L'opération d'embellissement d'une partie de la ville s'étendant du quartier populaire de Bir Youcef jusqu'à la sortie nord de la cité, lancée depuis quelques mois, a déjà donné des résultats probants sans pour autant atteindre l'unanimité quant à l'aspect architectural adopté et l'utilité de certains travaux. Entre ceux qui y trouvent matière à jaser et ceux qui font dans l'exaltation, les descriptions se lisent avec un surplus d'antonymes, oscillant entre le meilleur et le pire. Côté meilleur, 24 fresques en céramique, réalisées par trois artistes locaux, racontant l'histoire millénaire de l'antique Taghaste, son passé révolutionnaire glorieux, les réalisations de quarante-sept ans d'indépendance, et représentant ses maîtres penseurs, ses artistes et ses écrivains ont été placées bien en vue des passants et automobilistes se rendant au centre-ville ou au siège de la wilaya. Des lampadaires d'une qualité meilleure que ceux importés dans les années 1980 sont soigneusement alignés le long du nouveau boulevard de la RN16. Des murs de soutènement, érigés dans le cadre de la même opération, sont susceptibles de mettre fin aux affaissements constatés notamment à proximité de l'ancien centre universitaire. Le bitumage de la route facultative qui part du terrain Akli pour aboutir à la RN16 en passant par la cité Dallas II, naguère boueuse pendant les grandes averses et poussiéreuse l'été, est l'autre réalisation positivement perçue par la population. Ceux qui n'y voient que du gris estiment que le nouveau boulevard de la RN16 a été défiguré au niveau du marché de gros des fruits et légumes par une muraille en pierre sans âme et sans couleur. D'aucuns se demandent si embellissement rime avec la transformation du boulevard en couloirs et la limitation des angles de vue. Des arcs de triomphe en surnombre que relient des bordures infranchissables pour qui n'est pas acrobate sont aussi critiqués par bon nombre de citoyens. Décidément, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. L'opération est estimée à 500 millions de dinars.
