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« Le panarabisme est mort, mais les Arabes ne l'ont pas tous enterré »
Antoine Basbous. Fondateur et directeur de l'Observatoire des pays arabes à Paris
Publié dans El Watan le 09 - 12 - 2009

Pour le politologue Antoine Basbous, les Egyptiens veulent garder de l'époque de Nasser la stature du « maître » par rapport à « la jeune nation » qu'est l'Algérie.
Depuis le fameux match Algérie-Egypte, les relations entre les deux pays se sont tendues, notamment avec les attaques en règle du clan Moubarak contre les symboles de l'Algérie. Comment analysez-vous cet acharnement ?
Les deux gouvernements ont sciemment cherché à politiser une compétition sportive. Ils voulaient à tout prix que leur équipe gagne pour pouvoir tirer des bénéfices politiques pour leurs régimes respectifs. Pour les Egyptiens, un succès aurait contribué à mettre sur une orbite plus visible la candidature, toujours inavouée, de Gamal Moubarak pour succéder à son père. Pour l'Algérie, cela permettait de créer une communion nationale derrière une équipe qui gagne, tournant ainsi la page des émeutes qui se sont étendues jusqu'à la capitale cet automne. Autant Le Caire qu'Alger avaient besoin de faire oublier à leurs peuples respectifs un quotidien peu florissant, en donnant à l'opinion publique, à travers cette compétition, une « cause nationale » qui participerait à faire diversion et permettrait aux gouvernements de bénéficier d'une trêve politique et de gagner du temps.
Le « conflit » entre Alger et Le Caire, qui est mis au grand jour à l'occasion de ce match, cache-t-il un conflit d'une autre nature entre les deux pays ?
Rien ne justifie à mon sens qu'une compétition sportive se transforme en un règlement de comptes politico-diplomatique. Même si Alger et Le Caire ne sont pas sur la même longueur d'onde par rapport à plusieurs dossiers, qu'il s'agisse de leur rapport à Israël et à la Palestine, ou encore à un autre dossier ultra-sensible : leur relation avec Téhéran. Au moment où Le Caire redoute l'influence de l'Iran qui progresse prodigieusement dans la région, surtout dans ses ex-chasses gardées, notamment à sa frontière avec Ghaza. De son côté, Alger entretient de bonnes relations avec Téhéran et voit dans le programme nucléaire civil iranien un modèle de pionnier qu'il pourrait suivre lui-même. Il y a aussi l'histoire récente entre les deux pays. A l'indépendance de l'Algérie, dont la lutte avait bénéficié d'un soutien franc et massif des Egyptiens sous Nasser, l'arabisation du pays est passée par des enseignants égyptiens, lesquels avaient plutôt enseigné l'islamisme des Frères Musulmans que la langue arabe. Il est vrai que Nasser était en conflit avec les Frères et voulait s'en débarrasser. Une partie a été jetée en prison, l'autre s'est enfuie vers les pays du Golfe et une troisième partie a été expédiée pour enseigner l'arabe aux Algériens nouvellement indépendants. C'est alors qu'ils ont jeté les bases de l'islamisme d'aujourd'hui. Les Egyptiens veulent garder de cette époque la stature du « maître » par rapport à « la jeune nation ». Pour les Algériens, il s'agit d'une « hogra » égyptienne supplémentaire et injustifiée qu'ils voudraient combattre aujourd'hui.
Moufid Chehab, ministre d'Etat égyptien en charge des Affaires juridiques, a conditionné le retour de l'ambassadeur d'Egypte à Alger à des excuses et des compensations de la part des Algériens ?
Les propos de Moufid Chehab attestent d'une grande blessure égyptienne qu'il compte surmonter par des paroles et une posture. N'empêche que les dégâts subis par les entreprises égyptiennes en Algérie ne sont pas dignes d'une relation entre deux pays frères et théoriquement amis, ni d'un comportement à l'égard des investissements internationaux dans un pays qui en manque beaucoup. Au départ, le caillassage du bus transportant les joueurs algériens entre l'aéroport du Caire et leur hôtel est intolérable. L'Egypte voulait gagner à tout prix un match qui était annoncé comme perdu d'avance et avant que les joueurs ne s'opposent sur le terrain. Je pense que la meilleure chose qui puisse arriver aux deux pays est de calmer le jeu pour faire oublier à l'opinion publique ce conflit artificiel et infondé, dont les épisodes ont été voulus et encouragés, à des degrés divers, par les gouvernements respectifs. Mais à quoi bon exacerber les sentiments de haine entre les deux peuples pour déboucher sur une rupture des relations diplomatiques qui occupera les opinions publiques par une affaire de diversion ?
L'attitude de la diplomatie algérienne est considérée par l'opinion publique algérienne, comme « timide ». Comment voyez-vous la réaction de l'Etat algérien ?
L'Algérie ayant remporté la compétition, sa diplomatie peut alors se montrer en « grand seigneur ». C'est de la raison et non de la timidité. Désormais, l'Algérie n'a aucun intérêt à faire déborder l'affaire en dehors du champ sportif : son équipe sera présente en Afrique du Sud. C'est l'essentiel. Il faut chercher à indemniser les Egyptiens et les Algériens pour les pertes subies. Alger peut calmer le jeu avec Le Caire, sauf si le gouvernement compte pousser à l'exacerbation du contentieux pour en tirer un bénéfice sur la scène intérieure !
Ne pensez-vous pas que l'Algérie a adopté une attitude « timide » pour préserver son attachement à l'idéologie « arabo-baathiste » ?
L'idéologie panarabiste est devenue un slogan creux et dévalué. Où est le modèle de développement arabe réussi : des citoyens heureux de leur condition, fiers de leur appartenance, qui ne cherchent pas des visas pour s'expatrier ou des rafios pour jouer les « harragua » ? Dans quel pays « panarabiste » les libertés publiques et individuelles sont-elles respectées, où l'alternance est une réalité ? On ne le trouve nulle part. Aujourd'hui, les Arabes sont pris en sandwich par trois puissances non arabes : Israël, l'Iran et la Turquie qu'ils ont invitée pour créer un certain équilibre avec l'Iran !


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