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Faible affluence diurne sur les stations balnéaires : Quand les plages font « syam »
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2009

Une virée à travers quelques plages habituellement grouillantes de monde nous a permis de mesurer l'impact du Ramadhan grévé cet été 2009 avec l'étrange spectacle de toutes ces stations balnéaires soudainement désertes l Après le f'tour, c'est un autre topo, fort heureusement, avec ces mêmes plages réanimées par les saveurs du Ramadhan et les ambiances festives des soirées estivales.
Zéralda, la mi-journée, en plein Ramadhan. La plage est quasiment déserte. A perte de vue, le vide. Seul un couple se détache du sable. La femme bronze au soleil en arborant son deux-pièces sexy en toute quiétude. « C'est une gaouria », lance un pêcheur. Une Française. Quelques enfants jouent à la lisière de la mer. Sinon, il n'y a que des pêcheurs à la ligne disséminés derrière des blocs de rochers. Ammi Belgacem est l'un d'eux. Cet homme de 72 ans, qui habite Zéralda même, en casquette et en tenue de ville, un sac sur le dos et sa canne à pêche sur l'épaule, ne fait guère son âge. « Je fais tous les jours du footing pour garder la forme », confie-t-il. Entendez : hors Ramadhan. La passion de ammi Belgacem pendant le mois de jeûne, c'est justement la pêche à la ligne. « Je prends place aux coups de 9h, 9h30 et reste ici jusqu'à 17h », dit-il. « Je profite de ce que la plage soit déserte. En temps normal, vous ne pouvez pas mettre les pieds ici tant c'est bondé, alors je vais pêcher ailleurs. Mais là, je peux disposer de la mer à ma guise », se félicite-t-il. Comme tous les pêcheurs, ammi Belgacem préfère vaquer en solo à son loisir favori. « Rester en ville, au milieu des rixes, du chahut des garnements et des gens de mauvaise compagnie m'insupporte. Je préfère passer ma journée ainsi, loin du brouhaha du Ramadhan et de la folie furieuse des gens », explique ammi Belgacem. Notre ami est retraité et père de neuf enfants.
Comment fait-il pour joindre les deux bouts au milieu de la frénésie des prix ? « Je gagne une misérable pension de retraite de 11 000 DA », dit cet ancien travailleur d'une société de bâtiment basée à Zéralda. Le poisson qu'il pêche peut venir à la rescousse certains soirs. « Parfois, c'est la dèche totale. L'autre jour, j'ai passé la journée entière sans rien pêcher. Puis, au moment où je pliais bagage, une barque de pêcheur est arrivée et on m'a offert quatre mulets. On a fait une zerda avec. »
Moins de « pécheurs », plus de « pêcheurs »
Ammi Belgacem se baigne volontiers, nous déclare-t-il, et le Ramadhan ne l'empêche guère de faire une trempette quand l'envie l'en prend : « Qui a dit que la baignade était h'ram ? Un bon nageur ne peut pas boire l'eau de mer. En tout cas, moi, je me baigne sans problème. Cela me permet de me rafraîchir le corps et atténuer l'effet de la chaleur », poursuit le vieux pêcheur. Il faut dire que la majorité des jeûneurs, qui sont par ailleurs amateurs de plaisirs balnéaires, ne l'entend pas de cette oreille. Si bien que tous les petits métiers agglutinés autour de nos stations maritimes chôment. C'est le cas de tous ces prestataires de services qui ont coutume de louer, qui des parasols, qui des tentes, des transats ou des pédalos, et qui rongent leur frein dans l'attente de quelque client providentiel. Sous une tente, un père de famille en short lit tranquillement son journal pendant que ses enfants barbotent dans l'eau. « Aujourd'hui, c'est relâche pour moi. Cela n'a rien à voir avec le week-end (on est jeudi). C'est mon jour de récupération, alors je suis venu profiter un peu de ce beau site, d'autant que c'est vide. C'est très agréable. Il y a une bonne brise. Cela me permet de passer une bonne journée ramadhanesque loin du boucan de la ville », confie ce père de famille, avant de préciser : « Mais je ne compte pas me baigner », préférant jouer la prudence. Sinon, pas un chat à l'horizon.
D'ailleurs, le parking principal de l'EGT Zéralda est tristement vide. Tous les commerces ou presque ont baissé rideau, sans parler des cafés et des snacks, habituellement surbookés en pareille saison. D'autres évoquent cet effet indésirable entre tous qu'est le spectacle de la chair offerte aux regards concupiscents dans sa nudité hâlée. Et c'est, semble-t-il, péché que de trop s'attarder sur ces peaux corruptrices. Ces « îlots de tentation », dit-on, sont autant d'hameçons de charme qui avivent le désir et gâchent ainsi le jeûne. On comprend dès lors, et sans jeu de mots facile, que la mer ramadhanesque préfère les « pêcheurs » aux « pécheurs », oui, avec un bon accent circonflexe pour marquer la nuance en chassant la tentation à grands coups de balai.
Club des Pins ou rien
Pour se baigner tranquillement, surtout pour les femmes, une seule solution : Club des Pins, cette réserve protégée demeure l'apanage des seuls pensionnaires de la résidence d'Etat et leurs hôtes. Mais nous n'avons pas le badge des « citoyens 5 étoiles ». Direction : Azur Plage. Là aussi, même topo : le parking est désert, à l'image de la plage. « Repassez le soir, il y aura de l'animation », lance un gardien de parking. Des tables en plastique disposées sur le sable sont dans une souveraine solitude. Les loueurs de matériel de plage se roulent les pouces. « Ça ne travaille pas, c'est mort », se plaint un gamin dans les 14 ans. Un photographe de plage renchérit : « Moi, je gagne ma vie en prenant les gens en photo, mais plus personne ne sollicite mes services. De toute façon, tous les zawalis du coin qui vivent des métiers balnéaires sont au chômage. C'est dur pour nous. » De temps en temps passent des jeunes en short, torse nu. L'un d'eux confie : « Moi, je nage sans souci. Cela n'affecte en rien mon Ramadhan. » Son acolyte se montre plus réservé : « Moi, j'ai posé la question à un imam et il m'a dit qu'il était préférable d'éviter de se baigner parce que, fatalement, l'eau rentre par les narines et compromet votre Ramadhan. Le sel saupoudre tous nos plats du f'tour et il est en quantité dans la mer. El melh ifattar. Aussi, quand je plonge, je ne trempe jamais ma tête dans l'eau », explique-t-il. A Palm Beach, même spectacle. Les hôtels, les commerces, les grèves, tout est mort, sauf quelques mômes qui s'amusent sur le rivage. Pendant que la mer lèche le sable, un jeune homme creuse la terre pour en extraire des asticots. « Ce sont pour mes hameçons de pêche », indique-t-il. Mais qui a dit que les poissons ne font pas carème ?


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