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Tunis, J'ha et nuage de fumée au pays mâtho
La cohorte des assoifés d'azur
Publié dans El Watan le 03 - 03 - 2005

« Il faut crier Hurler plus fort que les loups Ceux qui veulent Disparaître Peuvent baisser le ton Loin de Nedjma », 1947
Ayant appris par la rumeur la venue prochaine d'Ariel Sharon à Tunis, le facétieux Kateb Yassine nous a encore joué à titre posthume un tour de sa composition. Profitant d'une générosité de mémoire d'intellectuels et d'universitaires tunisiens rendant pour une seconde fois hommage au quarteron de vagabonds amoureux de Nedjma, Kateb a convoqué le comité central des ancêtres avec son messager, le vautour, sous l'œil torve et perçant du vétéran Benamar Médiene, qui comme Si Mokdad, ferme la marche de la cohorte des assoiffés d'azur en compagnie de son inséparable Lotfi Madani, frère de plume de Mustapha, le confident et adversaire de Hassan pas de chance. Nos collègues tunisiens choisirent de parler de Kateb, un écrivain au cœur du monde, effaçant généreusement de ma mémoire blessée et outrée le souvenir du lamentable colloque d'Alger de 1990 qui a été préparé, on s'en souviendra, dans un climat où l'odieux le disputait à l'ignominie, quant à la liquidation d'une équipe qui dirigeait alors le département de français de l'ILE et qui, conjoncture des conventions intra-universitaires en perspective comme aujourd'hui l'affaire de l'école dite doctorale, avait donné des universitaires d'alors cette image immortalisée par Jacques Prévert dans Paroles, d'un monde mental qui ment monumentalement (sic). Deux thématiques majeures ont permis aux universitaires présents à Tunis du 21 au 25, du moins à ceux qui s'exposent à leurs pairs ou qui proposent des inédits et non des reliefs réchauffés, de faire un peu le point sur les études katébiennes, ces études en panne, tout comme le projet de fondation, depuis la disparition du poète de La Patrie des morts et l'occlusion de son œil qui rajeunit l'âme.
Les chemins du poète
La première thématique a saisi l'itinéraire du poète (son identité), ses engagements militants et ses écritures. Trois axes semblent avoir exprimé l'essentiel des propos fort discutés du reste : le théâtre avec trois communications : Aïcha Kassoul sur une comparaison des dramaturgies du théâtre révolutionnaire à travers Révoltes dans les Asturies (1936) de A. Camus et le Cadavre encerclé (1954) de Kateb. La Seconde de Kamel Gaha (universitaire tunisien) sur une lecture de La Poudre d'intelligence (1959). La troisième d'Ahmed Cheniki (université de Annaba) sur la dramaturgie katébienne, surtout celle du théâtre populaire (1970-1980). Deux communications ont tenté d'aborder une territorialité tenue jusque-là dans l'oubli ou plus cruellement dans le déni de reconnaissance : le journalisme. Paul Siblot de Montpellier parlera de la poésie et du journalisme katébiens en interaction et en interactivité. Quant à votre serviteur, il aura parlé du journalisme de Kateb en interaction avec les essais où il déconstruit les idéologies identitaires (berbérisme-1950 ; panarabisme 1967 ; panislamisme 1949 et 1967, en prônant un national patriotisme ciblé sur la revendication citoyenne. Deux autres communications devaient compléter cette première partie avec une approche de Samir Marzouki (Tunis) sur l'arabité du texte katébien, une idée aujourd'hui avérée suivie d'un témoignage du compagnon Benamar (Aix-en-Provence) sur l'élan universel de la poésie de Kateb, revendication pour un homme debout. La seconde thématique a ciblé la poétique katébienne avec une lecture prédominante ciblée sur la poésie soit en approche thématique intratextuelle (thème de la mort et de la hantise) abordée par Marzouki Afifa ou encore une intelligente et fine convocation de mythes de la résurrection métempsychosique partagée par Kateb et Nerval traitée par Rabaâ Abelkefi, toutes deux collègues tunisiennes. Deux autres communications ont ciblé le texte romanesque de Nedjma soit à travers une écriture confrontée à la tentation du poème qui sourd toujours derrière chaque écrit de Kateb comme le montrera Mansour Mhenni, soit à travers une fonctionnalité de l'absence dans le déroulement de l'œuvre romanesque de 1956 comme l'illustrera Charles Bonn. Du reste, ce thème de l'absence retiendra aussi l'attention d'une autre collègue venant du pays de Shakespeare, Mireille Ribière, qui a souligné la parenté dans la poétique de l'absence entre celle de Kateb et celle de Perec. Enfin originalité non moins intéressante à soulever, ce fut celle de la communication de Martine Job de l'université de Bordeaux qui releva elle aussi un mythe ayant retenu l'attention de Kateb, celui qui fait de l'île des Lotophages, une escale odysséenne. Débats francs, sans concessions, riches et variés alternant entre la diatribe animée et la froide argumentation, débats courtois qui honorent les protagonistes et donnent de l'université tunisienne une image de bonne santé, du moins morale et déontologique. De la poudre d'intelligence à prendre et à consommer sans modération et surtout sans contrôle d'aucune sorte.
Kateb Yacine, un écrivain au cœur du monde, colloque de l'ISL de Tunis du 21 au 26 février 2005


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