L'objectif de cette opération est de «préserver la paix sociale en raison de la pression des manifestations populaires réclamant des changements démocratiques et l'amélioration des conditions de vie des Marocains», selon des analystes. Le gouvernement marocain avait annoncé à la mi-février l'injection de 15 milliards de dirhams (1euro = 11,55 DH) supplémentaires à la caisse de compensation pour palier toute autre hausse de prix de produits de première nécessité. Selon un économiste cité par la presse marocaine, le gouvernement avait le choix entre deux solutions classiques pour renflouer le budget de l'Etat: «soit d'avoir recours à l'endettement extérieur, soit de procéder aux privatisations de certaines entreprises publiques», précisant que dans le contexte actuel de l'économie marocaine, la deuxième option restait «le moyen le plus adéquat pour permettre au gouvernement de récupérer son déficit budgétaire». La première société à être privatisée est la Société de sel de Mohammédia (SSM) dont l'offre d'appel fixe le prix de départ à 450 millions de dirhams Le ministère des Finances cédera ainsi quelque 453 000 actions entièrement détenues par l'Office national des hydrocarbures et des mines marocain (ONHYM). La transaction annoncée semble relativement faible mais il s'agit, selon des experts du Département des Etablissements Publics et de la Privatisation, «de la société la plus vendable actuellement, compte tenu de son rendement». L'opération de privatisation toucherait d'autres entreprises publiques telles que la Société d'Exploitation des Ports (Marsa Maroc), la Société nationale de commercialisation de semences (Sonacos), les laboratoires Biopharma, les transports et tourisme (Supratour) et Maroc Telecom.
