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De divin et d'amour
LA CHAMBRE DE LA VIERGE IMPURE D'AMINE ZAOUI
Publié dans L'Expression le 07 - 01 - 2010

Dans ce roman, plaidoyer pour l'amour des langues, des femmes et de la poésie, le pathétique s'attache au beau, le glauque cohabite avec l'harmonie et l'émotion se conjugue avec la souffrance.
Déroutant, au goût de soufre et des jeux interdits est le dernier roman d'Amine Zaoui, paru aux édition Barzakh. Provocateur, troublant et dérangeant est le roman La chambre de la vierge impure qui délie une histoire ou plutôt des histoires damnées dans l'histoire de l'Algérie éprouvée. Erotique, sensuel et décalé, est donc ce roman qui mêle l'amour des femmes, à celui de la littérature tout en faisant appel à diverses références.
De Jabran Khalil Jabran, à Jean Sénac ou Tahar Djaout en passant par Shakespeare son favori «la langue est une femme. L'amour d'une femme se réveille d'abord dans la fascination de la voix. Les cordes vocales resteront les menottes les plus dures (...) Laya m'ensorcelait avec son espagnol hautement musical. Au bout de six mois j'arrivais à parler et à écrire parfaitement la langue de Cervantès et Garcia Lorca», s'épanche le narrateur. Poétique, cette écriture démêle l'écheveau de plusieurs «récits qui s'emboîtent les uns dans les autres en ayant l'étrange vertu de renvoyer à l'état de fable ce qui est bien réel: une Algérie confrontée à la violence», note l'éditeur. Violence envers les femmes et soi-même, violence sourde et muette parfois, psychologique, sociale, politique et religieuse. Face à cet étau dramatique, s'oppose contre toute fatalité, la beauté de l'amour, des vers et des histoires.
Le narrateur, cousin et amoureux de Sultana, parle alors de sa famille, de sa tante Rokia, partie vivre à Istanbul, de sa mère Nouara, de son père massacré par les intégristes pour avoir traduit le Coran en berbère... A seize ans il est embarqué dans un camion et se retrouve dans un camp d'entraînement islamiste. Il y avait une fille, Laya. Une fanatique, une rebelle. Elle était séduisante. Elle ressemblait à sa cousine Sultana, amoureuse de lui. Sauf que Laya ou Lova préférait les filles.
Le soir dans leurs contemplations lyriques au milieu des fumées du haschich, il lui racontait continuellement l'histoire de son père qui avait oeuvré toute sa vie à traduire le Saint Coran en berbère, la langue de l'amour et des oiseaux, pour faire plaisir à sa douce Chehla. Il lui apprenait qu'il est né le jour où son père a fini de traduire le texte sacré en berbère, ce qui fera rager les fanatiques et le traquèrent. «Mon père était un fou. Comme moi. Poète et fou, c'est pareil.» Il lui racontait comment il a disparu un jour où il allait chercher un pain de sucre. Il n'est jamais revenu, mais un autre a pris sa place, un faux Aïlane. Il lui apprenait comment il s'est retrouvé, un peu malgré lui, embarqué dans un camp d'entraînement jihadiste au milieu du maquis. Il reviendra ainsi chez lui, au bout de treize ans... avec le pain de sucre demandé par sa mère. Ce roman aborde diverses questions et tabous. Sa réflexion pas anodine est mêlée de relents pathétiques et parfois de zeste d'humour. Désarçonneur, fantaisiste, physique, courageux, le texte d'Amine Zaoui se laisse couler comme une rivière et passe au travers des pièges sournois des malentendus. Plusieurs sujets sont relevés comme la religion et sa façon de la pratiquer. «Nous sommes condamnés au voyage» révèle le narrateur au bout de ce harassant parcours. Dans La chambre de la vierge impure, le pathétique s'attache au beau, le glauque cohabite avec l'harmonie, l'audace féminine avec la lâcheté des hommes impurs, où l'émotion se conjugue avec la souffrance, le cruel se mélange au tendre. Dans cet intrigant roman, l'amour charnel se confond avec le divin, le pernicieux a des senteurs de religion. Hédoniste, l'écriture d'Amine Zaoui ébranle les conventions.
L'écrivain commet un roman saisissant, sensitif. Hypnotique. Né en 1956, Amin Zaoui a enseigné la littérature, animé une émission littéraire à la télévision algérienne et fondé le Palais des arts et de la culture d'Oran.
De 2003 à 2008, il a été directeur général de la Bibliothèque nationale d'Algérie. Ecrivain bilingue, il est l'auteur de nombreux ouvrages traduits dans une dizaine de langues dont Sommeil du Mimosa (le serpent en plumes, 1998) et Festin de mensonges (Barzakh, 2007).
O. H.


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