C'est dans une salle bondée que la conférence de Melle Elizabeth M. Perego a été donnée. Et pour cause ! Il s'agissait d'humour algérien. Une communication intitulée 1000 façons de rire : les formes diverses de l'humour algérien des années 1960, 1970 et 1980. Et la présence des grands bédéistes et dessinateurs comme Slim et le caricaturiste d'El Watan, Le Hic ou encore l'auteur Abderrahmane Lounès est une précieuse caution à cette rencontre de Melle Elizabeth M Perego. Cette universitaire américaine, réside en Algérie depuis une année où elle effectue des recherches sur l'humour algérien. Donc, cette halte est le fruit de ses recherches ô combien intéressante. Une Américaine évoquant l'humour algérien. Et ce n'est pas une blague. Melle Elizabeth M Perego, d'une manière didactique, chronologique et pédagogique dispensera un cours magistral, il faut le dire, portant sur l'humour typiquement algérien. Aussi, a-t-elle présenté l'humour algérien-de par entre autre l'usage de mots en dialecte arabe qu'elle maîtrise à merveille, un recours métalinguistique-dans toute sa diversité, richesse, densité et autre créativité.
« L'humour algérien post-indépendance, est un humour national( monopolisé par l'Etat-radio-TV-édition-journaux-) ayant contribué à l'émergence de l'algérianité et ce, à travers ses référents politique, culturel, sociétal…Une identité…Un moyen de créer et renforcer des les groupes sociaux…Un sentiment d'appartenance à une société, une communauté…C'est l'émergence d'un conscience algérienne, comme dans les années 60 et 80 avec les journaux satiriques, la bande dessinée…C'est l'âge d'or de l'humour politique algérien… » indiquera-t-elle.
Melle Elizabeth M Perego effectuera un flash-back dans l'histoire de l'humour algérien comme celui anti-colonial avec Rachid Ksentinai, Rouiched, Sid Ali Fernandel, Mahieddine Bachtarzi, Mohamed Touri à travers l'expression théâtrale. Puis, l'avènement de la bande dessinée avec Slim s'inspirant des frustrations, souffrances, joie et peine, les problèmes quotidiens, la condition féminine dans la société… Et ce, incarné par la BD ZidYa Bouzid. Et « l'aphorisme » du célèbre dessinateur de presse français, Georges Wolinski est éléoquent : « Si vous voulez connaître l'Algérie, lisez les albums de Slim. ». Ainsi que Dhawahir de Ahmed Haroun dans les années 1980, Les histoires extra et ordinaires du cimetier-Monde de Abderrahmane Lounès et Rachid Marai. Abordant le volet du cinéma, la conférencière reviendra sur les célèbres comédies comme Les vacances de l'inspecteur Tahar ou encore Taxi Makhfi. Ainsi que le théâtre post-indépendance avec la pièce Hassan Terro( adapté au cinéma aussi).
Et puis le stand-up de Mohamed Fellag. Une autre forme d'humour, par excellence, demeure et reste, la blague. Surtout ayant brocardé les différents présidents algériens tels que Houari Boumédienne et surtout Chadli Bendjedid avec un foisonnement de blagues hilarantes. Et une extension des blagues sur les Mascaréens. Une communication qui on espère aboutira à la publication d'un ouvrage. Pour rappel, Le Centre d'études diocésain Les Glycines, est une institution d'étude et de recherche relevant de l'Eglise catholique et consacrée à l'étude de l'histoire de l'Algérie et de son patrimoine culturel, linguistique et religieux, ainsi qu'à la promotion du dialogue des cultures et des religions.