Créé suite à la restructuration de l'ex-EPET, l'Office national de l'assainissement, qui a un statut d'EPIC, n'a jamais été autant sollicité que ces derniers temps, surtout en ce début de bouleversement climatique. Présente dans 15 des 42 communes de la wilaya, c'est-à-dire là où l'Algérienne des eaux a la charge de la perception de la taxe d'assainissement, l'ONA s'est trouvé, en dépit des moyens quelque peu faibles mis à sa disposition, face à une gestion pas du tout aisée. En plus des 852 km linéaires du réseau d'assainissement qu'elle gère, c'est-à-dire 72% du réseau qui s'étale sur 1180 km dont 464 km pour le seul chef-lieu de wilaya, l'ONA a aussi pour mission d'entretenir tous les autres ouvrages hydrauliques liés à son activité comme les stations de relevage, les galeries et les canaux. Elle ne perçoit pourtant pas régulièrement cette fameuse taxe d'assainissement du fait des dettes cumulées des abonnés de l'ADE. Son directeur, Azouz Bouziane, cite à cet effet trois axes d'intervention, à savoir le préventif, le curatif et le contrôle. Notre interlocuteur rappelle les préparatifs entamés durant la saison estivale avec le curage d'une bonne partie du réseau. Une campagne, ajoute-t-il, ou, en plus de l'activité, des enseignements sont tirés pour la préparation de la saison automnale mais, déplore-t-il, l'incivisme des uns et des autres fait qu'on se retrouve le plus souvent confronté aux mêmes problèmes, c'est-à-dire face à un réseau obturé. Les moyens restent insuffisants D'autres facteurs aggravent ce phénomène récurrent et sont induits par la présence de décharges sauvages et de sites non viabilisés. En dépit de ces aléas, l'ONA semble capitaliser certaines expériences. M. Azouz dira à ce sujet : « Dès qu'un BMS (Bulletin météo spécial) tombe, nous battons le rappel des troupes pour la surveillance des points noirs préalablement recensés. » Pour la ville de Tiaret, quatre équipes sont mobilisées pour faire face à d'éventuelles interventions mais les moyens restent insuffisants. C'est à ce titre d'ailleurs que la wilaya a été sollicitée pour mettre à disposition de l'office certains hydro – cureurs, sachant que l'APC de Tiaret, qui a la charge de l'entretien des écoles, apporte son aide avec un matériel qu'elle vient d'acquérir. Certains citoyens, qui continuent de craindre les inondations et autres infiltrations dues en partie à l'obstruction des réseaux, trouvent anormal que l'ONA, qui ne dispose pas de moyens conséquents, ait fait le plein pour acheter de luxueuses voitures et ne cesse, par le biais de la presse d'alerter sur le danger permanent qui guette. A ces préoccupations, M. Bouziane Azouz fait savoir qu'un bureau est ouvert à l'intention de ceux qui ont des réclamations à faire et que toute doléance sera traitée avec rigueur.
