Les deux familles des enfants victimes d'une circoncision collective ratée à El Khroub ont observé, hier dans la matinée, un sit-in devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour « montrer à toute l'Algérie ce que (leurs) enfants endurent depuis qu'ils ont été mutilés, le 30 octobre 2005 ». Brandissant une banderole portant l'inscription « Victimes de la circoncision d'El Khroub… 4 ans, ça suffit » et accompagnés de leurs enfants Yacine et Hocine, âgés de 7 et 9 ans, scolarisés en 2e et 4e année primaire, les parents n'ont pas bougé jusqu'à ce qu'ils aient été reçus par un responsable du ministère et eu des assurances, pas trop attendues, du département de Barkat. Ils ont été reçu par le directeur des services de santé qui, selon les parents contactés par téléphone, leur a promis de prendre prochainement contact avec eux. Les familles des enfants s'insurgent contre ce qu'elles qualifient de « silence méprisant des pouvoirs publics depuis la dramatique circoncision collective ». ls interpellent le ministre de la Santé, lui rappelant les promesses solennelles de son prédécesseur de prendre en charge leurs enfants quoi qu'il en coûte. Après de longues heures passées devant le ministère, de 11h à 15h, les deux familles plient enfin bagage. Contacté par téléphone, le chargé de communication auprès du ministre de la santé a affirmé que « ce qui devait être fait sur le plan médical, a été déjà fait », assurant que « ces enfants sont sous la responsabilité de l'Etat et leurs dossiers sont entre les mains du ministère ». Se référant aux conclusions de l'équipe médicale belge qui avait déjà précisé que les deux enfants mutilés doivent attendre la puberté pour être fixés sur leur sort, notre interlocuteur assure que « le ministre est à l'écoute de toute proposition, sur avis de spécialistes, de transférer encore une fois Yacine et Hocine à l'étranger ».
