Importé des régions semi-désertiques du Mexique, le jojoba a été planté à M'doukal, en premier essai, durant les années 1990, et il a donné des résultats satisfaisants. «Durant dix ans de travail, on a apporté tout le soutien nécessaire pour la réussite du projet, et on est fiers de voir qu'il commence à donner les résultats souhaités», nous avait confié lors d'une précédente visite, le P/APC de M'doukal, Messaoud Torkmani. «D'habitude, la plante donne ses fruits à partir de la septième année de sa plantation. Mais dans la pépinière de M'doukal, c'est à partir de la quatrième année que les graines ont commencé à mûrir. On a même eu une seconde génération, cela nous encourage; nous aspirons à des investissements importants dans notre région qui en a plus que besoin; cette plante peu profiter à la production du cosmétique chez nous et on pourrait même l'exporter», assure, encore une fois, le maire. Les habitants de cette commune prennent du plaisir à nous parler de leur pépinière, dans laquelle ils voient une possible source d'investissement qui sortira les jeunes du gouffre du chômage. «Lorsqu'on apprend que le kilogramme de cette graine se vend entre 40 000 à 80 000 dollars sur le marché international, on se rend compte alors des perspectives qui découleront d'une telle richesse surtout si on arrive à en planter sur des terres plus vastes », diront quelques-uns. Les responsables locaux de la commune ont lancé à cet effet un appel aux agriculteurs pour investir dans la plantation du jojoba. L'on compte vraiment sur les bouleversements économiques que générerait le jojoba une fois exploité, ouvrant de nouveaux horizons aux jeunes cadres et universitaires, actuellement au chômage. «C'est une richesse à ne pas laisser partir comme ça sans en profiter au maximum, et ici dans notre commune on est prêts à apporter l'assistance nécessaire», disent ces jeunes. La graine de jojoba, appelée «amande» ou «or du désert », est de la taille d'une olive; à la maturation, elle ressemble à une graine de café, et on la récolte généralement en automne. On en extrait une huile, il s'agit plutôt d'une cire puisqu'elle comporte environs 97% d'esters cireux. Cette huile est utilisée dans l'industrie cosmétique, elle est même devenue un composant essentiel dans plusieurs produits destinés à la protection et la cicatrisation de la peau, surtout que son efficacité a été prouvée par les plus grands laboratoires relevant de la spécialité. Dans ce sens, l'huile de jojoba que produira l'arbuste de M'doukal, pourrait dans les meilleures conditions concurrencer l'huile d'argan marocaine, laquelle est devenue ces derniers temps, à côté du savon d'Alep, un produit de luxe sur les marchés européens. Le jojoba est aussi connu pour ses racines longues qui lui permettent de chercher l'humidité dans la profondeur du sol. Ce qui facilite son implantation dans les régions semi-désertiques, comme de M'doukal.
