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Familles sinistrées d'El Madania
Le calvaire continue
Publié dans El Watan le 27 - 02 - 2005

Quatre-vingt familles de la commune d'El Madania occupant des immeubles sérieusement endommagés par le séisme de mai 2003, classés rouge 5, et voués à la démolition, attendent depuis presque deux années, dans la peur, d'être relogées, en vain.
Celles-ci demeurent au 25, 36, rue Mustapha Nekkache, 18, 42, 77, rue Mustapha Serrir et 31, 39, rue des Frères Madani. « Notre bâtisse, une propriété privée datant de l'époque coloniale, a déjà été répertoriée en 1989, comme étant vétuste et nécessitant l'évacuation immédiate de ses occupants qui courent un danger de mort imminent », nous indique un des 8 pères de famille demeurant au 25, rue Mustapha Nekkache qui enchaîne : « Au lendemain du dernier tremblement de terre, une équipe d'experts canadiens a classé bâtisse rouge 5 puis, les services du CTC l'ont déclassée à l'orange 4 ; le comble, c'est qu'après cela, nous avons signé le PV de démolition, auprès des services de l'APC de la localité. » Et un autre de continuer : « Nous sommes dans la confusion totale, nous n'avons jusque-là ni bénéficié de travaux de réhabilitation, ni d'habitations plus décentes, et nous attendons que les autorités locales trouvent une solution à notre situation. » Du 36 de la même rue, 8 autres ménages vivent dans les mêmes conditions ou presque. Selon leurs propos, ils sont confrontés à deux problèmes épineux. D'une part, le risque auquel ils sont exposés en restant dans cette demeure au péril de leur vie, et d'autre part l'impossibilité d'être pris en charge, car le PV de constat établi en 2003 par les services techniques de construction (CTC), classant leurs demeures orange 5 est introuvable au niveau de l'APC en question. « Après maintes réclamations et correspondances adressées respectivement aux responsables de l'Assemblée populaire communale, et ceux de la daïra de Sidi M'hamed dont nous dépendons, un rendez-vous nous a été fixé par le wali délégué afin d'y voir plus clair », ajoutent-ils et de renchérir : « N'ayant pu le rencontrer ce jour-là, nous nous sommes alors entretenus avec un autre responsable qui nous a tout simplement signifié son incapacité de résoudre cet imbroglio, le rapport en question ayant disparu. » Quant à ouvrir droit à une seconde expertise, notre interlocuteur nous indique que ce dernier a opposé un niet catégorique face à cette proposition. Il y a anguille sous roche. « Des sources sûres auprès de l'APC nous ont même expliqué que les experts en question se sont trompés d'adresse en confondant notre immeuble avec celui du 36, rue Mustapha Serrir à côté », ajoute un autre père de famille trouvé sur place, qui ajoute : « Ces ménages ont alors bénéficié de logements à notre place et ont été recasés alors que nous sommes toujours en suspens. » Plus loin au 77, rue Mustapha Serrir où se trouve une vieille maisonnette de 1 étage ouverte à tous les vents, les sept ménages y résidant ont trouvé une astuce pour se prémunir du risque d'effondrement qui les guette : sur la ruelle d'en face, ils ont construit une baraque en bois, cartons et sachets où ils se réfugient. « Par jour de grande averse ou au moindre vrombissement provoqué par un camion qui passe par là, notre habitation est secouée de toutes parts. Craignant qu'un malheur ne survienne et qu'on soit ensevelis sous les décombres, nous courons à chaque fois nous abriter dans ce taudis, en attendant que la tempête passe », relate la grand-mère âgée de plus de 70 ans et son fils d'enchaîner : « Nous avons signé un PV de démolition en 2003, notre maison menaçant ruine, puis elle a été réexpertisée et déclassée orange 4 ». Et de continuer : « Ballotés d'un responsable à un autre aucune réponse ne nous a été donnée concernant notre cas, reste que depuis une année, les responsables de l'APC nous ont retiré la résidence, nous ne sommes plus citoyens d'El Madania ». Au 18, rue Mustapha Serrir où se dresse un immeuble de 4 étages qui tombe en ruine, les 18 ménages y résidant ont tous été évacués au stade communal de la cité des Jasmins. Ils y vivent depuis le séisme de mai 2003 à nos jours dans des conditions exécrables d'extrême précarité. 14 parmi ces familles occupent le rez-de-chaussée et le 1er étage de la salle réservée au préalable à la pratique du judo. Pour préserver leur intimité, elles ont délimité à l'aide de draps des espaces exigus de 2 m2 pour 4 à 6 personnes. A l'intérieur, elles dorment, cuisinent et entreposent leurs affaires. A proximité, les vestiaires (infestés de rats, selon leurs dires, débouchent sur l'unique toilette collective. Pour avoir de l'électricité, ils ont procédé à des branchements illicites avec tous les dangers qu'ils encourent. Reste que par jour de fortes pluies ou de rafales de vents des courts circuits interviennent les plongeant carrément dans le noir. D'autres familles au nombre de 4, n'ayant pu trouver une place à l'intérieur de cette infrastructure sportive, ont dressé des tentes à même le tuf à la belle étoile, subissant ainsi le martyre. « Durant le Ramadhan, nous avons pris d'assaut le siège de l'APC, refusant de quitter les lieux avant d'être entendus par le 1er magistrat de la commune. Pour calmer nos esprits, on nous a alors promis que notre calvaire prendra fin au plus tard après l'Aïd El Adha. En vain », nous précise une mère de famille vivant avec ses 3 enfants. « Dimanche dernier, ayant pu décrocher un rendez-vous avec le chef de cabinet du wali délégué, ce dernier a d'abord refusé de nous rencontrer, puis face à notre entêtement, nous a signifié clairement son incapacité de donner un écho favorable à nos doléances. Il nous a laissés pantois », conclut-elle. Contacté par nos soins, le P/APC Abderezak Mouffok, en présence du deuxième vice-président chargé de l'urbanisme et du technique, Malek Boughadou, nous a indiqué que depuis l'opération de recasement des sinistrés, 140 familles réparties sur 13 immeubles rouge 5 ont été relogées en dur au niveau de la cité des 96 Logements à El Madani, ou dans des chalets à Bordj El Kiffan. 80 autres attendent d'être évacuées et 32 bâtisses orange 3 et 4 à réexpertiser par les services du CTC. Reste que beaucoup d'immeubles, dont les travaux de réhabilitation sont à l'arrêt depuis des mois, ont été complètement abandonnés par les entreprises en charge de leur confortement. « Cet état de fait est dû soit à la sous-estimation des enveloppes allouées à leur restauration, ou bien les crédits sont dépassés et en attente d'autres apports de la part du maître d'ouvrage, en l'occurrence l'OPGI de Bir Mourad Raïs », nous affirment nos sources. Pour ce qui est des familles qui vivent à ce jour dans des logements voués à la démolition, « nous reconnaissons la justesse de leurs revendications et attendons qu'un quota de chalets ou de logements soit dégagé par la wilaya d'Alger en collaboration avec la direction du logement ». D'ici là, ces 80 familles vivent dans l'angoisse que leurs demeures s'écroulent sur leur tête, les laissant sans vie.

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