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Le football n'est que le miroir d'une société
Publié dans El Watan le 03 - 10 - 2014

-Après la mort d'Albert Ebossé le 23 août et les violences entre les joueurs du club de Boukadir et les gendarmes le week-end dernier à Ouargla, James M. Dorsey* revient sur le phénomène des supporters ultras, qui, en Algérie, nourrit beaucoup de fantasmes.
Qu'est-ce qu'un ultra ?
Un ultra est un supporter passionné. Il se voit comme le seul vrai supporter du club. Il perçoit les joueurs comme des mercenaires qui jouent pour l'argent et l'encadrement comme corrompu et acquis à un régime autocratique mis en place dans le but de commercialiser le club. Les ultras sont férocement indépendants, agressifs dans leur façon de supporter leur club et d'affronter leurs adversaires. Pourtant, leur démarche peut aussi être artistique notamment à travers les démonstrations d'amour pour leur club (les ultras fabriquent régulièrement ce qu'ils appellent des tiffos. Des banderoles gigantesques en l'honneur de quelqu'un lié au club ou du club lui-même, ndlr). Enfin, ils sont toujours méfiants envers les forces de police et des autorités.
-Quand est né le mouvement ultra en Algérie ?
Le mouvement a émergé en Algérie en 2007, en même temps que dans d'autres pays arabes comme l'Egypte. L'idée souvent c'est d'investir leur passion et leur énergie dans le football et plus dans la politique. Leur analyse du pouvoir, le fait qu'ils pensent être les seuls vrais supporters, et la dimension agressive de leur pratique les placent souvent dans une position délicate par rapport aux forces de police. Cela amène forcément un caractère politique à leur démarche même s'ils s'en défendront toujours.
-Justement, quelles sont les différences politiques, culturelles qui existent entre groupes ultras ?
Les différences sont largement conditionnées par l'identité du club qu'ils supportent. Ces différences ne sont pas toujours effectives dans la mesure où l'identité d'un club n'est plus toujours en accord avec la réalité. (Les supporters de l'équipe anglaise de Manchester City voient leur club comme celui des masses populaires et laborieuses même si aujourd'hui le club est un des plus riches au monde, ndlr). Par exemple en Egypte, Al Ahly a été fondé par un nationaliste, antimonarchie. Cet ADN existe toujours même si la monarchie, elle, n'existe plus depuis 62 ans. En Algérie, comme ailleurs, l'histoire du pays se lit dans les clubs car beaucoup ont été fondés avec des vues politiques.
-Nous avons pu voir que les ultras étaient très impliqués lors de la révolution égyptienne de 2011, y a-t-il aussi une forme d'activisme politique en Algérie ?
Bien sûr c'est évident, il suffit d'écouter les chants dans les stades d'Algérie, les slogans sont hautement politiques. Il y a beaucoup de références aux hommes politiques mais aussi aux conditions économiques et sociales.
-Comment sont-ils organisés ?
Les ultras sont très bien organisés. Les personnes qui font office de leaders sont souvent les plus anciens, ceux qui ont fondé le groupe. Etre un ultra est central dans l'identité de ses membres. Ils sont liés entre eux par cette passion qu'ils ont pour leur club beaucoup plus que par une idéologie.
-Existe-t-il des raisons sociales au développement de la violence dans les stades ?
Evidemment. Le football n'est que le miroir d'une société et bien souvent un des rares endroits où les gens peuvent faire ressortir leurs frustrations et leur rage envers la situation économique, politique ou social.
-Selon vous, quelle est leur part de responsabilité dans le développement de la violence dans les stades algériens ?
Les ultras sont agressifs et n'ont pas peur de se battre. Mais, bien souvent, ce ne sont pas eux qui initient la violence. La violence dans les stades vient de groupes très variés, on ne peut pas seulement incriminer les ultras, il y a aussi bien sûr les hooligans qui en sont responsables sans oublier la police, même si en Algérie cette dernière, afin de prévenir les émeutes urbaines, est plus coulante. Je ne peux pas me prononcer sur la mort d'Ebossé ou d'autres incidents survenus dernièrement dans les stades algériens, je ne connais pas assez le dossier. Ce que je peux dire, c'est que cela ne ressemble pas à la violence dont les ultras font généralement preuve.
-Justement quelle différence peut-on faire entre les groupes d'ultras et ceux de hooligans en Algérie ?
C'est une distinction à faire partout dans le monde, pas seulement en Algérie. Le degrés de différence entre hooligans et ultras varient selon le système politique du pays. Cela dépend de la mesure dans laquelle ils peuvent s'exprimer librement, logiquement on peut donc mesurer cela à l'aune d'une presse libre, d'une liberté d'association, de manifestation etc… Plus les gens ont des possibilités de s'exprimer publiquement, plus les forces de l'ordre ont des comptes à rendre, moins il y a de raison que la violence prospère.

*James M. Dorseyenseigne notamment au sein de l'université des technologies de Singapour. Spécialiste des mouvements d'ultras à travers le monde, il a particulièrement travaillé sur le Moyen-Orient et le Maghreb


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