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Stromae en exclusivité à El Watan : «Chanter à Alger… formidable !»
Publié dans El Watan le 30 - 04 - 2014

Et ce, grâce à Farid Benlagha, producteur franco-algérien, travaillant des deux côtés de la Méditerranée. Ayant déjà ramené en Algérie, Diam's, David Guetta, Cerrone et ayant participé activement à la production de la comédie musicale Robin des Bois, succès en France, Suisse et Belgique, avec plus de 800.000 spectateurs à chaque représentation. Pour l'organisation du concert de Stromae à Alger, il travaille en collaboration avec la société algérienne Think Factory. Formidable !

-Stromae, c'est la toute première fois que vous donnez un concert en Algérie. C'est le concert-événement par excellence de l'année, à Alger, le 30 mai prochain…
Bonjour ! Je suis content de venir enfin sur le territoire algérien. Je suis déjà venu au Maghreb mais je n'ai pas donné de vrais concerts. C'est-à-dire de longue durée. J'y avais fait deux, trois chansons à Carthage (Tunisie). J'étais passé au Marrakech du rire. C'était ponctuel et très court. Là, à Alger, c'est la première fois au Maghreb pour un vrai concert.
-Savez-vous que vous êtes adulé, ici, tant par les jeunes que les personnes âgées ? Une «Stromaemania», n'est-ce pas «formidable» ?
Ah ! Merci, Algériennes et Algériens. Merci beaucoup ! Je suis touché et honoré en tout cas d'avoir cette espèce de nomination en Algérie.
-Vous êtes d'origine rwandaise, belge de nationalité. Comment vous sentez-vous ? Africain ? Touareg ? West Indies ?
(Rire). Oui, c'est vrai, peut-être qu'on pourrait croire que je suis Algérien, Touareg, ou je ne sais pas. Et puis comme je suis hypermince, j'ai aussi des origines éthiopiennes par ma grand-mère. Pour l'anecdote, j'ai des origines rwandaises. Je crois, pour être honnête, je ne pourrais pas dire que je me sens plus africain. J'ai grandi à Bruxelles (Belgique). Ce serait mentir que de dire que je suis plus Africain qu'Européen. J'ai grandi évidemment avec la culture pas uniquement rwandaise, mais aussi avec celle nord-africaine. Quand on est à Bruxelles, on grandit un peu avec le Maroc, le Congo, le flamand, le français… Une espèce de mélange culturel venant de partout. Mais géographiquement, on est quand même en Europe. Mon éduction ressemble plus à une culture européenne qu'africaine. J'ai majoritairement vécu à Bruxelles, quoi.
-On vous compare souvent à Jacques Brel. Cela est-il lourd à porter ou à «supporter» ?
Euh, je trouve cela lourd ! Je crois, pour lui, c'est lourd à supporter (rires). Moi, ça va ! C'est un beau compliment. Je ne vais pas m'en plaindre. Non ! C'est un superbe compliment ! Après, je trouve triste pour lui et pour toute sa carrière d'être comparé à un «gamin» de 29 ans qui a fait deux albums. Sinon, cela reste un très beau compliment que je prends très bien.
-Sans galvauder le sens, êtes-vous un chanteur «à texte» de votre temps, pop… ulairement et électroniquement parlant ?
J'essaie de l'être. Mais quelquefois je me demande si ne suis pas à côté de la plaque par rapport à des générations en dessous ou au-dessus. Mais c'est super plaisant, par contre, de voir lors des concerts des spectateurs âgés de 7 à 77 ans qui dansent. Peu importe, d'ailleurs, leur culture musicale. Qu'elle soit un peu hip-hop, rumba, dance… C'est très touchant de voir des gens qui ont deux fois mon âge danser sur ma musique.
-Les paroles de vos chansons montrent que vous être un véritable songwriter (auteur-compositeur), voire un lyricist de talent. D'où vous vient cet amour des mots ?
Merci pour le compliment. Moi, j'ai mis beaucoup de temps avant de me rendre compte que des gens apprécient ma façon d'écrire. Au début, je voulais écrire mais c'était plus comme un instrument. Les mots me servaient beaucoup comme rythme. Et puis, je me suis rendu compte qu'on pouvait raconter des histoires. Ce sont des gens que j'ai croisé dans ma vie qui m'ont insufflé la volonté de narrer une histoire. Et que l'on pouvait prendre du plaisir à relire et écouter des histoires. Qu'elles soient issues du cinéma ou autre. Mon ancien «acolyte» avec qui je rappais, à l'époque, avait plus le sens de la narration. Que j'ai commencé à adopter avec le temps, quoi.

