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Rachida El Azzouzi. Journaliste et réalisatrice française : le peuple a appris à dire non
Publié dans El Watan le 22 - 06 - 2012

-Qu'est-ce qui a motivé la réalisation de ce web-documentaire ?
Notre histoire, c'est celle de quatre journalistes installées au Caire. Photographe, journalistes de radio ou de presse écrite, nous avons couvert la révolution du 25 janvier 2011 pour nos médias respectifs et suivi, nuit et jour, les jeunes activistes à la pointe du mouvement. Au lendemain de la chute du raïs Moubarak, époustouflées par leur courage, leur détermination et leur enthousiasme, nous nous sommes dit qu'il fallait absolument poursuivre l'aventure à leurs côtés et sortir de la place Tahrir pour aller à la rencontre de la jeunesse mais dans toute sa diversité, celle qu'on a ni vu ni entendu dans les médias, activistes ou pas, engagés ou éloignés de la politique, étudiants, paysans, ouvriers, de Louxor au Sinaï. Aujourd'hui, nous lisons dans les journaux le portrait pessimiste d'une Egypte qui sombre dans le chaos politique. C'est oublier ces jeunes porteurs d'un espoir fou.
-Génération Tahrir, c'est également un blog bien informé. On retrouve le parcours du jeune Halim. La vague de répression en Egypte cible essentiellement les jeunes. Comment réagissent-ils aujourd'hui ?
Halim Hanesh est en effet l'un de nos personnages. Militant de Justice et Liberté, un mouvement de jeunes pro-démocratie, l'un de ceux qui ont appelé les Egyptiens à descendre dans la rue le 25 janvier 2011, il a été arrêté par la police militaire, début mai, pendant les affrontements dans le quartier d'Abbassiya. Relâché après cinq jours de détention, il illustre parfaitement le quotidien actuel de la jeunesse révolutionnaire qui vit un cauchemar éveillé avec la présidentielle qui se joue actuellement entre Morsy, le candidat islamiste et Chafik, figure décriée de l'ère Moubarak.
-Une répression quotidienne ?
Féroce et toujours d'actualité, la répression n'est plus orchestrée par la police qui a perdu tout son crédit pendant la révolution, mais par la police militaire. La bonne nouvelle, c'est que depuis la chute du raïs, le peuple a appris à dire non. Les jeunes que nous suivons le prouvent. Ils n'ont plus peur de se confronter à l'autorité, ce qui, en soi, est une révolution majeure. Ils s'opposent à leurs parents qui ont courbé l'échine sous la dictature, à l'armée qui a confisqué la révolution, aux vieux caciques des Frères musulmans qui ne comprennent rien à leurs aspirations ou encore à l'Eglise qui leur dit pour qui voter. Cette rupture générationnelle est justement le fil rouge de notre travail.
-Le harcèlement sexuel est un phénomène lourd. La révolution n'a rien changé…
En effet. Vendredi dernier, des femmes manifestaient justement contre le harcèlement sexuel sur la place Tahrir. Elles ont été attaquées par un groupe d'hommes. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2008, une étude du centre égyptien pour les droits de la femme révélait que 83% des femmes interrogées étaient harcelées. Peut-être que le phénomène est moins tabou. Des femmes sortent du silence. Il y a aussi des initiatives salvatrices comme celle du site Harassmap, lancé en 2010, qui recense les cas de harcèlement sexuel en Egypte. Les Femmes du bus 678, le film du réalisateur égyptien Mohamed Diab, présenté dernièrement au Festival de Cannes, en France, raconte très bien le fléau. Il est tiré de faits divers et d'une histoire vraie. Celle de Noha Rochdi, la première victime d'agression sexuelle à avoir été reconnue par la justice égyptienne en 2008. On peut espérer qu'il participera à faire évoluer les mentalités.
-Avez-vous subi le harcèlement sexuel dans l'exercice de votre métier ?
Malheureusement, oui. Chacune de nous peut témoigner d'attouchements ou de réflexions obscènes dans les rues, le métro, le bus. Voilées ou dévoilées, en jeans ou en niqab, Egyptiennes ou Occidentales, nous sommes toutes logées à la même enseigne et encore nous, les Occidentales, sommes chanceuses. Nous nous indignons plus spontanément. Longtemps, j'ai boycotté les wagons femmes du métro du Caire, une manière de m'indigner contre la séparation des sexes dans les transports en commun. J'avoue que j'ai changé d'avis, car c'est un refuge. C'est d'ailleurs très difficile de fermer les yeux et de ne pas réagir. Personnellement, j'ai du mal à contenir ma colère et à garder le silence. Je le vis comme une violation et hurle en prenant à partie les témoins de la scène.


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