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Alger et Oran, villes privilégiées des passeurs de devises
Publié dans El Watan le 11 - 08 - 2009

Le scandale des transferts de devises (en espèces) des ports et aéroports algériens vers les banques espagnoles ne connaît pas d'épilogue. Que ce soit à Alger ou à Oran, d'où les plus importantes sommes ont été transférées, les services des douanes poursuivent leurs enquêtes, alors que la justice avait pris déjà le relais. Une mission d'inspection vient d'être dépêchée pour la troisième fois en Espagne, pays à l'origine de la découverte du pot aux roses. Une liste de plusieurs noms d'opérateurs (habitués des ports et aéroports) algériens, qui ont déposé des sommes importantes en devises dans des comptes espagnols. Ces fonds quittaient le pays dans des valises, sans passer par le canal bancaire, comme l'oblige la réglementation du contrôle de change.
Dans l'Oranie, une trentaine de personnes sont interrogées par la police puis inculpées par le parquet, avant d'être interdites de sortie du territoire national. Plus de 600 millions d'euros ont été transférés en deux ans. Sur la liste des Espagnols, cinq viennent en tête avec des montants qui dépassent largement un demi-million d'euros pour chaque voyage. Il s'agit d'un opérateur de la ferraille, d'un importateur de la viande congelée, de deux grands promoteurs immobiliers et d'un importateur de vêtements. Chacun de ces derniers transférait à chaque fois, durant plusieurs voyages étalés sur deux années, des sommes dépassant un demi-million d'euros et ne descendait jamais en dessous de la barre des 100 000 euros par voyage. L'argent partait dans des valises, souvent avec la complicité des douaniers algériens, avant d'atterrir dans les banques espagnoles, où il est déclaré sans la présentation d'un quelconque débit de banque. Dans de nombreux cas, les personnes listées se sont avérées n'être que des « passeurs » utilisés par des personnalités ou de gros bonnets des milieux d'affaires qui ont pignon sur rue.
D'autres par contre, des commerçants en général, pratiquent cette « fuite » de capitaux pour le compte de plusieurs autres commerçants, qui ont des problèmes d'exercice sur le marché. Le scandale a finalement fait tache d'huile dans le milieu des affaires oranais et assène un sérieux coup à Mobilart un des plus importants promoteurs immobiliers de la ville. Il est le créateur d'un ensemble de quatre tours en verre, type haut standing qui domine le front de mer, pour un montant de 12 milliards de dinars, construit sur un terrain déclaré par le maire de la commune inconstructible en 1957. Mais le patron de Mobilart explique que « les techniques de construction ont depuis beaucoup évolué pour rendre l'assiette foncière apte à recevoir des tours à plusieurs étages ». Le chantier d'El Bahia Center est unique, dans sa conception nouvelle destinée à une clientèle à la recherche de haut standing, reste l'un des plus importants projets immobiliers de la région. Mais, « l'élan » est vite interrompu avec l'affaire des devises, parce que l'entreprise est désormais dans l'œil du cyclone, depuis que le nom de son patron a été porté par les autorités espagnoles sur la liste des personnes ayant enfreint la législation du contrôle des changes. Toute la marchandise qu'elle importe est bloquée par les services des douanes alors qu'une mesure d'interdiction de commerce extérieur a été notifiée par la Banque d'Algérie à toutes les banques qui hébergent ses comptes, bloquant toute opération d'acquisition de matériaux pour les chantiers.
Coup dur pour Mobilart
A ces décisions, est venue s'ajouter celle des impôts relative à une vérification approfondie de sa situation fiscale. Une vérification élargie, nous dit-on, aux acquéreurs des appartements standing des tours, dont les prix d'achat n'auraient pas été totalement déclarés. C'est en fait, une cascade de mesures qui risquent de mettre à genoux l'entreprise, déjà fortement secouée par les rumeurs les plus fortes sur sa faillite. L'un de ses avocats explique que dans cette affaire, il y a une confusion entre la personne physique, dont le nom a été listé par les Espagnols et la personne morale qu'il dirige et qui est Mobilart. Ce qui, pour lui, cause un préjudice énorme à tous les projets de la société et provoque également la panique chez les clients potentiels. Il reconnaît avoir fait passer une somme ne dépassant pas les 600 000 euros, pour faire face à la bureaucratie comme le font tous les opérateurs algériens confrontés aux lenteurs bancaires en matière de crédit documentaire. Pour notre interlocuteur, la majorité des importateurs utilise le cash par le transfert de devise en petites sommes, remises aux fournisseurs étrangers. La somme en litige est pour lui très minime par rapport à ce que brasse Mobilart. Ce qui le laisse croire qu'il y a quelque part une volonté de pousser celle-ci à mettre la clef sous le paillasson. D'autant, explique la source, que des rumeurs ont déjà imputé le retrait de la commande de Sonatrach. « Or, la compagnie, qui devait acheter deux tours, s'est désistée, à la suite d'une mésentente avec son partenaire saoudien. » En tout état de cause, Mobilart a fini par privilégier la voie de la transaction, qui lui permet de payer aux services des douanes une amende évaluée à 30% du montant du corps du délit, qui permet de surseoir aux poursuites pénales, en attendant l'examen du dossier par le comité national de transaction. Si Mobilart est la seule entreprise qui a opté pour la voie de la transaction, les autres entreprises et opérateurs attendent plutôt la décision de la justice. A Alger, sur les 51 personnes initialement portées sur la liste des autorités espagnoles, il ne reste que 17. Parmi celles-ci 13 ont sorti les devises par l'aéroport Houari Boumediène et 4 autres par le port d'Alger. Les mis en cause, en majorité des trabendistes, notamment des commerçants de lingerie féminine du marché Meissonnier d'Alger-Centre, mais également des importateurs. Tous sont frappés d'une interdiction de sortie du territoire national et poursuivis pour infraction à la loi sur le contrôle des changes.
Les montants transportés descendent rarement en dessous de la barre des 100 000 euros. Que ce soit à Alger ou à Oran, où se sont concentrées les plaintes de la direction générale des douanes, trois services d'enquête, les douanes, la police et la justice, sont sur le dossier qui, quelques mois après, n'a toujours pas livré ses secrets. Si quelques commerçants et opérateurs jurent que l'argent qu'ils ont transféré dans les banques espagnoles sert uniquement au business ou à contourner les lenteurs bancaires, bon nombre des contrevenants ont bel et bien blanchi les fonds en les investissant dans l'immobilier sur la côte ibérique. Là où la crise a causé un crash économique. Il ne s'agit pas là d'une première pour les autorités douanières algériennes, puisque les Emiratis, les ont informés d'un même courant de trafic, en début de l'année en cours. Des sommes de plus en plus colossales sont déclarées par des Algériens en provenance d'aéroports algériens. Le rapport des Emiratis fait état d'opération d'évasion de devises, mais ce n'est qu'il y a quelques semaines que les services des douanes ont fini par prendre le dossier en main. L'inspection, dépêchée juste après l'alerte de leurs homologues de Dubaï, n'a abouti à rien, et il aura fallu le courrier des autorités espagnoles, notamment leur cellule du renseignement financier, pour qu'une commission soit désignée pour enquêter sur la liste des personnes transmise par les autorités émiraties et relative à leurs nombreux voyages à Dubaï, transportant des sommes en espèces de plus en plus importante. Pour l'instant, aucune information n'a filtré sur l'identité des mis en cause ni sur le montant total de cette évasion.


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