Conseil de la Nation : adoption du texte de loi relatif à l'organisation du tribunal des conflits    ANP: sortie de nouvelles promotions à l'Ecole supérieure navale "Défunt moudjahid Général-Major Mohamed Boutighane"    Times Higher Education Impact Rankings 2025 : l'Algérie décroche la 1ère place au niveau maghrébin avec 53 universités classées    Festival Cirta des sports équestres: le tent pegging, premier pas vers la généralisation d'un sport nouveau aux niveaux national et régional    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 55706 martyrs    L'Iran tire une nouvelle salve de missiles sur l'entité sioniste    Compétitions africaines interclubs : la CAF fixe les dates pour la saison 2025-2026    Ouargla : plus de 200.000 quintaux de céréales déjà moissonnés    Bac 2025 : plusieurs condamnations à des peines de prison pour fraude et fuite de sujets et de réponses    Pluies orageuses sur Djanet et Tamanrasset à partir de jeudi après-midi    Agression sioniste contre l'Iran: appel à une désescalade suivie d'une trêve    Bonnes nouvelles pour les femmes au foyer    Seize joueurs pour préparer le championnat arabe    Donald Trump appelle à la reddition de Téhéran    Succès retentissant de l'Algeria Bid Round 2024    quels impacts sur la sphère énergétique ?    Le MCA a un point du titre, suspense pour le maintien    Rush sur le Parc de Mostaland    Vers l'intégration de 40 nouvelles spécialités dans le domaine numérique dès la rentrée prochaine    Un lieu pour l'éveil des enfants à La Haye    Forum africain de l'énergie: Yassaâ souligne le rôle stratégique de l'Algérie dans la transition énergétique en Afrique    Oran: cérémonie de sortie de la 55e promotion d'élèves officiers et d'officiers stagiaires à l'Ecole Supérieure de l'Air de Tafraoui    La manifestation "Alger Capitale de la Culture Hassaniya" du 21 au 23 juin à Alger    Tennis/Tournoi M25 Monastir: Toufik Sahtali qualifié au 2e tour    Il y a 20 ans disparaissait l'icône du style "Tindi", Othmane Bali    Constantine: 11e Festival international de l'inchad du 25 au 30 juin    Chlef: plus de 300 projets enregistrés au guichet unique    « Abdelmadjid Tebboune n'a pas accordé d'entretien à des journaux français »    Déjouer toutes les machinations et conspirations contre l'Algérie    Les MAE de plusieurs pays arabes et musulmans condamnent    Campagne de sensibilisation autour des menaces sur les récoltes de la tomate industrielle    Au cœur des Hauts Plateaux de l'Atlas saharien, Aflou offre bien plus qu'un paysage rude et majestueux    L'USMA stoppe l'hémorragie, l'USMK enchaîne    La télévision d'Etat annonce une nouvelle salve de missiles contre l'entité sioniste    Une date célébrée à travers plusieurs wilayas de l'est du pays    L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel met en garde    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mascara : Un projet touristique menace une zone humide classée
Publié dans El Watan le 02 - 01 - 2019

Des spécialistes ont mis en garde contre les conséquences tragiques qui pourraient découler d'une décision hâtive «notamment au niveau de la zone centrale des marais qui recèle des ressources uniques». Selon une étude réalisée par le bureau MATHE de Constantine, «seules les activités liées à la recherche scientifique y sont autorisées».
Et d'ajouter : «La zone tampon qui entoure ou jouxte la zone centrale est utilisée pour des pratiques écologiquement viables, y compris l'éducation environnementale, les loisirs, l'écotourisme et la recherche appliquée et fondamentale. Elle est ouverte au public pour des visites guidées de découverte de la nature». La troisième zone, appelée zone de transition, entoure la zone tampon et protège les deux premières zones et sert de lieu à toutes les actions d'écodéveloppement de la zone concernée. «Les activités de récréation, de détente, de loisirs et de tourisme y sont autorisées». Localisés à 17 km de la ville de Mohammadia (43km de Mascara), s'étendant sur une superficie globale de 44 500 hectares et chevauchant sur trois wilayas (Mascara, Oran et Mostaganem), les marais de la Macta connaissent de sérieux problèmes, notamment l'augmentation de la pression démographique, l'envasement progressif des cours d'eau et autres activités économiques.
