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Le Maghreb à l'ère de la contiguïté
Publié dans El Watan le 25 - 01 - 2011

La pression de la mondialisation et le développement des nouvelles technologies d'information et de communication ont contribué à donner aux liens sociaux privés une pertinence transnationale. L'ordre des réseaux semble en mesure d'affaiblir ainsi celui des territoires, et lui fait perdre cette cohésion et cette «exceptionnalité» qui fondait sa nature essentiellement politique, et met en défi les contraintes institutionnelles régies par le principe de territorialité. Encouragé par l'existence de l'Europe comme un centre pourvoyeur de nouvelles valeurs de socialisation, la proximité tend à attiser les sentiments de frustration chez les Maghrébins. Face à la permanence des régimes autoritaires refusant le changement et l'ouverture à l'autre, le sentiment de l'instabilité ne cesse de gagner le terrain de la légitimité et les Etats se trouvent contestés jusqu'au moindre de leur fondement.
Une situation qui fait du facteur de l'instabilité la donne qui nourrit une crainte permanente des gouvernements dans cette région, et par conséquent la plus entretenue dans la structure de ces Etats. Et la géopolitique du Maghreb semble aggraver la crise des Etats dans leur conquête à soulever cette problématique d'instabilité. Et dans cette prétention des régimes à la stabilité, l'espace maghrébin commun et son rôle basculent d'un extrême à l'autre. L'espace maghrébin, qui demeurait source de mobilisation auquel les régimes autoritaires en place ne cessent d'y recourir pour stopper l'érosion de légitimité, est devenu source d'inquiétude et de stress après avoir été pendant longtemps la somme des politiques des Etats. Le début des années 1990 coïncidait avec les tentatives d'ouverture des régimes politiques.
Cette période marque un changement profond du rôle et de la place de l'espace maghrébin dans le rapport qu'entretiennent les Etats à la fois avec les populations et le voisinage. Les différentes pseudo ouvertures entreprises de par leurs amplitudes, comme c'est le cas en Tunisie ou au Maroc, ou son ampleur comme ce fut le cas en Algérie, et leur caractère insuffisamment analysé et étudié ont provoqué une perte de contrôle de la société et ont donné lieu à l'émergence d'autres acteurs porteurs d'autres formes d'allégeances. La perte de contrôle sur l'évolution et l'ampleur des changements par les instances de régulations ont mis les appareils étatiques sous pression constante et fait du contrôle des frontières un enjeu oscillant entre une volonté de préserver un espace commun par le biais de l'ouverture des frontières et la nécessité de les contrôler jusqu'à les fermer pour contenir une menace islamiste. Conséquence, l'écart entre l'interdépendance et le contrôle produit donc au Maghreb de la déstabilisation par l'ouverture au voisinage.
Il met en exergue une dialectique conflictuelle «ouverture/fermeture» qui touche les Etats autant que le groupement régional. Il détourne les ressources de leur usage productif, pour les consacrer à gérer des tensions supplémentaires. On assiste à une stigmatisation de la frontière et une cristallisation du voisin comme une menace.
Ainsi, le régime tunisien a longtemps entretenu la répression de l'opposition et structuré sa politique autoritaire en arguant ses choix par la nécessité de préserver la société tunisienne de la guerre civile algérienne. Et la monarchie marocaine ne s'est pas gênée à son tour de réprimer la contestation islamiste et d'imposer une politique autoritaire, faisant de la situation de son voisin un argument difficilement contestable par l'opposition au cours des années 1990. Et ce n'est sûrement pas le régime algérien qui ferait l'économie de se préserver de la contagion tunisienne et le basculement que vient de connaître la vie politique tunisienne. Nous allons assister, sans doute, dans les jours et les mois à venir, à une entreprise qui aurait pour but d'introduire une modification dans les instruments de conduite de la politique étrangère de voisinage de l'Algérie, dictée par les impératifs d'une méfiance à l'égard d'une influence qui sonnerait le glas d'un régime contesté.
Bref, l'espace maghrébin est appelé de nouveau à confirmer une dynamique qu'on a pu observer depuis les tentatives d'ouverture entreprises au début des années 1990, qui traduit la désobligeance qu'un voisinage procure, dès lors que le régime politique épousé menace une stabilité qui ne cesse de se fragiliser. La contiguïté vulnérante cherche à pointer du doigt tout ce qui relève de la crispation des Etats/nations au Maghreb qui, coincés dans leur obsession sécuritaire, leurs fantasmes idéologiques, malades d'une structure de pouvoir devenue archaïque qui ne cessent de nourrir les craintes d'un voisinage improbable, au regard de la menace qu'il représente à la survie des ordres étatiques, et par ricochet condamne le processus d'intégration maghrébin. L'espace maghrébin, longtemps considéré comme le point de convergence et la somme des politiques des Etats qui le composent, se voit aujourd'hui prendre une autre dimension.
Dicté par les enjeux de pouvoir interne à chaque Etat et les structures qui le composent, il ne procure plus cette légitimité qui préservait les pouvoirs autoritaires d'une disparition. Il incarne cet espace homogène, qui, faute d'une incapacité à domestiquer les tensions d'ordre interne inhérentes au processus de fragilisation interne, ou d'origine externe intrinsèque au processus de vulnérabilisation externe, pour les instrumentaliser et les mettre au service de leur processus d'adaptation aux mutations, dérive vers un espace comportant des forces atomisées.
A bien observer cette période agitée, marquée par la présence de contradictions pendantes, de conflits latents, de discontinuités idéologiques et d'incertitudes politiques, l'espace maghrébin semble prendre une autre trajectoire totalement antagoniste, mais révélatrice d'une interdépendance qui ne saurait mettre en autarcie une éventuelle évolution démocratique d'un pays par rapport aux autres. Le Maghreb est plus que jamais malade de sa classe politique qui peine à donner corps à un projet visionnaire, dont la démocratisation de la vie politique interne de chaque Etat ne serait que le prélude d'une aspiration régionale. L. I.


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