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Mohamed El Korso. Historien : «Le FLN historique est utilisé comme un registre du commerce»
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2011

– Le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et un groupe de députés à l'APN remettent au-devant de la scène la question de l'envoi du FLN au musée. Qu'en pensez-vous ?
C'est une bonne chose que Saïd Abdou en parle aujourd'hui. Cette question a été évoquée déjà au début des années 1990 par Bachir Boumaza. Elle a été, malheureusement, passée sous silence, parce que c'est une personnalité politique. Il était alors strictement interdit aux Algériens qui n'ont pas eu l'honneur, à cause de leur âge, de participer à la guerre de Libération nationale de poser cette question, de crainte d'être traités de traîtres à la nation, de harkis et de «hizb frança». Cette question vient à point nommé. Elle s'inscrit, effectivement, dans le mouvement que connaît le Maghreb et le monde arabe. Elle s'inscrit aussi dans cette perspective de réformes politiques en Algérie, que nous souhaitons profondes, avec un caractère révolutionnaire et pas seulement un replâtrage. Elle vient pour lever une terrible ambiguïté au niveau de l'histoire. Parce que la reconduction du sigle FLN et son attribution à un parti politique a eu un effet néfaste sur l'esprit des élèves et même des étudiants qui ne font pas la part des choses. Le FLN historique ne diffère en rien, à leurs yeux, du FLN actuelle.
– Cela a créé une confusion dans l'esprit de la nouvelle génération…
Oui ! Cette confusion a été à l'origine d'un trouble psychoculturel. Parce que les étudiants conçoivent difficilement ce rôle à deux variantes du FLN, d'autant qu'à leurs yeux et aux yeux d'une très large partie de la population, le FLN est dévalorisé. A cause d'un certain nombre de facteurs, en particulier, parce qu'il est devenu le parti du pouvoir. Les représentants de l'actuel FLN sont des caciques, qui ont, pour nombre d'entre eux, amassé des richesses que les jeunes d'aujourd'hui ne comprennent pas. Car le FLN historique a été utilisé comme un registre du commerce.
– Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, affirme aujourd'hui que le parti FLN appartient à ses militants et n'a rien à voir avec le FLN historique. Mais ce parti dit adopter le même programme que celui du FLN historique…

Il est temps de redonner au FLN son sens et sa valeur. Il faut l'inscrire, non seulement dans le patrimoine national, mais aussi dans sa profondeur historique. Et ce, en le dépouillant de toutes les scories qui l'ont gagné après 1962. Si le FLN du lendemain de 1962 était un parti-Etat, devenu, par la suite, un parti politique autour duquel gravitent un certain nombre de militants et de personnages historiques, le FLN historique, lui, appartient à tous les Algériens. Il est de toutes les époques. Il est capital de préserver le FLN historique de toutes les atteintes et de toutes les déviances, dont il a fait l'objet au lendemain de 1962 à ce jour. La distinction doit être établie entre les Amirouche, Larbi Ben M'hidi, Ben Boulaïd…et les secrétaires généraux du parti FLN.
– Est-ce qu'il ne faut pas, aujourd'hui, interdire l'utilisation du sigle FLN dans le paysage politique national ?
Bien sûr ! Le sigle du FLN a été validé comme une institution politique, alors que, essentiellement, il n'avait ni cet objectif ni cette mission. Son objectif était de libérer l'Algérie et les Algériens et de préparer la reconstruction de l'Algérie. Son rôle devrait s'arrêter après 1962. Le dire aujourd'hui est une excellente chose. Cela remettra les pendules à l'heure. Et ça permet d'inscrire le FLN et l'Algérie dans une dynamique qui a été interrompue en 1962. Entre l'un et l'autre FLN, il y a une différence de taille. Le FLN historique était engagé, anticolonial, révolutionnaire. Il était à l'écoute des masses algériennes. Ce qui n'est pas le cas du FLN post-colonial. C'est un acte très courageux que des moudjahidines, des membres du FLN, des politiques aient pris une position qui était inimaginable, il y a de cela quelques mois. Ce n'est pas porter préjudice au FLN, y compris le FLN parti, que de dire que le sigle du FLN historique doit intégrer le musée pour la préservation de sa mémoire, de son histoire et pour la clarté des rôles et des fonctions d'une institution historique, transformée en institution politique que nombre d'Algériens ont contesté, notamment à travers les manifestations de 1988. Nous sommes à la croisée des chemins, le FLN politique ne sera que gagnant si ses dirigeants actuels font preuve de courage et d'un sens aigu d'analyse et acceptent de rendre le FLN à l'histoire et à l'Algérie.


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