La peau est l'organe le plus étendu du corps humain, offrant à toute application externe, non seulement une vaste surface d'action mais encore des cibles différentes (peau glabre, follicules, glandes). Depuis 1975, la recherche en médecine, en général, et celle relative au traitement des brûlures, en particulier, qui a connu un grand progrès depuis 1975, notamment avec la première greffe de peau réussie par le professeur américain Green sur un enfant brûlé à 95%, ont été l'un des principaux thèmes débattus lors d'une réunion ayant regroupé, fin janvier, à Paris, d'éminents spécialistes en dermatologie. La grande prouesse médicale réalisée par le professeur Green était, en fait, le point de départ d'une nouvelle ère en matière de recherche biologique avec la greffe effectuée, ce mois-ci, sur une petite surface cutanée de 1 à 5 cm2 qui donna une peau saine, sur l'enfant, de 1m2, et ce, en l'espace de moins de trois semaines. « Cette réussite a suscité l'engouement des chercheurs qui sont parvenus à plus de spécificités dans leurs cibles (cœur, muscles, cerveau), pour arriver finalement à fabriquer des cellules hépatiques, myocardiques à partir des cellules de moelle osseuse, c'est-à-dire sanguines, cultivées dans des milieux de cultures bien spécifiques », a confié le dermatologue Messaoud Nacer Kamel, l'un des participants à la réunion qui s'est tenue à Paris. Il importe de noter que ce type de résultat appelé clonage thérapeutique a failli dégénérer, ces dernières années, avec des histoires de clonage humain bafouant les règles élémentaires d'éthique humaine, qui ont soulevé un tollé universel, plus particulièrement au sujet de ceux appartenant à des sectes. Cette pratique est d'ailleurs strictement interdite dans la législation de certains pays européens, comme la Suisse et la Belgique qui condamnent tout scientifique tenté par cette opération à une peine de 30 années de réclusion criminelle. C'est après les premiers clonages réalisés sur des mammifères, comme l'agneau Dolly ou encore la vache Marguerite, que les applications thérapeutiques ont commencé à être effectuées dans les grands centres de recherches américains et européens, notamment en Suisse où le chercheur français, en l'occurrence le professeur Barradon, vient de découvrir un moyen pour fabriquer, à partir des cellules de la bouche, des poils authentiques, permettant ainsi de réaliser des greffes de poils chez l'homme, et puis, bientôt, la mise au point de moyens d'obtenir des cornées pour greffer les personnes atteintes de cécité. Cette récente découverte va bouleverser le monde de la médecine qui, désormais, se passera des donneurs et de tous les problèmes rencontrés sur le plan pratique ou médico-légal. A ce sujet, notre interlocuteur souligne que « les premières expériences ont été réalisées sur des souris. C'est ainsi qu'on a pu développer des greffes de peau humaine reconstituée chez des souris. Tout récemment, des chercheurs sud-coréens ont créé des embryons humains par clonage dans le but de guérir des maladies incurables, ce qu'on appelle le clonage thérapeutique. Une première mondiale ». Il importe de rappeler, dans ce même ordre d'idées, que des scientifiques américains ont cultivé des cellules souches provenant d'embryons humains, dans des laboratoires en 1999. Notons qu'à l'inverse du clonage reproductif, le clonage thérapeutique s'inscrit dans une réalité scientifique et éthique, loin des discours fanatiques.
