Les habitants du douar Bouhajeb, dans la commune de Ouled Hbaba au sud de Skikda ont passé plus de 48h dans un isolement total suite aux crues de l'oued Boukarker. Le lit de ce cours d'eau représente, depuis toujours, un passage obligé que doivent emprunter plus de 400 habitants pour rejoindre le CW 33 qui les relie au chef-lieu de commune. L'oued Boukarker qui déverse ses eaux dans le barrage de Zardezas est l'un des cours les plus importants de la région. Lors des périodes de crues, la force de ses eaux devient très impressionnante, ce qui décourage toute tentative de le traverser. «Cette situation incommode les habitants et si notre hameau dispose d'une école primaire, nos enfants qui suivent leurs cours dans le CEM de Ouled Hbaba se retrouvent obligés de sécher leurs cours. L'oued a enregistré une impressionnante montée des eaux lors des dernières intempéries à un niveau tel qu'il était carrément impossible de se frayer un chemin pour rejoindre Ouled Hbaba», témoigne un habitant. Le problème relatif à la scolarisation des enfants n'est pas la seule retombée de cette situation, nous explique-t-on. «Si l'oued Boukarker est en crue, on ne peut même pas nous approvisionner en matière première ni en gaz butane d'autant plus que les hivers sont très rigoureux dans cette région connue pour son enneigement. Il existe une autre route qui peut nous permettre de rejoindre la commune des Zardezas mais elle est totalement impraticable et personne ne peut l'emprunter, chose qui nous laisse à la merci de cet oued et de ses caprices. On a entendu parler d'un projet d'un pont qui devrait nous aider à traverser cet oued, mais on ne voit rien venir», rajoute le même habitant. D'autres soucis sont également évoqués comme le manque d'énergie électrique. Les habitants rapportent à ce sujet que plusieurs demeures sont à ce jour dépourvues de cette ressource. Le P/APC de Ouled Hbaba, qui vient de bénéficier de la confiance de la population qui l'a plébiscité lors des dernières élections pour un deuxième mandat, a accepté de répondre aux doléances des habitants de Bouhajeb. «C'est vrai que les crues de l'oued représentent un grand problème pour les habitants. Nous sommes soucieux de cette situation et nous avons d'ailleurs enclenché un travail en ce sens. Néanmoins, il faut que les habitants sachent que le projet initié il y a deux années pour dresser une passerelle sur l'oued a été annulé et pour la bonne cause, croyez-moi.» Le maire explique que le projet qui avait été attribué à une entreprise nationale pour un coût global de 40 millions de dinars n'avait plus lieu d'être suite à la décision prise par les pouvoirs publics de construire un nouveau barrage de 73 millions de mètres cubes dans la région et qui aura à concerner une partie du cours d'eau de cet oued passant par Bouhajeb. Il dira: «Pourquoi bâtir une passerelle qui sera obligatoirement détruite avec l'avènement du nouveau barrage ? Le wali a pris la bonne décision d'annuler cette passerelle pour éviter de gaspiller l'argent public tout en retenant l'éventualité de trouver une solution après l'achèvement du barrage.» Et en attendant, faudra-t-il laisser les habitants faire face aux prochaines crues? A cette question, le P/APC dira : «Non, on ne laissera pas nos concitoyens à la merci des crues. Nous venons de dresser une fiche technique pour réhabiliter la route menant de Bouhajeb à Zardezas sur plus de 3 km pour permettre aux habitants de l'utiliser lors des crues. Ce projet que réalisera la DTP est en bonne voie et sera réceptionnée bien avant la prochaine saison pluviale.» Pour l'approvisionnement en énergie électrique, notre interlocuteur a déclaré : «Nous avons recensé 35 habitations éparses qui ne sont pas reliées au réseau électrique. L'APC a déjà réalisé une étude relative à leur approvisionnement et sa réalisation ne saurait tarder.»