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Le syndrome algérien
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2013




Des petits cœurs aux couleurs du drapeau égyptien et algérien au-dessus de la photo de Morsi et un slogan, «Non à la légitimité des choyoukh du Golfe et des sionistes !» Mercredi soir, sur la page facebook des supporters d'Abdallah Djaballah, patron du Front de la justice et du développement, le ton était donné. Depuis l'après-midi déjà, les Algériens des réseaux sociaux s'étaient emparés de la crise égyptienne (voir encadré) pour en faire des lectures croisées avec l'interruption du processus électoral de janvier 1992 et le début de la décennie noire. Une actualité qui a ravivé une vieille querelle entre éradicateurs et réconciliateurs… Du côté des militaires, le discours est clair et attendu : l'intervention des militaires n'est pas un coup d'Etat, mais, pour reprendre les termes du général-major à la retraite Abdelaziz Medjahed, «la correction d'un processus électoral dévoyé». «Il est même insultant de parler de coup d'Etat, alors que l'armée égyptienne n'a fait que répondre à l'appel du peuple qui a manifesté et qui a signé une pétition de 22 millions de signataires», précise-t-il à El Watan Week-end. «Un coup d'Etat, c'est quand on met un militaire de force à la tête de l'Etat. Or, c'est l'armée qui a permis aux Frères musulmans de prendre le pouvoir, souligne un cadre de l'ANP. Le problème, c'est que la situation a empiré, car on ne solutionne pas le chômage par des slogans religieux. Ils se sont cassés les dents tous seuls, il fallait intervenir pour sauver la stabilité et l'intégrité du pays.» Comme en 1992 ? Ahmed Adimi, politologue et ancien officier de l'ANP, y voit tout de même deux différences.
Version
«D'abord, le commandement militaire algérien a agi en 1992 de son propre chef avec le soutien des démocrates et de quelques personnalités nationales. En Egypte, l'armée n'aurait jamais pu faire un pas sans l'accord des Saoudiens, des Emiratis et surtout des Américains, relève-t-il. Ensuite, le FIS n'était pas un parti, mais plutôt une foule, un mouvement qui a rassemblé les mécontents du temps de Chadli. Rien à voir avec les Frères musulmans, organisation politique et idéologique de presque un siècle, à la tête du mouvement islamiste dans le Monde arabe.» Abdelaziz Medjahed insiste : «Chez nous, l'armée n'est pas intervenue directement, il y avait un Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie qui comptait toute la société civile, des partis, des syndicalistes, des moudjahidine.» Une version de l'histoire – non tranchée par les historiens – qui fait sourire un ancien membre du gouvernement Chadli. «Disons qu'en Algérie comme en Egypte, les militaires ont mis les formes. Ils ont prétexté avoir senti un rejet du FIS dans la population pour intervenir. Et pour cela, ils se sont basés sur les déclarations des islamistes qui promettaient de changer nos habitudes alimentaires, de supprimer la mixité, etc. C'était un excellent message pour préparer l'opinion internationale et dire : ‘‘Ce qu'on va faire n'est pas vraiment un putsch, on va sauver la République.'' La différence, c'est que l'armée algérienne n'a laissé aucune chance aux islamistes de gouverner. Voire de rentrer dans le mur. Car sans cadres et sans l'adhésion de l'administration centrale, ils ne seraient pas allés bien loin.» Mais pour les islamistes, impossible de cautionner cette lecture des événements. Hamlaoui Akouchi, membre du bureau national d'El Islah, voit au contraire un scénario «exactement similaire à ce qui s'était passé en janvier 1992 en Algérie, une défaite de la démocratie». «Pourquoi les résultats des élections sont-ils respectés partout dans le monde, même en Amérique latine (les Etats-Unis, malgré leur aversion pour Chavez, le considéraient comme légitimement élu) ?, s'interroge-t-il. On a ici une caste de politiciens, libéraux et communistes, qui ne croient pas en la démocratie et qui font toujours appel aux godasses de l'armée pour écraser les pouvoirs élus.»
Tranché
Ceux d'Ennahda ont été les premiers, mercredi soir, à dénoncer «un coup d'Etat» et à accuser «les armées arabes d'être les complices des élites laïques extrémistes». Pour le général à la retraite Mohamed Oudaï, ancien élève de l'Ecole de guerre en Egypte, «l'armée se retrouve arbitre parce qu'on n'a pas réussi, dans nos pays, à asseoir la démocratie et à confiner l'armée dans ses missions constitutionnelles. Ces missions doivent être très clairement définies et inscrites dans la Constitution. Il faut aussi que le pouvoir politique s'impose à l'armée. Un chef d'état-major ne devrait pas rester à son poste une éternité, sinon il croira que c'est lui le vrai pouvoir.» Est-ce une fatalité que l'issue des grandes crises politiques arabes soit in fine une confrontation entre l'armée et les islamistes ? «C'est à cause de l'absence d'élites, analyse Ahmed Adimi. Le régime de Hosni Moubarak n'a pas permis l'émergence de partis politiques forts. Comme en Algérie, ce qui laisse la scène occupée par ce face-à-face.» L'ex-général Mohamed Oudaï se souvient, ironique, de la réaction de Moubarak lors de la victoire du FIS aux élections de 1991 : «L'Algérie est un pays faible avec une direction faible.»
Mais il ne croit pas que les Frères musulmans choisiront la violence. «Tactiquement, le terrain ne s'y prête pas (absence de montagnes et de maquis), peut-être seront-ils tentés par le terrorisme urbain. Mais la population est très quadrillée, avec notamment les informateurs de la police placés dans chaque quartier, dans chaque immeuble.» Pourtant, cette peur du passage à la lutte armée existe : elle s'était déjà manifestée lorsque Ennahdha a remporté les élections en Tunisie. «Elle est l'occasion de réveiller de vieilles divisions comme celles qui subsistent dans les partis politiques ou l'élite autour de cette sempiternelle question : est-ce que l'armée devait intervenir ou fallait-il laisser les islamistes rentrer dans le mur en leur donnant la possibilité de gouverner, conclut un ancien ministre. Nous n'avons toujours pas tranché et c'est pour ça que l'actualité résonne en nous de cette manière.»


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