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La Chambre de la vierge impure ou la violence vue autrement
14e salon international du livre d'Alger
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2009

Amin Zaoui dédicaçait son dernier roman, La Chambre de la vierge impure, paru aux éditions Barzakh, au milieu d'une petite foule. Interrompant une discussion que nous avions avec lui, une jeune fille en hidjab lui a posé une question claire : « Sous quel angle vous vouliez aborder la question de la virginité ? »
L'écrivain lui répond que cela n'était pas sous l'angle religieux ou moral mais dans le sens politique. Visiblement satisfaite de la réponse, la jeune fille lui a alors demandé de dédicacer le roman pour son père. Beaucoup d'autres jeunes filles sont venues acheter ce même livre. La belle couverture du roman orange, jaune, rose et la photo poétique de Sid Ahmed Semiane ne laissaient pas indifférent. Un travail soigné de l'imprimerie Mauguin de Blida. Les éditions Barzakh ont publié le texte en accord avec l'Agence littéraire Pierre Astiers et associés qui détient les droits. A l'origine, le roman devait avoir un autre titre, Les gardiens du lit. « Quand j'ai analysé la mentalité de la réception en Occident, ce titre pouvait ne pas bien passer comme chez nous », a relevé le romancier. La Chambre de la vierge impure n'est pas, selon lui, un titre provocateur. « C'est un titre qui relève de l'imaginaire religieux. La vierge, dans les anciennes religions, est impure dès qu'elle a ses sangs. Elle est même isolée dans une chambre pendant 95 jours.
J'ai essayé de travailler sur le symbole du sang, de la virginité dans le sens politique, dans le sens de la fidélité », a-t-il expliqué. Il a relevé qu'il existe beaucoup de livres aux titres osés et courageux dans le patrimoine arabo-musulman. Le roman raconte l'histoire d'un adolescent de 14 ans sorti de chez lui le 5 octobre 1988 et revenu le 11 septembre 2001. « Quand j'ai quitté notre maison pour aller acheter un demi-pain de sucre chez El Manchot, l'unique épicier du village, je n'imaginais pas que cette sortie durerait treize ans », lit-on dans la première page du roman. Le garçon qui rêve de voyages et de liberté rejoint un groupe de jeunes embarqués dans un camion. Il a dans sa tête sa tante Rokia, partie à Istanbul où elle est devenue un grande personnalité qui dirige des maisons closes. Il veut faire comme elle. Après plusieurs kilomètres, il se trouve dans un camp d'entraînement des islamistes. « Je ne voulais pas faire un livre sur l'islamisme ou sur la violence. Je voulais donner une autre image de l'intégrisme en expliquant le comportement quotidien de ses activistes. D'abord, il y a la culture de la drogue dans le maquis. Ensuite, l'homosexualité féminine et masculine.
Ce garçon est là et assiste au renversement des émirs. Il tombe amoureux de Laya qui est une lesbienne. L'amour impossible », a déclaré le romancier. Le père du jeune garçon était jaloux de Ibn Khaldoun. Il voulait écrire un livre pour faire oublier Ibn Khaldoun, un livre plus fort. Régler son compte avec l'histoire ? Le père traduit le Coran en berbère à partir du manuscrit original de Othmane Ibnou Affane, le compagnon du Prophète, qu'il trouve à Tamantit dans le Sud. « La traduction qu'il a faite lui a valu une condamnation par les extrémistes. L'ex-époux de Laya est devenu riche grâce au rapatriement de cadavres de musulmans morts à l'étranger. Il est tombé, lui aussi, entre les mains d'extrémistes. Laya a eu un enfant qui s'appelle Abou Obeida du nom du dernier roi musulman d'Andalousie », a ajouté Amin Zaoui. Treize ans après, le jeune garçon rentre chez lui. Sa mère le néglige, tout le monde lui tourne le dos, à part le petit chien. « J'aimais les chiens. Petit, j'avais été bercé par leurs aboiements qui, en pleine nuit hivernale, glaciale, me parvenaient des maisons de paysans, misérables, isolées et lointaines », se confie le narrateur à la page 40. Yahia Belaskri, lui, a écrit un roman, Le bus dans la ville, paru aux éditions APIC, à partir d'une blessure.
« Lors d'un voyage à Oran, ma ville natale, je suis allé au cimetière pour chercher les tombes de mes parents. Je ne les ai pas trouvées. Le cimetière s'est agrandi d'une manière vertigineuse. C'était une colère pour moi. Une douleur. Je voulais me recueillir sur leurs tombes. Rentré à Paris, j'étais malade. Je voulais alors mettre en mots cette douleur », a-t-il expliqué, en ajoutant que l'acte d'écrire n'est pas anodin. Le bus qui traverse la ville symbolise, selon lui, le voyage dans la mémoire. « Le narrateur décrit chaque espace de la ville. Chaque lieu lui rappelle quelque chose, des souvenirs de jeunesse. Passé et présent se télescopent. Il est dans la recherche de l'enfance », a souligné Yahia Belaskri. La description qu'il fait de la cité est sans concession. « Le nez collé à la vitre du bus, je scrutais cette ville endormie, éteinte, absente. Mon Dieu ! Qu'elle était laide dans cette absence (...) On ne peut s'y engager, encore moins s'y cacher : sans aspérité, ni pente, laide et plate. Plate, sans forme », écrit-il dès l'entame du roman. Yahia Belaskri promet d'écrire un autre roman tout aussi « douloureux et difficile ». « Il s'inscrira dans deux espaces différents, des deux côtés de la Méditerranée, et revient sur des faits précis, horribles », a-t-il révélé. Le titre du roman ? Si tu cherches la pluie, elle vient d'en haut. Autre ville, autre quartier : Alger, Soustara. Mohamed Boussadi y a consacré un récit autobiographique publié par les éditions ANEP. « Je raconte mon enfance dans ce quartier, dans les années 1940. Je reviens sur la vie quotidienne à cette époque. Je souhaite vivement que des gens de ma génération écrivent sur Alger et sur ce qu'ils ont vécu et vu », a-t-il souhaité. Mohamed Boussadi est auteur également d'un roman, La descente aux enfers.


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