Le bout du tunnel pour la population de la cité Coloniale de Tamdikt, dans la commune de M'kira, à 60 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, parait encore loin. Les habitants continuent de subir de nouvelles contraintes émanant des autorités alors que ces dernières sont censées améliorer leur cadre de vie. Ils se sentent abandonnés. « Au lieu que nos responsables se penchent sur nos conditions de vie, ils nous enfoncent encore davantage », nous dit l'un des résidents. Ils ont été destinataires d'avis émanant de la recette intercommunale des impôts de Tizi Ghenif les invitant à régler leurs redevances relatives à la taxe foncière. Ces dettes, si l'on se réfère au document, datent depuis 1994. « Nous occupons les lieux depuis 1960. Nous n'avons même pas des actes de propriété. Nos demeures, après 49 ans d'existence, menacent ruine. Elles risquent de s'effondrer à tout moment. En hiver, nous vivons la peur au ventre, avec la hantise que nos masures ne s'effondrent. Nous pataugeons dans la boue aux portes même des maisons. En été, les lieux sont synonymes de poussière », racontent les mécontents. « Au moment où nous aspirons à des mesures pouvant alléger la situation alarmante dans laquelle nous vivons, nous nous retrouvons redevables », s'indignent-ils. Rappelons que ce village est considéré comme étant l'une des poches les plus pauvres de la wilaya de Tizi Ouzou, d'après une enquête sociale réalisée il y a deux ans, par les services de la wilaya. « Nous exhortons nos responsables à annuler non seulement ces redevances, mais de trouver aussi une issue à notre marasme », déclarent-ils. Une multitude d'autres problèmes affecte cette population vulnérable, comme le chômage, le manque de transport et d'infrastructures de base. En dépit de sa situation sur une route nationale, il n'y a aucune indication signalant l'existence de cette cité qui compte un peu plus d'un millier d'habitants. Tamdikt peut faire l'objet d'une commune, car elle est le chef-lieu de plusieurs villages et hameaux relevant de la basse M'kira. Notons enfin, selon les concernés, que de nombreux responsables ont visité ce monument de misère sans prendre aucune mesure en faveur de ses habitants.
