Le cours officiel est passé (cours achat) en 1970 à 4,94 dinars 1 dollar, en 1980 à 5,03 dinars 1 dollar ; 2001 77, 26 dinars 1 dollar et 69,20 dinars 1 euro-2005, 73,36 dinars 1 dollar et 91,32 dinars 1 euro-2010 74,31 dinars 1 dollar et 103,49 dinars 1 euro -2015 , 100,46 dinars 1 dollar et 111,44 dinars 1 euro-2016 , 100,46 dinars 1 dollar et 111,44 dinars 1 euro-2017, 110,96 dinars 1 dollar et 125,31 dinars 1 euro – 2018, 116,62 dinars 1 dollar et 137,69 dinars 1 euro-2019, 119,36 dinars 1 dollar et 133,71 dinars 1 euro –2020, 128,31 dinars 1 dollar et 161,85 dinars 1 euro. En rappelant qu'avant les accords avec le FMI en 1993, la cotation était administrative et donc les comparaisons avec la période actuelle non significatives, , les ajustements par rapport au marché ont commencé vers les années 1993-1994 ; Ainsi, 'écart entre l'office et celui du marché noir ont évolué avec le temps n'ayant pas dépassé 30/35% vers les années 1995, entre 40/ 50% vers les années 2000 avec un net glissement en 2021 où le 18 mai 2021 il était coté à 210 dinars un euro et un dollar US 179 dinars Récemment entre le 29/ 01 juillet 2025, sur les places informelles de change, la monnaie européenne franchit la barre symbolique des 260 dinars, le 30 juin 2025, l'euro s'échangeant à 259 dinars à l'achat et 263 dinars à la vente, le cours officiel étant de 152 dinars un euro, l'écart entre les deux cotations est de 73,30%. Le dollar américain affiche un taux de 225 dinars à l'achat et 229 dinars à la vente sur le marché parallèle et au cours officiel il est coté à 129 dinars un dollar donnant un écart de 77,51% Qu'en est-il du montant de la sphère informelle circulant hors banques ? La Banque d'Algérie devant appliquer le cours dinar- dollar au moment de la période enquêtée , la circulation fiduciaire hors banques a augmenté de 12,93 %, passant de 5 437,6 milliards de dinars à fin 2019 à 6 140,7 milliards de dinars à fin 2020, représentant 34,73 % de la masse monétaire M2 à fin 2020 contre 32,94 % à fin 2019. Dans sa toute dernière note de conjoncture, la banque centrale indique qu'avec une part de 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, la circulation fiduciaire hors banques, s'est accrue de 10,18 entre les deux périodes. Toujours selon la Banque d'Algérie, la circulation fiduciaire hors banques a affiché un taux de croissance de 8,6 % en 2023 contre 10,1 % en 2022, passant ainsi de 7 392,81 milliards de dinars à fin décembre 2022 à 8 030,76 milliards de dinars à fin décembre 2023 soit au cours de 135 dinars un dollar soit 59,49 milliards de dollars) et les estimations pour 2024 donnent toujours plus d'un tiers de la masse monétaire en circulation, montrant que les mesures conjoncturelles, ne s'étant pas attaqué à l'essence, ont eu un impact mitigé Les principales raisons de l'écart du dinar algérien – cours officiel – cours sur le marché parallèle Premièrement, le faible de production et de productive, les surcoûts des projets influent indirectement sur la cotation du dinar, y compris les surfacturations des projets en devises et en dinars algériens. Les hydrocarbures irriguent directement et indirectement via la dépense publique à environ 70% le PIB et donc la majorité des secteurs économiques publics et privés dont le taux d'intégration ne dépasse 15% en 2024 ; Les exportations hors hydrocarbures( source BM et rapport banque d'Algérie), à ne pas confondre avec l'accroissement de 4% en 2024 dans le PIB sont passées de 6,9 milliards de dollars en 2022, à 5,01 en 2023 et à 4,60 en 2O24 et les IDE constitués en majorité du secteur des hydrocarbures , loin des potentialités ont été en 2024 selon la CNUED pour l'Algérie que de 1,4 milliard de dollars 16eme position en Afrique. . Car, pour pouvoir exporter il faut des entreprises compétitives en termes de cout/qualité, avec une logistique adaptée d'accompagnement , devant préciser