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Chronique d'une histoire non écrite
Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2009

Premiers jours d'octobre 1988. La voici soudain seule dans l'appartement déserté d'un ami. Dans la ville, des jeunes, des enfants manifestent, défilent, détruisent. La police bat en retraite. L'armée dans la ville. Les chars, la nuit. L'insurrection. Le sang dans les rues… »
C'est ainsi qu'Isma, l'héroïne du roman Vaste est la prison d'Assia Djebar, découvre, ébahie, les événements qui vont bousculer l'ordre de sa vie. Rares sont les écrivains algériens qui ont évoqué les émeutes du 5 octobre 1988 dans leurs ouvrages. Contrairement aux événements phares, les émeutes du 5 Octobre n'ont pas été l'objet de grandes œuvres littéraires, cinématographiques ou artistiques. Dans son livre Poste restante, Alger, rédigé en forme de lettre aux Algérois, l'écrivain Boualam Sansal regrette « l'échec » de la révolte du 5 Octobre. « Les jeunes eurent à peine le temps d'incendier les murs de l'administration et les magasins d'Etat que tout est rentré dans l'ordre », écrit-il. Et de poursuivre : « En règlement du solde, il nous fut accordé de dire ce que nous pensions à la fin. »
L'auteur de Harraga se moque de la multiplication des partis et de la profusion des réclamations. « Nos revendications sont parties dans toutes les directions et elles étaient rien de moins que folles : la charia ou la mort, l'Islam et la liberté, la démocratie pleine et entière sur-le-champ, le parti unique à perpette, le marché et l'Etat, l'autocratie et l'économie de guerre, le communisme plus l'électricité, le socialisme plus la musique, le capitalisme plus la fraternité, le libéralisme plus l'eau au robinet, l'arabité avant tout, la berbérité de toujours », écrit Boualam Sansal, cinglant. Et l'auteur de prévenir que « le devoir de vérité et de justice ne peut tomber en forclusion. Si ce n'est pas demain. Nous aurons à le faire après-demain. Un procès est un procès, il faut le tenir. On doit s'y préparer ». Kateb Yacine devait se consacrer à une œuvre dédiée aux émeutes d'Octobre. Sa mort, survenue en octobre 1989, laissera son œuvre inachevée. De son analyse sur ces événements-phares de l'histoire récente de l'Algérie, il ne reste plus qu'une contribution publiée dans le journal français le Monde dont une grande partie aurait été « censurée ».
Mais de la révolte d'Octobre subsistent surtout les récits de journalistes, témoins muselés durant les émeutes. Abed Charef estime dans 1988, un chahut de gamins que « l'histoire du 5 Octobre reste à écrire. Elle le sera un jour, car elle a coûté trop cher. Non pas seulement en termes matériels, mais surtout en termes de traumatismes collectifs profonds et indélébiles, parce que gravés dans les mémoires par les souffrances et les pertes humaines ». Dans l'ouvrage Octobre, ils parlent, Sid Ahmed Semiane, ancien chroniqueur vedette, fait un travail minutieux de recherche pour faire parler quelques-uns des acteurs d'Octobre. Il a sorti, plus récemment, un autre ouvrage consacré aux émeutes de 1988 intitulé Au refuge des balles perdues. Il y écrit : « 5 octobre 1988. Je n'avais pas encore dix-sept ans et les chars étaient déjà là, dans la rue, pivotant dans une rotation chaotique, leurs canons prêts à cracher du mépris. Il y a des dates qui ressemblent à des tremblements de terre devant lesquels s'avoue vaincue la tectonique. C'est effrayant un char en dehors d'une caserne. C'est comme un fauve affamé en dehors d'une cage ; il ne fait pas bon se trouver sur son chemin. »
Dans un autre registre, Merzak Allouache, qui n'était pas encore le cinéaste qui faisait exploser les box-offices en France, est parti à la rencontre des jeunes révoltés, recueillant des témoignages sur la torture, interviewant des militants politiques et rencontrant des représentants des mouvements féministes. Il en naîtra des films documentaires : L'Algérie en démocratie et Femmes en mouvement. Tout cela reste néanmoins insuffisant par rapport à l'ampleur des événements, dont ont ne connaît pas encore tous les contours.


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