la confiance». Ainsi, des importateurs peu scrupuleux règlent leurs transactions immobilières de main en main, en présence de témoins et sans trace administrative.
Voiture discrète
Le marché des grosses cylindrés, notamment allemandes, pour la plupart volées à l'étranger et introduites frauduleusement en Algérie, est lui aussi touché par cette fièvre, trop d'offres et peu de demande. Dans un boulevard réputé fréquenté par la mafia des voitures, les prix sont à la baisse. «Personne n'achète ces berlines, personne ne veut s'afficher avec une belle voiture de peur des services de sécurité. Fini le temps où les fortunés acquéraient des voitures de luxe, la petite cylindrée est leur nouvelle voiture», révèle un ex-vendeur de voitures. Désormais on rase les murs.


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