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Wilaya de Tizi Ouzou : des «pupilles de la nation» oubliées
Publié dans El Watan le 09 - 07 - 2012

Deux fils de chahid de père et de mère, originaires d'Agraradj, dans la commune d'Aghribs, sont marqués à jamais par les séquelles de la guerre de libération nationale. Ces deux frère et sœur, Akli et Fatima Bersi, aujourd'hui sexagénaires ont été privés, dès leur enfance, de leurs deux parents, tués par l'armée coloniale en 1958 et 1959, ainsi que de leur frère cadet, Ramdane, mort à l'âge de deux ans dans la tourmente de la guerre.
Les deux pupilles de la nation, Akli et Fatima, vivent actuellement dans des conditions lamentables. Il suffit d'ailleurs d'une simple évocation de leur enfance pour qu'ils replongent dans une profonde peine. Avant 1954, ils avaient, avec leur frère cadet entre 8, 6 et 2 ans. Ils se souviennent encore des fréquentes visites dans la maison parentale de l'inséparable duo Ouamrane–Krim se réunissant avec leur père, Bersi El Bachir, dit Mohand Amokrane, dans le hameau appelé Laâziv Vouyemkerkar, à Agraradj, village situé au pied du massif forestier de Tamgout. Akli raconte : «Je garde encore le premier souvenir d'Ouamrane lorsqu'il me demandait en arrivant chez nous de voir si mon père est à la maison. Nous nous précipitions alors moi et ma sœur – Ramdane était encore bébé – pour être le premier à dire à notre père que «Aâmi azegzaw» (oncle vert), comme il nous demandait de l'appeler, t'attend dehors.
Tout de suite, le duo qui se transforme en trio se dirige vers notre chaumière, à quelques dizaines de mètres plus loin. Ces visites étaient fréquentes en période de la cueillette du miel des ruches de notre grand-père, un produit très demandé alors pour son efficacité dans la cicatrisation des blessures», enchaînent-ils, pour dire que ses parents et ses oncles militaient dans le mouvement national bien avant le déclenchement de la lutte armée. Fatima se souvient encore du défilement de gendarmes français, vers 1956-57, à la maison parentale.
«Ils venaient chercher mon père et mes oncles après leur libération de prison pour leur activité politique, alors qu'ils avaient rejoint le maquis aussitôt libérés. Les militaires jettent alors leur dévolu de haine sur ma mère, qu'ils torturaient à l'aide de deux chiens bergers allemands. La détresse de mon petit frère était insoutenable. Il décédera à l'âge de 2 ans, avant d'être rejoint par sa maman quelque temps après», dit Fatima. Na Fetta avait pour seul tort d'épouser un militant de la cause nationale, Bersi El Bachir, ou Moh Amokrane, «celui-là même qui avait réussi un grand éveil en notre village, Magoura (Yakourene), dans l'Akfadou, pour épouser la Révolution», témoigne son ancien ami, Hadj Ali dit Ali Magoura, maquisard de l'ALN puis officier de l'ANP jusqu'en 1988.
En 1957, la maison de la famille Bersi sera incendiée avec toutes les provisions (blé et autres céréales, figues sèches, huile) qu'elle contenait, y compris des documents familiaux. Avant de s'éteindre vers 1958 à Tamassit, la martyre Laoudia Fetta, mère de Fatima et d'Akli, avait dit, selon des tantes maternelles, qu'elle allait mourir «la paix dans l'âme, ni les chiens ni leurs maîtres n'ont pu m'arracher un seul mot». Elle succomba quelques semaines après son supplice. Le dossier de reconnaissance de Laoudia Fetta, dite Tassadit, déposé le 28 mars 2009 à la mouhafadha de Tizi Ouzou sous le numéro 009, a été transmis au ministère des Moudjahidine à Alger. «Mais à ce jour, pas la moindre suite», dira Akli.
Les signataires de ce dossier sont de vieux maquisards d'Agraradj, de Tamassit (Aghribs) et de Hendou (Azazga), tous au fait de cette émouvante l'histoire. Il s'agit de Bersi Bachir, un proche du chahid, membre de l'OC/FLN puis de l'ALN, de Chabane Mohand dit Mohand Ourezki Vouqejjir, et enfin de la vaillante moudjahida, Ferroudja Selloum, épouse d'un autre célèbre maquisard, officier de l'ALN. Ces deux fils de chahids estiment illogique le fait que l'ex seconde femme de leur père, épousée pendant quelques mois lorsque ce dernier était dans le maquis de l'Akfadou, « perçoit une pension en tant que veuve du chahid Bersi El Bachir, alors qu'elle s'était remariée juste après la mort de notre père et eut de nombreux enfants avec son nouveau mari. Le sang versé par notre père «profite» à des personnes autres que ses propres enfants qui ont vécu la détresse et sans avoir connu l'école», clament Fatima et Akli Bersi, qui vivent aujourd'hui dans la dignité mais conscients de la spoliation de leurs droits.


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