A Belcourt, c'est le règne des bandes de délinquants qui s'acharnent sur les personnes sans défense qui s'aventurent sur leur territoire. Un jeune homme a été poignardé mortellement, dans la soirée de lundi, dans le quartier Laâqiba (Belouizdad). « Vers 21h30, l'agresseur, la trentaine, a porté un seul coup de couteau au cœur de sa victime, du même âge. Transférée à l'hôpital Mustapha Pacha, elle a succombé à ses blessures. L'agresseur, qui connaissait sa victime, aurait agi avec préméditation. Il a été mis sous mandat de dépôt », indique-t-on au niveau de la sûreté de wilaya d'Alger. Sur place, c'est la stupeur. « Une banale altercation s'est transformée en drame. Le jeune, hors de lui, n'a pas hésité à planter son couteau dans le cœur de sa victime. Un coup, un seul », raconte Halim, jeune vendeur au marché aux puces de Laâqiba, témoin de plusieurs actes de violence. « La victime habite à Cervantès ; l'agresseur, lui, quelques pâtés de maisons plus bas », poursuit-il en assurant que « tout ce gâchis s'est produit a cause d'une somme d'argent, 700 DA, que la victime ne lui aurait pas rendue ». Les habitants du quartier regrettent le comportement des policiers, qui « ne se mêlent jamais à la foule, laissant faire des voleurs à la tire, nombreux au marché aux puces (dellala). Les policiers du 7e ne se montrent dans cette rue que lorsque quelqu'un les sollicite. Les policiers de ce commissariat sont casaniers. Ils ne patrouillent que sur le grand boulevard de Belouizdad. Je me rappelle qu'il y a deux ans, des habitants sont allés au commissariat. La réplique des policiers a été : c'est le fin de service, à 16h toute l'équipe sort », s'indigne un habitant de la rue Rouchaï Boualem, qui affirme qu'un climat de terreur pesant règne sur le quartier de Belcourt. Le tronçon longeant le chantier dénommé Titanic connaît des agressions et autres vols à la tire. Ce chantier, qui connait des travaux de démolition, est toujours occupé par des bandes de jeunes délinquants. « On dit qu'une descente a été effectuée par des policiers, mais les jeunes sont toujours là. On les voit aux derniers étages de cette structure, fumer leurs joints, sans aucune gêne. » A la sûreté de wilaya, on conteste : « Le nombre d'agressions à main armée a baissé, les vols aussi. Aucun homicide n'a été enregistré cette semaine. » Le problème, à Belouizdad, c'est lors de la sortie du stade du 20 Août, à Ruisseau, qui grouille de jeunes à chaque rencontre de l'équipe locale, le CRB, surtout lors des derbies algérois. « Les policiers dissuadent comme ils le peuvent ces jeunes, toujours décidés à commettre leurs larcins. Les automobilistes de passage à cette heure passeraient de mauvais moments s'il n'y avait pas les policiers. A Belcourt, c'est le règne des petites bandes de copains ; tous s'acharnent sur les personnes sans défense qui se trouvent sur leur territoire. Les jeunes des cités des hauteurs de la ville, ceux de Chaâba, s'en prennent chaque jour, sans être gênés, aux habitants du boulevard, c'est stupéfiant », s'indigne-t-on.
