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Ce match honteux !
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2011

Dans les dispositifs de soutien à la littérature mis en place dans le monde, les résidences d'écriture tiennent une place privilégiée. Elles permettent à des auteurs de mener à bien leurs projets littéraires dans des conditions favorables, avec un minimum de confort, un certain dépaysement et isolement, à même de conforter leur concentration et leur inspiration. Il existe plusieurs types de résidences d'écritures, d'abord par genres (roman, nouvelle, essai, scénario, texte théâtral, etc.), ensuite par mode (individuel, collectif…), enfin selon les conditions exigées (pur mécénat ou liaison avec un projet d'édition ou autre). Cette pratique reste rare en Algérie et, généralement, elle résulte d'initiatives ponctuelles. Mais jusque-là, on n'avait jamais encore mis en place un système régulier d'accueil de résidences d'écritures.
C'est ce que l'AARC (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) a engagé à travers son siège, la prestigieuse Dar Abdellatif, monument datant du XVIIe siècle qui, durant la période coloniale, avait servi de résidence d'artistes. Les cinq ateliers qui avaient été construits à cet effet sont de nouveau en service et ont déjà accueilli des peintres, des créateurs photographes et autres. Parallèlement, des studios ont été aménagés au bénéfice des hommes de lettres et les résidences d'écriture ont pris leur départ.
Actuellement, Dar Abdellatif héberge dans son écrin végétal et forestier en plein cœur d'Alger, l'écrivain français Ian Soliane, jeune auteur qui a défrayé la chronique littéraire de ces dernières années. Sa venue à Alger est liée à son projet littéraire actuel, intitulé pour l'instant «Collusion» et qui débute par le fameux match de l'infamie qui avait vu, lors de la première phase de la Coupe du monde de football de 1982, en Espagne, deux grandes équipes, l'Allemagne et l'Autriche, se livrer à un simulacre de match pour se qualifier aux dépens de l'Algérie. En fait, ce sujet est introduit par un personnage fascinant que rencontre le narrateur, un certain Zahid, ancien combattant pour l'indépendance qui a également participé à la Guerre d'octobre 1973 contre Israël.
Pour planter le décor de son action littéraire, prendre sur le vif des éléments de la vie quotidienne en Algérie, s'inspirer directement de l'atmosphère de son futur roman, Ian Soliane aura ainsi à effectuer une résidence d'écriture à mi-temps en quelque sorte. En effet, c'est là aussi une des variantes de cette activité où l'auteur se consacre plus à la découverte d'un univers nécessaire à son écriture qu'à l'écriture proprement dite, agissant tel un photographe qui effectue de nombreuses prises de vues qu'il développera et traitera à son retour.
Né en 1966 à Orléans (France), Ian Soliane a fondé l'essentiel de son inspiration sur sa propre existence. Issu d'une mère française et d'un père américain qui l'abandonnera, il ira plus tard à la recherche de son géniteur, le retrouvant aux USA et découvrant qu'il est amérindien. Mais c'est aussi et surtout autour des premières années de sa vie que son écriture a puisé, donnant des ouvrages forts et marquants sur des traumatismes subis lors de la cohabitation avec un beau-père monstrueux. La dure thématique de ces textes, accompagnée d'une écriture moderne et rythmée, ont consacré Ian Soliane comme une des voix singulières de la jeune littérature française. Il a publié «La Saigne» (2000) ; «Solange ou l'école de l'os» (2002) ; «Le Crayon de Papa» (2004) ; «Pater Laïus» (2008) et «J'ai empaillé Michael Myers» (2008), récit inspiré de ses retouvailles avec son père.
Ian Soliane est, par ailleurs, un passionné du quatrième art. Inscrit à l'université, il a préféré abandonner ses études pour entrer au fameux Cours Florent de Paris qui a formé des générations de grands comédiens. Mais, plus que l'interprétation, c'est l'écriture dramaturgique qui va attirer le jeune auteur. Cette option lui réussira puisque sa première pièce de théâtre, «Le Métèque» (2001) sera acquise par la radio France Culture et la Comédie Française pour une adaptation radiophonique. Depuis, il poursuit cette carrière dramaturgique tout en écrivant ses romans et récits. Signalons que son nom d'auteur est la contraction des prénoms de sa sœur (Solange) et de sa mère (Marianne), un peu à la mode de Yasmina Khadra dirait-on, sauf que dans le cas d'Ian Soliane, le fait est lié surtout à la grande dimension autobiographique et familiale de son œuvre. Avec «Collusion», qui aura sans doute Alger comme décor et comme atmosphère, cet écrivain aborde peut-être une nouvelle étape de son écriture, comme s'il avait fini de «régler ses comptes» avec lui-même et son histoire personnelle, le rendant capable de s'ouvrir à l'Autre et à l'Ailleurs.
Bien que pluridisciplinaire, l'AARC, qui achève le cycle littéraire engagé depuis la fin 2010 en partenariat avec les éditions Actes Sud, prend dans le domaine littéraire de plus en plus d'initiatives, voulant se positionner originalement, comme ce fut le cas avec l'exposition au Mama sur Mario Vargas Llosa, Prix Nobel 2010. En matière de résidences d'écriture, elle œuvre à s'intégrer dans le réseau mondial. Son directeur général, Mustapha Orif, affirme : «Notre intérêt à accueillir des écrivains étrangers en résidence, est d'abord motivé par la perspective d'envoyer des écrivains algériens à l'étranger. Nous sommes en train de mettre en place des conventions d'échanges avec les lieux d'accueil, institutionnels ou associatifs, dans le monde arabe, la Méditerranée et l'Europe, voire ailleurs. C'est le principe des résidences d'écriture». Aussi, pendant que Ian Soliane arpente les rues d'Alger, l'AARC s'efforce d'investir de nouvelles voies de l'échange culturel.


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