On l'aura compris. De démission en fuite en avant, le commerce informel est devenu un véritable casse-tête, une foire d'empoigne pour la collectivité. Dès lors que la force publique se décide à prendre le taureau par les cornes et tente de remettre de l'ordre dans cet embrouillamini, l'initiative ne peut qu'être applaudie des pieds et des mains. Les écuries d'Augias vont enfin, être nettoyées. Et c'est de bon augure. Mais il y a tout de même un bémol à noter. L' APC de La Casbah, en subissant l'épreuve du feu, semble mal à l'aise, sitôt que la liste des bénéficiaires des étals est dressée. Il y a du mécontentement dans l'air et tout ne va pas dans le meilleur des mondes. Des voix s'élèvent, qui traduisent une certaine déception, un agacement mal contenu. On déclare ici et là, dans la « galaxie » des marchands ambulants et néanmoins candidats pour un négoce légal et respectueux des règles, un penchant pour un traitement inéquitable des dossiers. Il y a anguille sous roche, selon quelques rumeurs, attelées à rompre la glace et briser le silence. Tripatouillages et coups fourrés sont inscrits au menu du programme de l'opération d'assainissement du commerce informel. L'heure est au doute et à la suspicion parce qu'on tente de tailler des costumes sur mesure au profit de certaines personnes, histoire de faire briller la couleur locale de la malhonnêteté. Vraie ou fausse, cette « assertion » circule et il serait stupide de ne pas lui accorder de l'attention. Toujours est-il qu'en pareille circonstance, et pour couper la voie à toutes les supputations, éviter que l'on fasse des gorges chaudes, ou tracer un chemin à une montée au créneau, bruyante et intempestive, le mieux est de s'en tenir à l'équité.
