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Alif Naaba (Chanteur, auteur et compositeur burkinabé) : Un ami public n°1 qui vous veut du bien !
Publié dans El Watan le 24 - 10 - 2009

Alif Naaba, auteur, interprète, poète et compositeur burkinabé, a donné un concert de toute beauté, jeudi soir, à la salle El Mougar d'Alger, sous les auspices du Centre culturel français.
Vous venez de donner un concert à la salle El Mougar, le tout premier en Algérie, et on a vu que vous n'avez nullement été dépaysé. Le public vous a adopté...
J'avoue qu'on m'a déjà prévenu. Vraiment, j'ai trouvé un public algérien superbe. En contact avec la terre, le rythme africain, les émotions et surtout avec la musique. C'est un public dont on rêve d'avoir. Car chaleureux ! Tous les pays devraient avoir un public pareil, un public qui se « lâche », découvre et entre dans le le concert. Cela a été formidable ! J'en garde vraiment des moments forts et intenses chargés d'émotions et surtout de souvenirs qui resteront gravés dans ma mémoire.
Alif, sur scène vous vous produisez pieds nus et vous y évoluez en dégageant une certaine générosité...
Vous l'avez remarqué, je suis toujours pieds nus sur scène et la scène pour moi, c'est la cour du naaba(du roi) et le public, le roi. Donc, c'est sa cour. J'y entre avec humilité, alors je me déchausse. C'est cela un trait de ma personne. Je me dis : pour que le partage soit accepté, les messages transmis, il faudrait le faire avec humilité et respect en s'adressant au public. Dans cela, l'humilité nous grandit et nous donne toute la sagesse qu'il faut et qui nous guide dans la vie. Et par conséquent, à travers cette humilité, je suis comme je suis et je ne cache rien et ce que je fais, c'est avec amour.
Justement, dans votre discographie, il y a des titres qui parlent de pardon, de tolérance, d'humanisme contre l'instinct belliqueux...
Oui, absolument ! Des thèmes par rapport au Burkina Fasso, le Rwanda, l'Algérie, la Côte d'Ivoire et un peu partout dans le monde. Et on a besoin de cela ! C'est justement le pardon qui peut ramener les enfants, les frères à s'asseoir, à discuter, à trouver des solutions, cesser les conflits et taire les armes. Le pardon va permettre aux bruits de bottes de s'arrêter dans le monde. Le pardon commence dans le cœur de chacun de nous, de chaque Africain, chaque citoyen du monde, dans le village, au sein de la famille, dans la ville et dans le monde. C'est vraiment un point important dans les thématiques que je traite. Le pardon, l'amour...
A l'image et à l'écoute du titre Daare (un jour viendra)...
Oui, Daare ! Il faut que ce jour-là vienne pour que les enfants, les femmes, les hommes, les anciens du monde puissent se construire et vivre vraiment dans la paix, l'amour et toucher les voiles des espoirs. Chacun de nous a un rêve à réaliser avec amour, pardon et sans égoïsme. Avec ça, nous irons vers un monde meilleur où les larmes vont sécher et la paix briller. C'est cela Daare !
Vous êtes inclassable, Alif. Chanteur de folk-afro, soul-man, « prince des griots electro »...
J'ai du mal à définir, parce que je vois et j'écoute de tout, parce que je suis de ce monde. Aujourd'hui, notre monde est un melting-pot. J'écoute de la musique algérienne, du Djmawi Africa, Alif Naaba, Ismaelo, Phil Collins, enfin de tout. Je n'aime pas avoir une écriture et une composition arrêtées de ma musique. Quand de la pop ressort, et bien l'essentiel est d'y mettre du sien. Les influences du monde font partie de moi. Et c'est cela qui est important et nous permet d'avoir une certaine générosité envers et de la part du public.
L'exemple patent, c'est le « bœuf » sur scène avec le groupe algérien Djmawi Africa. Retrouvailles des frères de « son »...
(Rires) Je crois qu'il faut dire que Djmawi Africa et mon groupe, on s'est adoptés. Il y a ce feeling et cette complicité. Hier, on l'a vécu malgré un contact d'à peine deux heures. Il y a une approche mutuelle incroyable entre la musique de Djmawi Africa et la nôtre. Soit dans les cordes, la rythmique, les chœurs africains ou encore dans les mélodies. Vous l'avez vu et constaté. Djmawi Africa sont entrés dans notre musique et à l'aise. Et après, on est allés dans leur musique. Nous n'avons pas senti une cassure. Au contraire ! On a joué comme un groupe uni, soudé et qui se connaissait depuis très longtemps. La musique est africaine avant tout quelle soit gospel, pop... Et ce soir, nous l'avons prouvé à travers cette rencontre entre le nord et l'ouest de l'Afrique. Il n'y a eu aucun décalage, il n'y a eu que des émotions, des rythmes, les mêmes sons et des sourires que se rejoignent.
En vous écoutant parler, vous résumez tous les programmes politiques. Vous êtes « ministrable »...
(Rires). J'adore la musique. Et parce qu'elle m'habite, et fait que j'arrive à trouver les mots justes. Cependant, j'aimerais bien être ministre de la musique mais pas ministre ce la Culture ou politique. Je suis très loin de la politique.
Un prince dans la ville
Les Tontons du bled, les rappeurs de 113, ont percé avec un album mythique Les Princes de la ville. Et bien, jeudi soir, il y avait un Africain dans la ville. Un vrai prince dans la ville. Il s'appelle Alif Naaba. C'est un poète, chanteur et compositeur burkinabé. Ce n'est pas un griot, ce n'est pas un roturier. Au contraire ! Il a du sang pour ne pas dire du « son » bleu. Alif (premier comme la lettre de l'alphabet arabe) et Naaba (prince, roi) est d'une famille au sang royal du canton du Konkistinga (qui veut dire « la terre qui ne se refuse pas ») comptant six villages à 150 km de Ouagadougou. Alif Naaba, rebelle, a dérogé à la tradition en devenant chanteur. Car d'ordinaire, le chant était l'apanage des griots. Depuis, il sillonne le monde et notamment en Afrique de l'Ouest, au Rwanda, en France, aux Etats-Unis et en Europe. Ainsi, jeudi soir, Alif Naaba, en bon prince, s'est produit à la salle El Mougar. Et puis, ses sujets ne pouvaient qu'être « adoubés » par son charme, son humilité, sa générosité, sa grandeur d'âme et surtout son talent majeur. Alif Naaba a ramené du soleil avec lui du Burkina Fasso de par les titres Sindi, Viim, Dounyan, Limata, Daare, Ce soir, Wend N'Konte ou encore Baakbiga. De l'afro-beat, pop, rumba zaïroise, folk, steady rock ou autre biguine antillaise. Du rythme empli tantôt de joie et de saudade (mélancolie en portugais). Le public s'éclatera avec Aminata et Africa. Danse extatique ! Et le bouquet final aura été le featuring avec les talentueux et turbulents membres de Djmawi Africa. Des retrouvailles après une rencontre initiatique de la formation de Djmawi Afriba et Alif Naaba et son band à Ouagadougou. C'est sûr, ils étaient les frères de sang et de son. Celui de la blue note royale, quoi !


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