APN: Bentaleb présente un exposé sur le projet de loi portant abaissement de l'âge de la retraite dans le secteur de l'Education    L'Algérie ne saurait en aucun cas accepter à ce que le dossier de la mémoire soit relégué à l'oubli et au déni    La presse omanaise salue les conclusions de la visite d'Etat historique et réussie du Sultan Haïtham ben Tariq en Algérie    Le président de la République appelle à l'élargissement de la coopération Sud-Sud    Ghaza: l'Espagne va présenter une résolution à l'ONU pour des "mesures d'urgence"    Escalade des tensions entre l'Inde et le Pakistan: appels internationaux à une "retenue maximale"    L'Algérie engagée à contribuer aux efforts complémentaires au niveau du continent africain et des agences de développement pour la mise en œuvre des recommandations du Mécanisme africain    Le président de la Fédération algérienne d'athlétisme Yacine Louail présente sa démission    Cyclisme: une coopération algéro-égyptienne débattue mardi au Caire    Chlef: Arrivée au port de Ténès d'un 2e bateau chargé de plus de 12. 000 têtes d'ovins en provenance d'Espagne    Foires: la Safex lance un podcast médiatique pour exposer les expériences algériennes réussies et promouvoir le produit national    Le Général d'Armée Chanegriha préside l'ouverture des travaux d'un Séminaire international intitulé "Géopolitique du terrorisme à l'ombre des nouvelles mutations mondiales"    Pluies orageuses sur plusieurs wilayas de l'Est mercredi et jeudi    Le 1er vol depuis Ghardaïa vers les Lieux Saints de l'Islam prévu le 22 mai    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès d'Antigua et Barbuda    La famille d'un illustre artiste-peintre anglais fait don à l'Algérie de plusieurs de ses œuvres    Oran: ouverture du 2e Salon du cosmétique et des produits de beauté avec la participation de 70 exposants    Mohamed Arkab annonce le lancement d'un vaste programme    Le criminel Netanyahou se présente pour la 28e fois devant le tribunal pour corruption    Sphère informelle et écart croissant entre le cours du dinar algérien sur le marché officiel et celui du marché parallèle    Saadaoui s'engage à incarner une école moderne et des conditions de scolarisation décentes    La Bourse d'Alger séduit de plus en plus d'entreprises ambitieuses    La FAF averti, des supporters s'interrogent    Le PSG espère le retour d'Ousmane Dembélé pour faire mal à Arsenal    Célébration du 66e anniversaire de la mort du colonel Si M'hamed Bougara    Entre barbouillage pictural et maquignonnage culturel    Une œuvre bouleversante sur la naissance du théâtre algérien    Foot/Sélection nationale U17 : début du stage de présélection pour les joueurs des régions Centre et Sud du pays    La vente des moutons roumains et espagnols lancée    Mourir de l'hypothétique Covid viral ou vivre sous l'hypnotique servitude du capital ?    Bruno Retailleau a contribué à répandre la haine anti-musulmans    L'Algérie sacrée championne avec 53 médailles, dont 18 en or    Israël torture les employés de l'UNRWA    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    L'intérêt national, avant tout    Le projet de loi présenté à l'APN    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pourquoi l'islamisme réoccupe la rue
Publié dans El Watan le 18 - 01 - 2015

En traversant les rues d'Alger à l'occasion d'une manifestation dénonçant les caricatures de Charlie Hebdo, des groupes de manifestants en tenue afghane scandaient ouvertement «Djeïch, chaâb, maâk ya Daech» (peuple et armée avec Daech), «Kouachi chouhada» (frères Kouachi martyrs) et le fameux slogan de l'ex-FIS remis au goût du jour : «Nous voulons un Etat islamique». Un autre slogan a fait insidieusement son intrusion : «Wadaâne ya yahoud, marhabane bi Al Saoud» (adieu aux juifs, bienvenue aux Al Saoud).
