Les responsables d'Orascom Telecom Holding (OTH) se plaignent de ne pas pouvoir disposer auprès des autorités algériennes des autorisations nécessaires pour le rapatriement de leurs dividendes. « À ce jour, les autorités fiscales n'ont pas fourni à OTA le certificat requis. De ce fait, la société n'est pas autorisée à rapatrier ses dividendes de 580 millions de dollars de bénéfices réalisés l'année 2008 », déplore le groupe OTH, propriété du magnat des télécoms, Naguib Sawiris, dans une déclaration publiée sur son site internet. La même source ajoute que ces dividendes ont été mis en distribution en juin 2009 « suite à la décision de l'assemblée générale des actionnaires de l'OTA ». Le groupe égyptien de téléphonie mobile rappelle que sa filiale algérienne, Orascom Telecom Algérie (OTA) avait déposé un dossier de transfert de dividendes auprès des autorités concernées en juillet 2008. « A cette date, l'attestation fiscale servant de décharge (quitus fiscal) ne figurait pas parmi les documents à remettre avant que la banque ne soit autorisée à exécuter ce transfert comme il est désormais prévu par la nouvelle instruction relative aux transferts des investissements mixtes ou des fonds étrangers », souligne-t-il encore. Estimant que le dossier d'OTA fourni à sa « banque locale était complet » en vertu de l'instruction n°10-05 relative aux transferts des investissements mixtes ou des fonds étrangers, les dirigeants d'OTH regrettent que la « banque n'a pas exécuté le transfert demandé, et le traitement du dossier relatif à l'OTA a été suspendu jusqu'à présent ». Résultats financiers en baisse Il faut dire que cet épisode risque d'envenimer davantage les relations, déjà tendues, entre le groupe de Sawiris, dont la fortune personnelle est évaluée à 10 milliards de dollars, et les autorités algériennes. Celles-ci gardent un œil bien ouvert sur OTA, surtout depuis le « mauvais coup » de la vente des cimenteries d'Orascom Cement au groupe français Lafarge. De nombreuses rumeurs prétendaient une éventuelle acquisition d'OTA par certains opérateurs français. Rumeurs sans cesse démenties par Sawiris et Tamer Al Mahdi, son actuel bras droit à Alger, également patron de Djezzy. Les résultats financiers d'Orascom Telecom Algérie (OTA), filiale algérienne d'OTH, se sont inscrits par ailleurs à la baisse durant les six premiers mois 2009. Le chiffre d'affaires d'OTA s'élève à 941,44 millions de dollars durant le premier semestre 2009 contre 987,97 millions de dollars durant la même période 2008, soit une baisse de 4,7%, révèle le rapport financier du groupe publié sur son site internet. Depuis son entrée sur le marché de téléphonie mobile algérien, Djezzy affichait souvent un chiffre d'affaires toujours en hausse. D'autres indices sont également en baisse. En effet, le résultat brut d'exploitation avant impôts (IBIDTA) d'OTA est passé de 604,10 millions de dollars durant le premier semestre 2008 à 570,80 millions de dollars au cours des six premiers mois 2009, soit une baisse de 5,5%. Aussi le taux de marge s'élève à 60,6%, soit une baisse légère de 0,5%. Par contre, seul l'indice des investissements est inscrit à la hausse avec 133 millions de dollars contre 72 millions durant la même période de 2008, soit une augmentation de 85%. Il faut reconnaître que ce montant des investissements contraste beaucoup avec le chiffre fourni par Tamer Al Mahdi, directeur général de Djezzy. Celui-ci avait indiqué dimanche dernier, lors d'une conférence de presse, que sa firme comptait investir 500 millions de dollars en 2009. Avec ce rythme, l'on serait tenté de s'interroger sur la manière avec laquelle OTA pourrait atteindre ce seuil, d'autant plus que le marché de téléphonie mobile local est en phase de saturation. Contrairement à 2008, année durant laquelle, les responsables d'OTA ont mené une politique de désinvestissement, il est loisible de se demander à propos des motivations réelles des efforts consentis actuellement. Dans le collimateur des autorités algériennes, les responsables de Djezzy tentent à vrai dire de redresser l'image de marque de la boîte algérienne, écornée par la vente en catimini des cimenteries Orascom Cement au groupe français Lafarge. Sur un autre chapitre, le nombre des abonnés a atteint 14,5 millions, au premier semestre 2009, contre 14,19 millions durant la même période en 2008, soit une hausse de 2,4. Le revenu moyen par client (ARPU) a baissé de 12 dollars à 10,8 dollars, soit une baisse de 10%. Avec 63,7% de parts de marché, OTA règne en solo sur le marché national.
