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Améliorer la compétitivité par la professionnalisation
Publié dans El Watan le 16 - 12 - 2013

Les pouvoirs publics ont fixé des objectifs ambitieux de politique industrielle. Il s'agit ni plus ni moins que de doubler le poids de l'industrie dans le PIB en le faisant passer de moins de 5% à plus de 10%. Il y a deux observations majeures à formuler dans ce domaine, avant de passer à la dynamique de professionnalisation des entreprises.
En premier lieu, fidèle à la tradition d'analyses économiques dans notre pays, personne n'a été capable de nous dire nous allons atteindre cet objectif à quel coût ? Occulter les inputs est une caractéristique constante de la réflexion économique en Algérie. Beaucoup d'analystes nous disent qu'on vient déjà de réaliser un bon début : nous avons arrêté le processus de désindustrialisation. Mais aucune allusion n'est faite aux ressources utilisées (crédits, assainissements etc.).
Dans notre inconscient économique collectif, pourvu qu'il y ait un résultat palpable ; le coût importe peu. On n'a même pas jugé utile de mettre en place les outils pour mesurer la consommation de ressources. Il en va de même des plans de relance successifs qu'on a eus. Certes, on a amélioré la qualité des infrastructures, mais aurait-on pu faire deux à quatre fois mieux avec le même volume de ressources ? Personne ne se pose la question. L'essentiel est que les infrastructures ont connu une amélioration sensible. Que le coût soit de 100 milliards ou de 500 milliards de dollars, importe peu. Ce qui serait principal serait qu'on ait un résultat. Lors d'un débat avec Nabni, une économiste anglaise nous disait : «Je n'ai jamais été Thatchériste jusqu'à ce que je lise les données sur l'économie algérienne». Elle a comparé les coûts et les réalisations.
Mettre en place les conditions d'efficacité
Le deuxième volet concerne les alternatives. Nous dégageons des ressources pour se réindustrialiser, mais quelles sont les meilleures combinaisons d'alternatives possibles ? Le partenariat public/privé peut donner quelques résultats sous conditions. Le partenariat étranger, bien conçu, selon une stratégie appropriée, est susceptible d'améliorer quelques secteurs ; assainir des entreprises publiques pour la énième fois et vouloir en faire des fers de lance de la réindustrialisation serait un échec assuré à 99%. Non pas pour des raisons idéologiques, mais pour des mécanismes managériaux. Une entreprise qui a fait sienne la culture des échecs, du compter sur l'Etat et de la stagnation deviendra difficilement une firme compétitive au niveau des marchés internationaux. Ce n'est pas impossible, mais les conditions sont extrêmement compliquées à mettre en œuvre. J'y consacrerai les prochains jours une rubrique sur comment transformer une «culture perdante» en «culture gagnante».
Lorsqu'on analyse les modes de management de ces entreprises, on s'aperçoit qu'elles sont loin de la compétitivité et qu'elles ne sont pas en train de prendre des décisions qui feront d'elles de futures championnes. Pour quelqu'un peu au fait des connaissances et des expériences managériales, opérer de drastiques améliorations des performances n'est pas compliqué. En réalité, cela exige de revoir la stratégie, les processus, les dispositifs organisationnels, la méthodologie du contrôle et surtout les modes de management des ressources humaines et bien d'autres aspects. Il s'agit pratiquement de reconstruire une «nouvelle entreprise» sur ce qui reste de la première. Très peu d'entreprises assainies sont en train de faire cela. Nous avons donc une forte probabilité que le présent assainissement aura les mêmes résultats que les précédents.
Dans quelles directions œuvrer ?
Réaliser une réindustrialisation efficace nécessite d'orienter les ressources là où les résultats sont les plus probables. Il faut émettre des principes simples et les respecter. Le premier consiste à dire : il faut financer les réussites et non les échecs. Le rôle de l'Etat serait donc d'accompagner les entreprises publiques et privées qui réussissent : celles qui dégagent des bénéfices, exportent et améliorent leur productivité. L'environnement des affaires, les crédits et les terrains doivent être octroyés en priorité aux entreprises algériennes gagnantes. Aucun pays ne s'est développé en finançant les perdants. Jean Kalecki, de l'Institut polonais de développement, disait que les pays qui échouent dans leurs transitions sont ceux qui mettent leurs ressources dans les industries déficientes du passé, ceux qui réussissent orientent leurs ressources vers les nouvelles industries qui gagnent.
En second lieu, la réindustrialisation doit permettre l'émergence de nouvelles industries dans de nouveaux domaines. Il est devenu connu pour tous que nous devons créer près d'un million de nouvelles entreprises pour être au rendez-vous de l'emploi et de la performance d'ici 2020. Il nous faut créer un secteur industriel professionnel. Cela commence par le processus de création d'entreprises. La professionnalisation des branches constitue la meilleure garantie de succès de notre processus d'industrialisation.
Nos universités forment des ingénieurs dans de nombreux domaines. La formation professionnelle nous fournit des techniciens dans de nombreuses spécialités. Nous pouvons les recycler, ainsi que les promotions passées, les initier à la création d'entreprises, les faire accompagner d'incubateurs spécialisés, leur orienter les crédits nécessaires et en faire les futurs capitaines d'industrie. Ils peuvent bénéficier également des petites unités privatisables.
Ce sont les ingénieurs et techniciens qui ont monté les meilleures entreprises mondiales : Sony, HP, Honda, Motorola, Microsoft et autres.
Après la deuxième guerre mondiale, le génie du Japon a été de découper les grandes entreprises publiques défaillantes et les céder à des milliers d'ingénieurs nationaux. Ces gens sont passionnés par l'innovation, la recherche et le développement. En partageant un peu de leurs pouvoirs avec les professionnels du management, ils contribueraient à créer les meilleures industries de demain. Il ne faut pas attendre des administratifs qu'ils nous produisent les firmes championnes. Ce sont des jeunes algériens passionnés, formés et aidés qui réussiront le pari de faire de l'Algérie un grand pays industriel. Les entreprises actuelles gagnantes feront partie du lot. C'est dans ces directions qu'il faut travailler pour développer un processus industriel dynamique et durable. Les industries du savoir et les ressources humaines qualifiées et passionnées réussiront l'industrialisation du pays. Autre chose serait purement du bricolage.


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