-Les lyrics de vos textes évoquent, le chômage, la récession, les fausses richesses, la consommation, les dettes, le mariage, le divorce, l'absence du père, l'intolérance, le sida, l'environnement, Twitter… Etes-vous un artiste, témoin oculaire «à charge ou décharge» de l'Europe, de vos semblables ?
Euh, je suis un des témoins, oui. Je pense qu'on aime le dire, le répéter et insister là-dessus, même si c'est une réalité. J'en conviens. C'est très souvent la crise pour certains mais pas pour d'autres. D'ailleurs, je suis très mal placé pour en parler. Parce que j'arrive à très bien vivre de ma musique. Mais en période de crise, c'est la vraie vie qui me parle. Ce n'est pas s'amuser autour d'une piscine, boire du champagne. C'est chouette de le faire de temps en temps, ou rarement. Mais pour moi, ce n'est pas cela la vie. La vie, c'est le quotidien, la difficulté… Peu importe, riche ou pauvre, crise ou pas, les problèmes, on en a toujours. Parce que nous sommes des êtres humains. Et qu'on ne sait pas vivre sans problème. Moi, c'est cela qui m'intéresse. Je m'inspire de vous autant que de moi avec ma vision. J'aime prendre des photos de gens ou peut-être à partir d'un angle, comme un photographe. Q'un autre n'aurait pas vu. Je crois que je suis un témoin comme il y en d'autres.
-Comment qualifier votre style musical ? De l'euro-dance «déprimante», de l'electronica-pop mélancolique avec de l'afro-beat festif ?
(Rires) Moi, j'aime bien ces mots-là. Le terme mélancolie, j'aime bien. Je ne sais pas si c'est de la mélancolie dansante. Avec un mélange évidemment de tout ce qui m'a influencé musicalement. De la rumba, quelquefois un beat traditionnel, d'autres fois beaucoup plus un son actuel. C'est un peu le mélange des deux, oui.
-Le clip Formidable, filmé complètement en caméra cachée, a été un buzz bluffant…
C'est vrai, on a été bluffés par un tel succès. On ne s'y attendait pas. Avant, j'avais appelé mon frère parce que j'hésitais à le faire. D'ailleurs, il y avait des gens avec qui on travaille qui étaient contre. Ils trouvaient que c'était une mauvaise idée. Moi, personnellement, ce que j'ai vécu m'a fait énormément de bien. Je crois que cela m'a un peu «lavé» du premier album, en fait. Comme si c'était une épreuve par laquelle je devais passer. C'est-à-dire me monter tellement vulnérable pour me «réhumaniser». Peut être que c'était ça. Que j'étais comme tout le monde. On a tous les mêmes problèmes, succès… J'avais besoin de passer par cela, je pense. Pour moi, c'était tout d'abord une thérapie. On croyait que le buzz allait toucher uniquement Bruxelles, la Belgique. En fait, on a été surpris. Cela eu le succès que ça a eu, quoi ! Surtout quand on a vu que tout le monde était tombé dans le panneau de la caméra cachée. J'avoue que cela a été jouissif. Pourtant, j'arrivais avec beaucoup d'a priori. Je me suis dit que les gens allaient être contents de me voir comme ça, simulant un état d'ébriété. Avec des pourcentages normaux de la population. Il y 33% de voyeurisme, 33% d'empathie, 33% d'ignorance. On est fait comme cela…

-On dit que vous rêvez de faire un duo avec Adèle…
Oui, j'en ai parlé une fois. J'aurais aimé faire un duo avec Cesaria Evora, mais elle nous a quittés. J'aurais aimé en faire un autre avec Ibrahim Ferrer, mais il est décédé aussi. Oui, Adèle, pourquoi pas ? Ce n'est pas un rêve.
-Connaissez-vous la musique algérienne ?
A vrai dire, je ne la connais pas très bien. Mais je pense que j'ai déjà entendu des choses qui venaient d'Algérie sans le savoir.
-Aimeriez-vous travailler avec des chanteurs, des musiciens algériens ?
J'ai parlé avec un directeur artistique à propos de musique traditionnelle. Une musique transcendantale qui faisait partir comme cela, en transe… Et qui ressemblait très fort aux codes de la dance music qui n'a rien inventé. Car s'inspirant de la musique traditionnelle. Il serait très intéressant de rencontrer des musiciens traditionnels algériens. Oui, évidemment, je pourrais me sentir des affinités avec un groupe algérien, ou un chanteur ou un compositeur.
-Vous avez peaufiné un nouveau spectacle…
Le spectacle, qui a évolué depuis, avec lequel on avait fait une trentaine de dates en automne, c'était dans des salles moyennes. C'est l'ébauche du show qu'on fait là, depuis le début du printemps. Une version améliorée qu'on viendra présenter en Algérie. C'est vrai, le show d'Alger sera différent du précédent qu'on a fait à Orléans (France), en mars dernier. Pour moi, c'est la première fois de ma vie que je fais des spectacles devant autant de monde. C'est sur ce fil-là qu'on élaboré tout le live.
-Allez-vous interpréter la version «arabisée» de Alors on danse, à Alger, le 30 mai prochain ?
Si c'est pour dire : «Alors, on shtah (danse)» ce n'est très difficile (rires). Tout un couplet, cela risque d'être un peu compliqué. Mais forcément, quand on grandit à Bruxelles, automatiquement, des mots d'arabe figurent dans votre vocabulaire. Même si c'est de l'arabe marocain qui a des similitudes avec le parler algérien. Mais c'est sûr que j'aimerais placer quelques mots en arabe lors du concert d'Alger.
-L'Algérie jouera face à la Belgique le 17 juin prochain, en Coupe du monde de football. Qui va gagner ?
Ahah ( rires).J'ai envie de dire «one, two, three, viva la Belgique».(rires). Je ne sais pas, on verra. Que le meilleur gagne !


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