Ce mécontentement fait suite, d'après des sources proches des manifestants, aux nombreuses anomalies qui auraient entaché la confection des listes des bénéficiaires. Des manifestants ont tout simplement procédé au bouclage du nouveau siège de la mairie avec, à l'intérieur, le P/APC et trois de ses adjoints. Ce qui a motivé l'intervention des unités spéciales de la Sûreté nationale qui ont procédé au bouclage du quartier. Des responsables locaux ainsi que des élus de l'opposition ont sollicité les responsables, tant au niveau de la mairie qu'à celui de la daïra de Hassi Mamèche, afin d'engager un dialogue avec les protestataires qui reprochent à l'un des adjoints du maire d'avoir intégré dans la liste des bénéficiaires du RHP, des membres de sa famille. Selon d'autres sources, il semblerait que des nantis, dont les locaux ont été démolis et indemnisés par la commune au niveau de la plage des Sablettes, figureraient également parmi les heureux bénéficiaires. Avérées ou pas, ces informations ont été en grande partie à l'origine de l'émeute qui n'est pas près de s'estomper au regard de l'absence de dialogue entre les parties. Des nombreux chefs de famille soutiennent que, durant les derniers mois, de nombreux habitats précaires ont été érigés au vu et au su des responsables, ce qui aurait favorisé l'exode de familles entières en provenance d'autres communes. Certains de nos interlocuteurs suggèrent que cet exode n'aurait pas été possible sans la complicité de certains élus. C'est pourquoi, dans un souci d'apaisement, certains notables de la ville ont suggéré une remise à plat de l'ensemble de la procédure d'élaboration des listes d'attribution des 98 logements sociaux dont a bénéficié la commune de Mazagran. Car à l'évidence, les contestataires semblent résignés à poursuivre leur mouvement dans le calme, mais dans la fermeté.