Toute la richesse en biodiversité est menacée de destruction. «La zone humide et son environnement subissent une perte de la diversité biologique très grave due à trois contraintes : Deux d'origine naturelle (conditions édaphiques et le climat) et la troisième liée aux activités humaines concentrées dans le parcours et le défrichement», révèle le bureau d'études. La menace vient surtout des futurs projets d'infrastructures que prévoient d'entreprendre les pouvoirs publics sur la zone humide de la Macta, notamment une nouvelle liaison ferroviaire entre Mostaganem et Marsat El Hadjadj (Oran), sur une longueur de 27 km, et du port de la Macta.
Ces deux projets dits de développement portent, sans doute, atteinte à l'intégralité de l'écosystème de la zone humide de Mascara qui se traduit par la destruction, pure et simple, de la faune et la flore. Le projet du port de la Macta prévu dans le schéma directeur de l'aire métropolitaine (SDAAM) d'Oran, selon l'auteur de l'étude, «aura un impact direct sur les valeurs écologiques les plus importantes qui se concentrent à l'embouchure de la Macta où les plans d'eau sont permanents et les zones de marais les plus importantes». Et d'ajouter : «le projet interrompra également l'interface entre la zone humide et la mer Méditerranée modifiant ainsi les aspects fonctionnels de l'écosystème existant. La perte de connectivité entre les écosystèmes marins et ceux de la zone humide sera aggravée, empêchant la montée de migrateurs comme l'anguille et provoquant des déséquilibres importants dans les communautés végétales».
De son côté, le projet d'une nouvelle liaison ferroviaire entre Mostaganem et Marsat El Hadjadj contribuera grandement à la dégradation de l'écosystème de la zone humide. En sus des menaces qu'elle encourt, d'autres contraintes sont à l'origine de la dégradation des habitats de la zone humide de la Macta.
Parmi elles, les rejets des eaux usées domestiques et industrielles qui coulent dans les oueds et qui sont véhiculées automatiquement vers la zone humide. Le cas de l'oued de Sig est considéré comme «la principale source de pollution». En plus, des spécialistes de l'environnement ont tiré la sonnette d'alarme sur la multiplication des décharges sauvages qui présentent de sérieuses menaces à la conservation de la Macta. Le rapport du bureau d'études révèle l'existence de nombreuses décharges illégales qui «constituent une pression directe sur la zone humide notamment pour la contamination des sols et de la nappe phréatique par les lixiviats».
Muliples menaces
Dans un autre document, nous pouvons lire, «la zone humide est exposée face à des menaces d'origine endogène (salinisation, érosions hydrique et éolienne) ou encore face à des perturbations exogènes le cas de pompage, pâturage et pollution». Et d'ajouter que «la Macta regroupe un total de 25 décharges dont 8 sauvages et 7 autorisées mais non classées. Ces sites reçoivent tous types de déchets sans tri ou traitement préalables».
L'auteur de l'étude révèle, en outre, que «les valeurs écologiques des marais de la Macta sont menacées par une pression démographique grandissante et par l'occurrence de phénomènes météorologiques extrêmes, avec de longues périodes de sécheresse et des pointes de précipitations et des crues. Ainsi, l'apport important de sédiment dans la plaine de la Macta contribue à l'envasement progressif des drains et plan d'eau existant, avec une perte conséquente du volume et surface d'eau. Les rejets d'eaux usées, d'origines domestiques et industrielles, dans les principaux drains de la plaine de la Macta, certaines sans traitement préalables, contribuent à la dégradation de la qualité de l'eau du réseau hydrique et aquifères qui alimente la zone humide».
L'ex-wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, par le biais d'un document adressé aux walis d'Oran et de Mostaganem, a souligné «qu'au vu de son implantation géographique et l'importance de la richesse écologique qu'elle renferme en faune et en flore, la prise en charge de la zone humide de la Macta appelle une contribution solidaire des services techniques des trois wilayas (Mascara, Oran et Mostaganem) concernées par son étendue géographique pour sa protection de toute agression et sa préservation en permanence».
