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Ahmed Rouadjia (Politologue) : « Le régime de Moubarak se trompe, une fois de plus, d'objectif et de cible »
Publié dans El Watan le 08 - 12 - 2009

Le professeur Ahmed Rouadjia pense que les attaques égyptiennes contre l'Algérie relèvent d'un mauvais calcul diplomatique et d'une incapacité avérée du régime Moubarak à trouver d'autres parades politiques pour détourner les mécontentements qui grondent de partout en Egypte contre les concentrés de misère.
Le ministre d'Etat égyptien en charge des Affaires juridiques, Moufid Chehab, conditionne le retour de l'ambassadeur d'Egypte à Alger à des excuses. Il a déclaré à la presse de son pays : « Nous ne renverrons pas l'ambassadeur d'Egypte en Algérie sauf après des excuses et des dédommagements pour les dégâts subis par les Egyptiens et les intérêts égyptiens. » Comment expliquez-vous cette escalade égyptienne qui est relayée par des officiels ?
Il ne s'agit pas d'une « escalade » mais d'une grosse bévue qui fait perdre à l'Egypte officielle sa boussole diplomatique. Cette « bévue » traduit en fait l'impuissance du régime politique égyptien à gérer avec sérénité sa défaite sportive, mais aussi sa mauvaise foi à la reconnaître comme telle ; comme elle traduit la volonté de ce régime aux abois à transformer l'agressée (l'équipe algérienne) en agresseur et les agresseurs (les Egyptiens) en victimes ! Cette manière d'endosser la responsabilité aux Algériens relève d'un mauvais calcul diplomatique et d'une incapacité avérée du régime Moubarak à trouver d'autres parades politiques pour apaiser ou détourner les mécontentements qui grondent de partout en Egypte contre les concentrés de misère que constituent les faubourgs des grandes villes, notamment Le Caire et Alexandrie. En choisissant l'Algérie comme alibi, l'Egypte s'est trompée, une fois de plus, d'objectif et de cible.
Cette escalade cache-t-elle un conflit entre l'Algérie et l'Egypte qui n'est pas uniquement sportif ?
Encore une fois, il ne s'agit pas d'une « escalade » car celle-ci implique souvent des conséquences militaires. Mais il s'agit bel et bien d'une réaction d'une double défaite de l'Egypte : défaite sur le front intérieur où les ingrédients de l'explosion s'accumulent ; défaite extérieure manifestée à travers l'isolement de plus en plus accentué de l'Egypte au sein du monde arabe et musulman. Cette double défaite a été aggravée jusqu'à la caricature par l'agression subie, mais farouchement niée, de notre équipe et ses supporters le 12 novembre au Caire. Le match du 18, au Soudan, a été le point d'acmé de cette défaite morale, politique et éthique de l'Egypte gonflée d'arrogance et d'orgueil. L'Algérie n'a été que le prétexte et le détonateur de cette explosion passionnelle et déraisonnée de l'Egypte, regorgeant de problèmes quasi insolubles.
Pourquoi Alger répond-elle par le silence ? Malgré ces attaques, des ministres algériens parlent de « bonnes relations qui ne cessent de s'améliorer »...
En partie, je suis d'accord avec Mohamed Lakhdar Hamina (cf El Watan du 7 décembre). Ce silence a été à mon sens très payant, du moins dans un premier temps. Les politiques algériens ont bien agi en adoptant une attitude prudente. A la passion et à la déraison extravagante du clan Moubarak, ils ont répondu en usant de la raison et de la modération qui conviennent tout à fait à l'art de la diplomatie, de manière à ne pas envenimer les choses et de donner à l'Egypte, assommée par la défaite, l'occasion de se ressaisir. Mais aveuglés par leur arrogance, ils n'ont pas su saisir la perche que les « frères algériens » leur ont tendue. Et c'est ce qui explique qu'ils viennent d'aggraver encore leur cas en exigeant de l'Algérie des excuses pour des « crimes » qu'elle n'a point commis, bien au contraire ! C'est dire que les Algériens « barbares » et « incultes » se sont montrés incontestablement plus sereins et plus « civilisés » que leurs homologues égyptiens prétendument « au dessus de tous ».
Comment un Etat doit-il répondre à ce genre d'attaques ?
La meilleure manière d'y répondre, c'est de prendre à témoins l'opinion publique nationale et internationale sur la perte de sang-froid du clan Moubarak et de ses médias et de laisser l'Egypte continuer ses représentations théâtrales et ses insultes, afin qu'elle montre davantage son ridicule et s'expose elle-même à la risée des nations. Une seconde réponse est possible : ne rien faire pour la dissuader de rompre ses relations avec l'Algérie. Car elle aurait beaucoup à perdre d'une telle initiative injustifiée, intempestive…


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