Un rappel de l'indéfectible allégeance aux maîtres penseurs wahhabites. Un drapeau noir a été même hissé au niveau du boulevard Zirout Youcef. La rhétorique obscurantiste radicale qui a dominé la marche de vendredi a dépassé de loin celle de début des années 1990. De nombreux Algérois, effrayés, ont été replongés, le temps d'une marche, dans la séquence tragique de la décennie noire.
Pis, des scènes qui peuvent propulser le pays dans une perspective aussi sombre que mortifère. Le pacte du silence imposé aux Algériens semble faire oublier la terrifiante période du terrorisme. «Les années 1990 sont une menace permanente», assurait l'écrivain Kamel Daoud, qui lui-même a déjà subi des attaques en règle des extrémistes religieux relayés complaisamment par des chaînes de télévision. Telle une hydre, l'obscurantisme religieux renaît des décombres d'une guerre totale qu'il a infligée au pays dans un passé récent et dont le traumatisme tétanise encore la société.
Les partisans de l'imprécateur Ahmidache Ziraoui (dit Abdelfettah Hamadache) ont réussi un hold-up en récupérant la manif' à leur sinistre cause. Les autres manifestants, dépassés par les discours extrémistes, ne pouvaient que constater le braquage. Dans ses comptes rendus, la presse internationale traitant du «vendredi de la colère» a placé Alger sur la liste des capitales à la réputation macabre. L'image de l'Algérie à l'international en a pris un sérieux coup.
Pour ceux qui scrutent l'actualité nationale, ce qui s'est passé vendredi à Alger découle d'un processus perfidement élaboré par les experts de l'imprécation, dont l'objectif est de régenter la société soit par la répression policière, soit par l'enfermement idéologique mortifère. Depuis la politique triomphante de la réconciliation version Bouteflika, qui a réhabilité plusieurs milliers de terroristes sans passer par la case justice, l'islamisme dans son versant rétrograde et agressif s'est dangereusement réinstallé dans la société, exploitant des brèches et bénéficiant de la permissivité de l'Etat – de renoncement en renoncement – qui a permis aux faux dévots de reprendre du poil de la bête. En beaucoup d'endroits, ils imposent leur loi et lancent des campagnes d'intimidation. L'actuelle ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a subi les foudres des tenants du salafisme. Même le ministre des Affaires religieuses n'y a pas échappé.
La sonnette d'alarme
En favorisant un discours ultraréactionnaire, le pouvoir politique a jeté dans les bras de l'islamisme des milliers de jeunes sans perspectives sociales. Des hordes de salafistes affiliés aux monarchies golfiotes s'emparent des lieux de culte à partir desquels se diffuse un discours aux relents violents. La sonnette d'alarme tirée par le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, dès sa prise de fonction, sonnait comme un aveu. Les écoles, des mosquées et des médias officiels ou para-officiels distillent un discours conservateur doublé d'une forte dose d'islamisme. Hier militants du FIS et du GIA – réhabilités par la grâce d'une loi amnistiante – aujourd'hui reconvertis dans le commerce de la religion, ils s'érigent en dangereux prédicateurs, squattant l'espace politique et médiatique gracieusement mis à leur disposition.
Ils prennent en otage un islam ouvert et tolérant pour en faire un redoutable instrument de guerre pour asservir la société. Par le truchement politique, le pouvoir a réussi à faire des «ennemis de la nation et assoiffés de pouvoir» d'hier de «nouveaux patriotes». Sinon comment peut-on expliquer qu'un dangereux prédicateur se permette d'appeler au meurtre contre un écrivain sur des plateaux de télévision sans qu'aucun parquet ne s'autosaisisse ?
Ou un ancien chef terroriste hissé au rang de «personnalité nationale»… Une dangereuse alliance stratégique entre le pouvoir et les partisans de l'islamisme serait-elle en train de prendre forme dans la perspective d'une future reconfiguration du champ politique ? Tout porte à le croire. Hacen Ouali


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.