À cet effet, un budget de 10 millions de dinars environ a été dégagé par la wilaya de Mascara pour la réalisation d'une étude, programmée en 2013, relative à l'aménagement de cette zone qui a été confiée au bureau d'études MATHE Constantine qui vient d'achever la quatrième dont le rapport est en discussion. «Le projet d'étude d'aménagement de la zone humide de la Macta a pour objectif l'aménagement et la mise en valeur du site pour la conservation de la zone humide dans le cadre du développement durable», lit-on. En outre, le rédacteur de l'étude a tenu à souligner qu'«en absence d'action dirigée, il sera, de plus en plus, difficile de récupérer les espaces naturels dégradés. Face à la tendance évolutive actuelle, la dégradation de la zone humide de la Macta pourra être bientôt irréversible».
Pollution
À titre de rappel, le 16 octobre 1983, sept scientifiques belges, français, hollandais ont alerté le wali d'Oran sur «les sérieux problèmes» que connait la Macta. Ils lui ont demandé «d'interdire toutes circulation du public et des animaux domestiques dans la forêt des dunes de la Macta, d'interdire les décharges d'immondices dans les milieux de grand intérêt biologique et de remplacer la lutte chimique contre les moustiques par une lutte biologique en introduisant un poisson tel que le gambusie capable de s'attaquer au larves des moustiques».
Signalons que la plus grande partie des marais de la Macta se trouve sur le territoire de Mascara, avec 42 139 hectares, soit 94,70% de la superficie de la zone humide qui est répartie sur sept communes de la wilaya ; à savoir, Alaïmia, Bouhenni, Macta Douz, Mohammadia, Sig, Ras Aïn Amirouche et Sidi Abdelmoumène. Le reste de la superficie est partagé entre la wilaya d'Oran (Marsat El Hadjadj et Bethioua) avec 1436 hectares, soit 3,22%, et la wilaya de Mostaganem (Fornaka) avec 925 hectares, soit 2,08%. «Les marais de la Macta représentent un type de zone humide rare en Afrique du Nord en raison de la diversité des milieux qu'ils renferment et notamment les sansouires qui rappellent les milieux de la Camargue en France.
Ce site est unique en Algérie de par la présence d'une diversité de groupements de salsolacées annuels qu'il renferme et qui forment rarement de telles associations dans d'autres régions», lit-on dans un document de la direction générale des Forêts.
Et d'ajouter : «Les marais de la Macta abritent une grande diversité biologique, on y retrouve une grande variété d'espèces végétales halophiles, de nombreux invertébrés ainsi que des poissons. Des ornithologues étrangers ont recensé pas moins de 47 espèces d'oiseaux d'eau dont 17 limicoles, 11 espèces marines et 16 espèces de rapaces ainsi que de nombreuses espèces terrestres y compris celles qui sont rares telles que l'outarde canepetière et la sarcelle marbrée. La présence d'une végétation importante permet la nidification de nombreuses espèces tels que la poule sultane, le butor étoilé et le héron pourpré.
La nidification de certaines espèces a été confirmée par le passé comme la sarcelle marbrée et le tadorne casarca. L'outarde canepetière y était présente toute l'année ainsi que le flamant rose. Les poissons de cette région sont représentés par l'anguille qui pénètre dans cette zone en raison de l'embouchure de l'oued qui débouche dans la mer Méditerranée, ainsi que la carpe, le barbeau et la gambuse. De nombreux amphibiens et reptiles y sont également présents. La zone humide de la Macta est réputée, selon un document officiel, «pour l'avifaune (représenté par 33 espèces réparties sur 9 familles) qu'elle émigre, particulièrement durant la période hivernale, un refuge parfait pour la nidification de nombreux sédentaires». Ainsi, elle regroupe une végétation diversifiée assez homogène et couvre un taux élevé de la superficie totale. «Les espèces faunistiques y trouvent un lieu de reproduction et de repos».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.