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« Si j'étais à Lanzarote, je serais avec toi »
Lettre de José Saramago (*)
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2009


Chère Aminatou Haïdar,
Si j'étais à Lanzarote, je serais avec toi. Et non pas parce que tu serais une militante séparatiste, comme t'a désignée l'ambassadeur du Maroc, mais précisément pour le contraire : je crois que la planète appartient à tous et que tous, nous avons droit à notre espace pour pouvoir vivre en harmonie. Je crois que les séparatistes sont ceux qui séparent les gens de leur terre, qui les en expulsent, qui essaient de les déraciner. Tout cela pour que certains – se sentant différents – gagnent du pouvoir et que les autres perdent l'estime de soi et finissent par être engloutis sous l'injustice. Le Maroc a manqué à toutes les règles de bonne conduite avec le Sahara. Le fait de rejeter les Sahraouis est la démonstration que la société marocaine, qui ne proteste pas devant ce que l'on fait subir à son voisin, n'a pas encore intégré la Charte des droits de l'homme.
Surtout, il fait apparaître que le Maroc ne se respecte pas lui-même : un pays qui est sûr de son passé n'a pas besoin d'exproprier celui d'à côté pour exprimer une grandeur que personne ne lui reconnaîtra jamais. Car si le pouvoir marocain finit par faire plier les Sahraouis, ce pays, admirable pour d'autres choses, aura obtenu la plus triste des victoires, une victoire sans honneur, sans éclat, arrachée à la vie et aux rêves de tant de gens qui voulaient vivre en paix sur leur terre et avec leurs voisins, pour faire du continent, ensemble, un lieu plus habitable. Chère Aminatou Haïdar, tu as donné un exemple de valeur reconnue dans le monde entier. Ne mets pas ta vie en danger, parce qu'il reste devant toi beaucoup de batailles et tu es nécessaire. Nous, tes amis, les amis de ton peuple, nous prendrons le relais dans tous les forums utiles.
Au gouvernement espagnol, nous demandons d'être sensible. Envers toi, envers ton peuple. Nous savons que les relations internationales sont très complexes, mais il y a beaucoup d'années déjà que l'esclavage, pour les personnes et pour les peuples, a été aboli. Il ne s'agit pas d'humanitarisme : les résolutions des Nations unies, le droit international et le sens commun sont du même côté et au Maroc comme en Espagne on le sait. Nous attendons qu'on laisse Aminatou rentrer chez elle, en pleine lumière, en reconnaissant sa valeur, parce que ce sont les personnes comme elle qui donnent de la personnalité à notre temps. Sans elle, nous serions tous plus pauvres. Aminatou n'a pas de problème, c'est le Maroc qui en a un. Et il peut le résoudre, il devra le résoudre, non seulement à cause d'une frêle jeune femme, mais aussi à cause de tout un peuple qui ne se rend pas, parce qu'il ne peut comprendre cette irrationnalité ni cet appétit expansionniste qui appartient à un autre temps, à un autre stade de la civilisation.
(*) José Saramago (Prix Nobel de littérature 1998)


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