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Ultime recours des familles plongées dans le dénuement : Retour au « carnet de crédit »
Publié dans El Watan le 19 - 08 - 2009

« Le crédit est mort », c'est du passé. La note accrochée à un endroit très visible pour les clients, pratiquement dans la plupart des commerces, renseigne sur l'ampleur du phénomène de l'achat par crédit et de l'étendue de la pauvreté des familles algériennes.
« C'est le retour du carnet de crédit », nous dira d'emblée un commerçant pour parler de la précarité qui touche son quartier, Bab El Oued. « Ces dernières années, beaucoup de familles n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins de base. Mes clients règlent la facture à la fin du mois, mais il y en a d'autres qui me payent au bout du sixième ou du septième mois. Avant c'était le carnet maintenant c'est le cahier », dit-il pour montrer le nombre de ses clients qui ne payent pas sur-le-champ leurs emplettes. « Je suis obligé de faire avec, d'autant plus que ces clients sont mes voisins », ajoute-t-il. Ami Larbi est un de ces clients qui n'arrivent plus à tenir le coup vu la cherté de la vie. Retraité de la Société nationale de tabac et allumettes (SNTA) et père de six enfants, quatre garçons et deux filles, tous au chômage, à l'exception de la fille aînée qui travaille à l'APC dans le cadre du pré-emploi.
Ami Larbi est frappé de plein fouet par la misère. « Nous vivons dans la misère la plus totale… depuis que je suis parti en retraite, je n'arrive plus à satisfaire la demande de ma famille. Je vis uniquement de ma maigre retraite de 12 000 DA. Cette somme ne peut tenir, au maximum, que dix jours, au bout du onzième jour, le compte est vide. Je vous assure que nous vivons une situation dramatique, au point où ma fille cadette a été obligée d'interrompre ses études », a-t-il amèrement résumé sa situation. Et d'ajouter : « Je ne suis pas seul dans cette situation, mes voisins aussi souffrent dans le silence, et beaucoup sont poussés à faire des choses indécentes. » En racontant son calvaire quotidien, ami Larbi dit faire l'impasse sur beaucoup de produits. « Je n'achète que les produits de première nécessité. La viande et les fruits nous les consommons qu'occasionnellement. »
Même chose pour les vêtements, ce retraité de la SNTA n'achète que des vêtements d'occasion. « Cela fait des années que je m'habille avec des vêtements d'occasion, les habits de luxe je ne les vois que dans les vitrines », affirme-t-il, en avouant se débrouiller de temps à autre des petits jobs pour colmater des brèches provoquées par une retraite misérable. « Parfois je travaille comme veilleur de nuit, mais je n'arrive plus à tenir le coup, ma santé ne me permet plus de travailler », se plaint-il. Mais ce qui dégoûte le plus ami Larbi, c'est de voir ses fils sans travail. « Ils ont frappé à toutes les portes, mais sans résultat, à chaque fois on leur dit la même chose : pas de travail ! Comment voulez-vous que les jeunes ne quittent pas le pays, on ne leur offre rien », s'exclame-t-il. La fragilité sociale, dans laquelle est plongée ce sexagénaire de Bab El Oued, frappe beaucoup de familles algériennes. La misère sociale, le chômage et les conditions de vie, qui deviennent de plus en plus difficiles, sont autant de sujets qui reviennent dans les discussions. Assurément, si la mendicité est la manifestation la plus spectaculaire de la pauvreté et de la misère, la précarité a fini par atteindre même les métiers considérés jadis comme procurant une stabilité sociale.
C'est le cas de cet enseignant que le contexte économique et social a obligé d'enchaîner deux boulots. « Après la sortie de l'école, je m'accorde un repos de deux heures et juste après je me rends dans un magasin où je travaille comme caissier, jusqu'à 23h, cela dure depuis quatre ans, sans ça je ne pourrais pas assurer la scolarité de mes deux enfants. Cette situation me met dans l'embarras, car souvent il y a mes élèves qui viennent faire des courses dans ce magasin et ils sont surpris de me voir à la caisse », raconte-t-il avec beaucoup de tristesse. Il n'est pas le seul dans cette situation. « Beaucoup de mes collègues font la même chose, d'autres fonctionnaires aussi, il y en a même qui enchaînent trois boulots », assure-t-il. La pauvreté, qui est communément définie comme l'insuffisance de ressources matérielles, comme la nourriture, l'accès à l'eau potable, les vêtements, le logement, et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles tel l'accès à l'éducation, l'exercice d'une activité valorisante, s'applique vraiment à beaucoup de familles algériennes. Une simple virée dans les quartiers populaires d'Alger nous permet de nous rendre compte à quel point les conditions dans lesquelles vivent la majorité des familles sont dégradantes. « Si d'apparence, les gens tentent de montrer un visage plus ou moins digne, la réalité est plus amère. Il existe même des familles qui vivent des aides de leurs voisins », nous dira un jeune chômeur, rencontré à la rue Larbi Ben M'hidi. Cette situation, à elle seule, démolit tous les discours pompeux du gouvernement qui se targue d'avoir amélioré les conditions de vie des Algériens.


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