Des heurts violents opposant des centaines de Palestiniens regroupés dans la mosquée El Aqsa et sur l'esplanade des mosquées dans la vieille ville sainte d'El Qods, aux forces israéliennes, hier matin, ont fait pas moins de 17 blessés parmi les citoyens qui tentaient d'empêcher l'accès de membres de groupes juifs extrémiste au sein de l'enceinte de l'un des lieux les plus sacrés de l'I slam. Ghaza : De notre correspondant Selon un schéma devenu classique, tout a commencé lorsque des groupes de juifs extrémistes ont tenté de pénétrer sur l'Esplanade des mosquées, encadrés et protégés par des forces de la police et des garde-frontières israéliens. C'est à ce moment là que les forces israéliennes sont intervenues usant de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc, qui, tirées à bout portant peuvent provoquer la mort. Deux citoyens, dont un vieil homme de 73 ans, ont été dangereusement atteints. les heurts se sont poursuivis pendant des heures et ont dépassé le cadre de l'Esplanade pour reprendre près de la porte d'El Majlisse, l'une des principales portes de la mosquée El Aqsa, après interdiction par les forces israéliennes à des citoyens d'El Qods, venus en renfort, de pénétrer a l'intérieur de la mosquée dont elles avaient fermé toutes les portes y donnant accès. Dès le déclenchement des incidents dans la mosquée El Aqsa, des centaines de citoyens de la ville sainte d'El Qods et des Palestiniens (les Arabes d'Israël) ont accouru vers ce lieux hautement symbolique mais ont été empêchés d'y accéder par les forces de l'ordre israéliennes qui avaient fermé toutes ses portes, ce qui a entraîné des manifestations violentes dans les rues de la ville sainte. Parmi les personnalités interdites d'accés dans la mosquée figurent le cheikh Aakrema Sabri, président du Conseil islamique supérieur. Hatem Abdelkader, responsable du dossier d'El Qods au sein du mouvement Fatah, déclaré par la police israélienne persona non grata, à cause de ses appels aux citoyens de la ville sainte de s'opposer aux tentatives des groupes d'extrémistes juifs de pénétrer dans la mosquée d'El Aqsa, a été, et jusqu'à nouvel ordre, interdit d'entrer dans la vieille ville d'El Qods. Ces incidents surviennent avant le début de la fête juive de Yom Kippour. A cette occasion les autorités israéliennes ont imposé un blocus total de la Cisjordanie occupée, pour une durée de deux jours. Le 27 septembre 2000, un jour avant Yom Kippour, une visite provocatrice d'Ariel Sharon, a l'époque chef de l'opposition israélienne, à l'esplanade des mosquées, qui était accompagné d'importantes forces de l'ordre israéliennes avait été le détonateur du déclenchement de l'Intifadha d'El Aqsa, qui avait permis à Sharon, par la suite, de devenir Premier ministre, de réoccuper les villes de Cisjordanie, d'affaiblir au maximum l'Autorité palestinienne, d'imposer un état de siège au président Yasser Arafat dans son QG à la Mouqataâ à Ramallah jusqu'à sa mort ,au mois de novembre 2004, et mettre fin au processus de paix entamé en 1993 après la signature des accords d'Oslo entre l'OLP et Israël. Quant aux Palestiniens tués durant l'Intifadha qui, pour certains se poursuit toujours, ils se comptent par milliers. Vendredi soir, dans une opération d'assassinat ciblé, la première du genre depuis la guerre contre Ghaza, l'aviation israélienne a tué trois militants du Djihad islamique au nord-est de la ville de Ghaza. Hier, des incidents graves se sont produits dans l'enceinte de la mosquée El Aqsa, le troisième lieu saint de l'Islam après la Mecque et Medine. Cela n'est sûrement pas un hasard. Israël, qui parait être contrarié par la maîtrise de la situation sécuritaire en Cisjordanie par l'Autorité palestinienne et par l'intransigeance du président Mahmoud Abbas sur des points comme la colonisation, l'avenir de la ville sainte d'El Qods ainsi que le dossier des réfugiés, pourrait tout tenter pour brouiller une nouvelle fois, les cartes et forcer la direction palestinienne à de plus grandes concessions.