d'une que dans le commère international, il est interdit de pratiquer le dumping (prix du gaz plus bas que celui du marché international) ce qui explique récemment les procédures des USA contre les exportations de produits sidérurgiques algériens. Deuxièmement, la baisse des transferts avec les décès des retraités à l'étranger, cette baisse de l'offre de devises ayant été contrebalancée par les fortunes acquises régulièrement ou irrégulièrement par la communauté algérienne localement et à l'étranger qui font transiter irrégulièrement ou régulièrement des devises en Algérie troisièmement, existant une loi universelle applicable à tout pays, tout accroissement du déficit budgétaire entraîne forcément un accroissement du processus inflationniste, mais compressé artificiellement en Alger par les importants transferts sociaux généralisables et non ciblés, qui représente dans la loi de finances 2025 5.872,37 milliards dinars alloués en autorisations d'engagement et 5.928,18 milliards de dinars en crédits de paiement soit 34,79% du total du budget de l'Etat, le total des dépenses budgétaires étant en hausse de 9,9% par rapport à 2024, se situant à 16 794,61 milliards DA en 2025 soit plus de 124 milliards de dollars donnant un déficit budgétaire de 63,60 milliards de dollars contre 46,04 milliards de dollars en 2024 et 30,50 milliards de dollars en 2022. Or, nous avons assisté à une nette baisse des recettes en devises de Sonatrach qui sont passées de 60 milliards de dollars en 2022, 50 en 2023 et de 44 milliards de dollars en 2024. devraient s'établir à moins de 40 milliards de dollars avec un cours du Brent autour de 65 dollars mais environ 55 euros du fait de la dépréciation du dollar et attention donc au recours à la planche à billets qui donnerait un taux d'inflation à deux chiffres Quatrièmement, les opérations d'importation de voitures neuves et d'occasion de moins de trois ans par les résidents algériens et la récente mesure d'intégration des auto entrepreneurs dits « casbah »qui doivent s'autofinancer sur le marché parallèle du fait que les bureaux de change qui devaient être opérationnels en 2023 ne sont pas opérationnels Cinquièmement, la demande provient de simples citoyens qui voyagent : touristes, ceux qui se soignent à l'étranger et les hadjis du fait de la faiblesse de l'allocation devises dérisoire d'environ 100 euros, l'allocation devises de 750 euros par personne adulte et par an qui devait être opérationnel début 2024 n' a pas vu encore le jour, qui devaient occasionner une sortie de devises selon le ministre des Finances entre 3 et 4 milliards d'euros par an s'expliquant par la forte dépendance des hydrocarbures, une nette baisse ayant d'ailleurs un impact sur les réserves de change qui sont passé de 69,5 milliards de dollars en 2023 à 67 milliards de dollars fin 2024. Sixièmement, face aux pénuries l' amplification du commerce dit du «cabas» que l'on ne combat pas par des mesures administratives car satisfaisant une demande du fait des pénuries accentuant la sphère informelle. Septièmement, les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, elles aussi, aux devises du marché noir étant importateurs de services exportant des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique. Huitièmement, pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien les ménages et certains opérateurs privés placent leur capital-argent dans l'immobilier, achètent des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables, l'achat d'or ou de devises fortes. Neuvièmement, le manque de confiance vis à vis de l'avenir, l'anticipation d'une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d'intérêt des banques qui devraient le relever de plusieurs points, s'ils veulent éviter comme par le passé, l'assainissement via la rente des hydrocarbures. Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités Expert international